Norah - Tawfik Alzaidi
Voici un film sorti dans très peu de salles mais qui, j'espère, trouvera son public. Norah a été réalisé par Tawfik Alzaidi dont c'est le premier long-métrage. L'histoire se passe en 1996 dans un village au milieu de nulle part dans une des régions arides d'Arabie Saoudite. Il n'y a pas d'électricité et aucun confort moderne. Les hommes du village qui discutent beaucoup dînent sous une tente. Ils sont réfractaires à tout ce que ce qui est culture et progrès. Apprendre à lire et à écrire ne sert à rien. Ce sont des éleveurs de moutons et pour eux, rien d'autre existe. Norah, une jeune femme qui doit être mariée prochainement à un homme du village, est orpheline. Elle a été élevée par sa tante et son oncle. C'est grâce aux magazines féminins que lui apporte clandestinement l'épicier du village que Norah rêve de sortir de son carcan et de ce village où elle se sent prisonnière, mais sa tante lui assure qu'elle vivra là jusqu'à sa mort. Mais tout change quand Nader, le nouvel instituteur, arrive de la ville afin d'enseigner la lecture et l'écriture à des garçons. Le petit frère de Norah est un des élèves et c'est lui que Nader va dessiner pour le récompenser d'un bon résultat à une interrogation écrite. A partir de là, Norah rêve aussi d'avoir son portrait. Les séances de pose se passent dans l'arrière-boutique de l'épicier. Norah porte son niqab un peu transparent qui fait que Nader peut deviner les traits de son visage. J'ai aimé l'ambiance de ce film et une révélation finale à laquelle je ne m'attendais pas. Le film en dit beaucoup sur la condition des femmes (et des hommes) dans ce pays si riche où des gens vivent dans l'ignorance et dans un certain dénuement.
P.S.: pour répondre au commentaire de Miriam (voir ci-dessous), j'avais aussi aimé Wadjda. Le film était sorti il y a 11 ans.