Aux marges du palais - Marcus Malte
Le titre du roman de Marcus Malte, Aux marges du palais (Edition Zulma, 494 pages jubilatoires), fait référence à une ballade française assez connue depuis le XVIIIème siècle dont les premiers vers sont : "Aux marches du palais, il y a une tant belle fille lon la..." L'histoire se passe dans la République Médiocratique de la Frzangzwe (suivez mon regard) où la retraite est à 85 ans. Anne-Sophie-Catherine-Elisabeth (diminutif Aneth) vit dans un beau palais de 365 pièces avec son père et Chantal, sa confidente et dame de compagnie. Aneth est une princesse comme dans les contes. Elle doit fêter ses 16 ans et devenir "marjorette". Elle est la fille unique de l'archimaréchal Herbert Robert, "Chef de l'Etat, Président-Directeur-Général de la Nation", d'autres titres suivent dont "ufologue amateur" (p. 22). Aneth est belle, elle est splendide, elle est carrément ultralike, selon ses fans, à la suivre sur son résal favori sur le "Wet". "L'ultramaréchal est conseillé par un certain Gabriel Pipaudi, un pur produit de la Grande Ecole. La communication est son domaine... Sa fiche de poste fait mention de "porte-parole du Gouvernement", mais il fait aussi officieusement office de porte-drapeau, porte-plume, porte-clés, porte-flingue, et accessoirement de porte-manteau quand un valet vient à manquer. Il est même vu comme un porte-bonheur par son employeur" (p. 23). Tout le roman est écrit de cette manière humoristique. Face aux personnages du palais, il y a la baronne (dans le civil Jeanine Longjumeau) née dans un patelin du Nord, de mère fille de joie et de père garde-barrière. Grâce à trois veuvages tout à fait accidentels, la baronne s'est retrouvée avec un joli pécule, une vaste demeure et une grosse surcharge pondérale. Comme les temps sont durs, elle survit comme elle peut. Elle est entourée de sept personnages haut en couleur, René Vercel dit Doc, dit le toubib radié de la profession, Lucien Zacharie Dione, dit Mo, un Noir ancien boxeur, Raymond Jalabert dit le Gros, Philip von Bronckhorst, autoproclamé Hakkon le brave, Mouna dit la Souris, Monsieur Li, un cuisinier qui fait des plats avec tout ce qu'il trouve (je vous passe les détails) et enfin Micer Vitezi dit Zap, futur amoureux d'Aneth (p. 43). La baronne décide que pour le 1er mai, le peuple ira prendre la tour F (voir la couverture du roman). Je vous laisse découvrir ce qu'il en est. J'ai passé un très bon moment à lire ce roman qui est une jolie fable qui fait du bien. Je me suis vraiment amusée. Monsieur Malte a du talent. Lire le billet d'Antigone.