Le marteau de Dieu - Arthur C. Clarke
Allez hop, un petit roman méconnu d'Arthur C. Clarke pour rêver un peu et faire nombre... J'avais (ta d loi du cine, "squatter" chez dasola) acheté ce vieux bouquin en 2023, bien après la clôture de mon premier "challenge de la planète Mars".
Cet été, en plus de la 2e édition de ce qui est désormais mon "challenge marsien", il peut également compter pour le 12e challenge de l'imaginaire organisé en 2024 par Tornade, et pour le 15e challenge Summer Star Wars (Ahsoka) chez Lhisbei.
Arthur C. Clarke, Le marteau de Dieu, J'ai lu S-F N°3973,
1995 (EO en anglais en 1993), 254 pages
Ce court roman mêle agréablement des extrapolations scientifiques pour montrer un cadre plausible de vie future, et l'Aventure humaine avec un grand "A" (l'action de quelques hommes, dont le principal héros (Robert Singh), s'avérant encore nécessaire pour "sauver l'humanité" quels que soient les progrès scientifiques et technologiques accomplis dans le siècle à venir).
Lors du gros de l'action, nous sommes en 2109 (XXIIe s.), mais il est souvent fait référence à des événements du passé (1908, 1972...) qui peuvent permettre d'éclairer l'avenir (passage d'astéroïdes trop proches de notre Terre...). L'énergie semble procurée par des ressources sans limites (fusion nucléaire?), cependant que l'homme est (devenu?) suffisamment raisonnable pour avoir renoncé aux engins de mort (notamment les bombes nucléaires, qu'elles soient à fission ou à fusion). La longévité humaine a été allongée, il est possible de faire repousser un pied en cas d'accident... Clarke nous "vante" discrètement une humanité qui, plutôt que de s'entre-déchirer en guerres stériles, a su s'unir (enfin, globalement...), voire dont des membres sont prêts à se sacrifier pour sauver notre terre d'une menace venue de l'espace. J'ai eu l'impression en lisant certains courts chapitres "intermédiaires" et "explicatifs" qu'ils auraient pu donner lieu au développement d'une nouvelle indépendante. Je ne connais pas suffisamment l'oeuvre d'A. C. Clarke pour savoir si cela a été le cas, mais j'ai cru détecter quelques clins d'yeux à sa propre oeuvre (lorsqu'il est question des "points de Lagrange", du robot-équipier infaillible du vaisseau spatial, etc.). J'ai pris en tout cas plaisir à voir que ce qui pouvait passer pour une digression gratuite révèle, quelques chapitres plus tard, son utilité (l'histoire de l'apparition d'une nouvelle religion - ou secte - pouvant expliquer pourquoi un de leurs adeptes - qui restera inconnu - a effectué une certaine action). J'ai particulièrement apprécié que la planète Terre soit qualifiée de "surpeuplée" avec trois milliards d'êtres humains dessus... et seule une infime part de l'humanité est partie vers d'autres planètes (Mars) ou sur la Lune, qui ne pourraient guère en absorber davantage que quelques autres centaines de milliers.
D'où l'inquiétude lorsque notre planète natale est menacée de collision avec Kali, un astéroïde repéré par hasard par un astronome amateur alors qu'il a échappé au "système de veille" mis en place depuis des décennies. Mais il se trouve que le "héros principal" du livre (oui, celui qui a quand même fini par aller vivre sur Mars avec sa seconde famille) est le commandant d'un des vaisseaux spatiaux/spéciaux préparés "en cas de besoin" depuis, là encore, des décennies...
Bon, pour revenir à/sur Mars, j'ai goûté l'humour de la visite familiale à Disney-Mars, où les bambins martiens peuvent savourer le Londres inconnu de l'époque victorienne ravagé par les méchants Martiens de Wells, ou adorer l'interaction avec Dejah Thoris, princesse de Mars. Bravo à Clarke pour l'anticipation d'un genre de wokisme (ou de "politiquement correct"): "Par contre, on avait quasiment fait disparaître l'affreux John Carter du scénario d'Edgar Rice Burroughs; la Chambre de Commerce ne souhaitait manifestement pas être associée à ce genre de héros sanguinaire. Quant aux épées! Quels cerveaux criminels et irresponsables il avait fallu pour concevoir des assemblages métalliques aussi dangereux!" (p.153).
Comme il ne s'agit pas d'un ouvrage récent, ce sont surtout des blogs spécialisés SF qui peuvent en avoir parlé: Vil faquin sur le blog collectif La Faquinade (dernier billet en 2019), Blop (dernier billet en 2023). Apophis n'a pas apprécié. J'espère vous avoir donné envie de vous faire votre propre opinion...