Les oubliés de Vulcain - Danielle Martinigol / Flora, l'inconnue de l'espace - Pierre-Marie Beaude
Décidément, en cette période estivale, je (ta d loi du cine, "squatter" chez dasola) retombe en enfance... Un effet (déjà?) de mes 6 (six!) décennies? Voici une micro-chronique sur 2 (deux!) petits "poches" jeunesse que je n'avais jamais lus, achetés chinés dans les bacs avant-hier, à 50 centimes pièce (et j'ai manqué de réflexe: j'avais droit à un troisième gratuit - "3 pour 1 euro" - ...si j'avais fait l'effort d'en sortir un 3e du même bac)! Mais j'avais choisi ces deux-là à cause de la possibilité qu'ils puissent contribuer au 12e challenge de l'Imaginaire organisé par Tornade, au XVe challenge Summer Star Wars Ahsoka de Lhisbei (et peut-être à mon propre challenge marsien) et, lecture faite, c'est bien le cas (en ce qui concerne le challenge marsien, pour un des deux seulement)... Autre facteur commun: deux auteurs français, ayant tous deux fait carrière dans l'enseignement.
Danielle Martinigol, Les oubliés de Vulcain, Le livre de Poche jeunesse N°541,
1996 (copyright Hachette 1995), 189 pages
Pierre-Marie Beaude, Flora, l'inconnue de l'espace, Castor Poche Flammarion N°184,
1987, 148 pages
La "présentation de l'auteur" en début de livre m'a appris que Mme Martinigol "s'efforce, sur fond de réflexions écologiques, de respecter la règle des trois A: Aventures, Amour, Ailleurs...". Dans Les oubliés de Vulcain, dans un univers, jamais daté, où l'humanité a conquis trente monde (les 30 premières planètes d'Asimov?), Vulcain et ses volcans sont la "solution" au problème des déchets: ceux-ci sont précipités dans ceux-là... par des "boueux", qui vivent sans espoir de jamais la quitter sur cette planète en orbite autour de l'étoile double Albiréo. Le héros, Charley (C.H.A.R.L.E y) apprend fortuitement, le jour de son 15e anniversaire, dans "l'usine" qu'il n'a jamais quittée de sa vie, qu'il en est un produit, un "prototype génétique"... D'où choc psychologique, révolte et fugue... dans un conteneur de déchets quittant la terre, emmené par un vaisseau spatial. Sur Vulcain où (évidemment) il se retrouve, il découvrira un continent unique, un système de deux castes parmi la population, l'amour... Il s'apercevra aussi que sa constitution unique lui permet de résister aux conditions terrible d'existence: récupérer et trier les déchets avant que les conteneurs qui tombent du ciel sur les flancs des volcans ou à leur pied y soient précipités dans la lave entre deux éruptions, maladie chronique ou mortelle que tous attrapent à plus ou moins long terme. Y a donc plus qu'à... Par bonheur, la Confédération des Trente Mondes est gérée, tout ce qu'il y a de plus démocratiquement, par une Assemblée de 5000 membres dont chacun a le droit (jamais utilisé...) de donner une fois par an la parole à un [simple] citoyen de sa planète. C'est gentil et ça se lit très vite. Comme je l'ai dit, pas de dates, d'explications techniques sur les voyages spatiaux... ni de mention expresse de la planète Mars.
En "bonus", je me suis senti doucement voyeur en découvrant qu'il s'agissait manifestement d'un cadeau de fin d'année offert par la Caisse des écoles de la mairie de M. et dédicacé par 10 condisciples à la jeune F.L. en fin de 5e... certaines des copines espérant qu'elle passera à la rentrée suivante une bonne "prochaine année", et en particulier "que ton aventure avec G. aura avancé et peut-être que tu..." [sic!]. Je me suis demandé comment un livre pareil a pu se retrouver sur le marché de l'occasion (bon, il est vrai, au bout de près de 30 ans). Pauvre G...
Wikip' (consulté ce 18 août 2024) m'a appris que le nom d'Albiréo a été officialisé en 2016 pour désigner Beta Cygni (à 400 années-lumière de la terre), mais qu'aucun système planétaire ne semble y avoir (encore) été détecté... L'auteure a publié, en 2010, un C.HA.R.L.Ex que je lirai à l'occasion.
Voir aussi La bibliothèque de Glow.
Dans mon second livre du jour, Flora, l'inconnue de l'espace, il est question de tourisme spatial, et presque de "tourisme équitable" (si je puis me permettre de faire un rapprochement avec ce qui se passe sur terre). Ici, en 2100, Mars est nommé... parmi les destinations des "vaisseaux de croisière" permettant aux riches oisifs (comme la tante du héros) de "voyager" de planète en planète (Vénus, Jupiter ou... "Mars, la Venise de l'espace"), en y séjournant seulement dans des stations spatiales (équivalent à des "hôtels de luxe") en toute indifférence par rapport aux lieux ainsi "vus". Notre jeune touriste, Jonathan Silenius, 17 ans, préfère, lui, "partir sac au dos"... Enfin, avec les moyens du temps: un véhicule interplanétaire de location qui, à partir d'Uma, la station orbitale de la lune, lui permet de visiter tranquillement un astéroïde après l'autre... sans prétendre aller jusqu'à Mars, tout de même hors de portée de son petit "Trap" (?). Rien à signaler, à part une rencontre sur "Aster 5030" avec une dangereuse "vispa de l'espace", qu'il a bien entendu les moyens de tuer (ce qu'il fait sans hésitation) avant de se faire agresser. Ensuite, par l'intermédiaire de son ordinateur de bord (Double Zéro"), c'est la fameuse Flora qui va prendre l'initiative de le contacter (contrevenant aux règles de sa propre civilisation d'éviter tout contact avec ces terriens belliqueux et bien moins avancés technologiquement comme psychologiquement...). Toujours les trois A... Et toujours de l'optimisme sur la bonté finale de l'humanité.
Ce que ne révèle pas la "présentation de l'auteur" dans le livre mais que l'on trouve grâce à wikip', c'est que M. Beaude a été ordonné prêtre en 1966 (ce livre de 1987 semble avoir été sa première oeuvre de fiction), a quitté l'église catholique et pris sa retraite universitaire en 2007 et désormais "consacre entièrement [s]on temps à l'écriture, en totale liberté, dans les domaines de la recherche et de la fiction."
... Et, pour ma part, je suis content parce que, pour une fois, j'ai mis encore moins de temps à rédiger mon billet (en deux petites heures nocturnes) qu'à lire ces livres pleins de bienveillance et, heu, d'espérance (pourtant nettement plus vite que les 60 pages à l'heure qui sont ma cadence habituelle)!