Mission to Mars - Brian De Palma
J'ai (ta d loi du cine, "squatter" chez dasola) récemment déniché dans un bac d'occasion un DVD à un prix... imbattable (non, il n'était pas gratuit!). Et le soir même, j'en ai imposé le visionnage à dasola. Mais il m'en a fallu un second avant de rédiger le présent billet: au premier, j'étais trop "immergé" dans l'histoire pour bien "mémoriser"...
Ce film de 2000 était censé se dérouler en 2020 (trop d'optimisme tue l'optimisme? Nous sommes désormais en 2024, toujours pas revenus sur la lune, et l'ISS n'est plus financée au-delà de quelques années... sans vraiment qu'une "station mondiale" soit dans les tiroirs!). Mission to mars débute sur terre, en juin 2020, par un "barbecue" typique des Etats-Unis, une réception de plein air entre collègues et amis: un couple, une petite famille afro-américaine, quelques comparses... y compris un arrivant solitaire de dernière minute, manifestement bien connu des autres. Le côté "science-fictionnesque" commence peut-être quand l'identité des maîtres des lieux est dévoilée! Pilote d'essai ou ingénieurs surdiplômés, les astronautes concernés par la première mission vers Mars s'entraînent depuis 12 ans pour cela.
Treize mois plus tard, un petit robot ressemblant fort à l'astromobile Sojourner (1997 dans la réalité) roule sur Mars (l'équipe du film n'a pas su imaginer/anticiper le petit drone-hélicoptère Ingenuity, qui a volé sur mars en 2021... dans la réalité toujours! À moins qu'il faille se dire que c'est précisément lui qui filme de haut le rover), et envoie des images à la base Mars-1, où les voient quatre des astronautes que nous avions découverts sur terre. L'astromobile (qui s'appelle ici Arès-8) leur envoie des images qui les amènent à rallier les lieux en 20 minutes (à peine le temps d'envoyer à la "station mondiale spatiale" en orbite autour de la terre un message d'information... et d'amitié. Mais, sur une planète "étrangère", il ne faut pas aller chatouiller un truc "bizarre"... La mission "Mars-2" va se transformer en une mission de sauvetage d'un possible survivant (la "SMS" a reçu un message peu intelligible, mais qui permet d'espérer). Elle mettra 8 mois à arriver à la rescousse...
Il y a peu de temps morts dans ce film très américain (l'un des tout premiers gestes de la mission de secours? Relever le drapeau américain de la base, tombé par terre - pardon, par mars). Certains aspects m'ont fait songer à 2001 Odyssée de l'espace, d'autres à Abyss. Sans oublier Rencontre du troisième type... Au final, j'ai trouvé qu'il s'agissait d'un film tout à fait honorable, relativement réaliste (même si les images sont sans doute trop "léchées", trop parfaites, trop "hollywoodiennes"). Il faudra comparer avec les images réelles une fois l'exploit accompli (et ce sera certainement sous une forme et d'une manière autres que ce que ce film montre, bien entendu).
Mais au-delà des péripéties imaginaires sur la planète Mars, ce qui a particulièrement attiré mon attention est d'ordre sociologique. Nous avons une image du couple tout à fait classique, mais l'image d'un astronaute noir sur un parfait pied d'égalité avec ses collègues (big hug compris) est peut-être plus inattendue (ou alors, je me fais une image fausse de nos Etats-Unis contemporains). En tout cas, je me suis demandé ce qu'il pouvait en être lors des premières sélections (Mercury Seven, etc.) d'astronautes par la NASA (alors que la ségrégation n'était encore pas bien loin)? Qu'en était-il pour les pilotes d'essai ou de pilotes d'avions militaires, "vivier" des premiers recrutements? Et ensuite, lorsque celui-ci a été élargi aux scientifiques? Et qui donc a été le premier astronaute noir?
Hé bien, je ne vais pas vous livrer "tout cuit" le résultat de mes recherches, mais je vous invite à effectuer les vôtres sur les noms suivants: Edward Joseph Dwight Jr., Robert Henry Lawrence Jr., Guion « Guy » Steward Bluford Jr., Mae Jemison.
Mission to Mars n'est pas le film le plus connu de Brian De Palma et ne semble pas avoir explosé le box-office. Pour un budget variant entre 75 et 100 millions de dollars selon les sources, le film a rapporté seulement 60 millions aux Etats-Unis et 111 millions dans le monde, ce qui, pour un film américain, est synonyme d'échec.
L'habillage du DVD (accès aux menus) est un peu trop "réalité virtuelle" pour moi, mais bon, c'est mon avis personnel... Les bonus comprennent évidemment une bande-annonce (très "américaine"). Mais surtout près de 40 minutes de "making-of" expliquant le soin apporté au décor, notamment. Tout le film a d'abord été "storyboardisé" sur ordinateur, il ne restait plus, ensuite, qu'à "produire" les images attendues suivant ce modèle pour remplacer les "séquences animées"... Bien sûr, ils nous vantent l'ingéniosité des "trucs" imaginés pour donner des impressions réalistes (apesanteur...). Mars en extérieur a nécessité 53 000 litres de peinture biodégradable... Maquettes, acteurs filmés sur fond bleu, images de synthèse, travail final d'intégration et de retouche par ordinateur... Toute la lyre a été utilisée, et c'était il y a (déjà) un quart de siècle! J'avoue qu'il y a une séquence qui, même en "dessin d'animation", mais avec en temps réel les voix des acteurs, m'a autant ému que dans le film. La "Art Gallery" raconte des histoires, rien qu'avec des suites d'images fixes (simples croquis, dessins, tableaux ou illustrations magnifiques), sans paroles.
Bien évidemment, ce film s'inscrit dans mon challenge marsien.
D'autres blogueurs en ont dit ou montré en leur temps davantage que moi, comme Shangols, Voracinephile (dernier billet en 2016), Thierry13.