Le moine et le fusil - Pawo Choyning Dorji
Je parie que peu de gens savent où se situe le Bhoutan sur une carte. Personnellement, je ne le situe pas exactement. Ce petit pays est coincé entre l'Himalaya et la Chine, près du Tibet. Et visionner un film bouthanais comme Le moine et le fusil d'un réalisateur dont c'est le deuxième long-métrage m'a incitée à retourner dans une salle obscure. Le moine et le fusil se passe en 2006 au Bhoutan guidé par le concept de "Bonheur National Brut". Le roi vient d'abdiquer afin qu'il y ait les premières élections démocratiques. La population qu'il faut éduquer semble dubitative. Elle se demande ce qui lui arrive. Elle ne connaît même pas le mot "élections". Pour ce faire, des élections blanches sont organisées dans tout le pays, avec trois options: "bleu", "rouge" et "jaune". Le bleu, c'est un vote pour la liberté - égalité, le rouge: le développement industriel et le jaune, protection de l'environnement. L'essentiel de l'histoire se passe dans une petite ville appelée Ura où les futurs électeurs doivent d'abord s'inscrire. La plupart d'entre eux ignorent leur date de naissance et n'ont pas de nom de famille. Et je vous laisse découvrir pourquoi le jour des élections (la Pleine Lune), 95% des électeurs votent pour le jaune. Il y a quelques intrigues annexes dont la demande pas banale d'un Lama, qui désire un ou deux fusils pour le jour de la Pleine Lune. On s'attache aussi à une famille bouleversée par ces futures élections. Il y a un enchaînement des événements très bien mené. J'ai trouvé ce film très réussi, ça dépayse et le sujet devrait avoir une certaine résonance pour les électeurs d'aujourd'hui.