Trois kilomètres jusqu'à la fin du monde - Emanuel Pârvu / Chroniques chinoises - Lou Ye
Pendant le week-end de la Toussaint, j'a vu Trois kilomètres jusqu'à la fin du monde d'Emanuel Parvu, un film roumain qui m'a beaucoup plu. Il se passe de nos jours sur une île dans le delta du Danube. Adrian, un jeune étudiant qui vient de quitter un jeune touriste après une soirée, est violemment agressé. L'agression se passe hors champ. Il porte plainte. À partir de ce moment-là, son calvaire commence car Adrian (Adi) a été tabassé par les deux fils du notable du coin (qui a le bras long). Ils ont compris qu'Adi préférait les garçons aux filles. Adi très amoché se retrouve seul contre le village, et en premier lieu ses parents qui ne comprennent rien et qui en appellent au curé pour pratiquer un exorcisme assez éprouvant. La seule alliée d'Adi est son amie Ilinca. Et les services sociaux s'en mêlent. C'est un film sur l'ignorance, l'intolérance et l'homophobie ordinaire dans un cadre champêtre. S'il passent par chez vous, allez le voir. Lire les billets de Pascale, Miriam, Selenie.
Pendant ce même week-end, j'ai aussi vu Chroniques chinoises du réalisateur chinois Lou Ye. Le film s'apparente plus à un documentaire qu'à un film de fiction. Tout commence dans la région de Wuhan fin 2019 où un réalisateur décide de reprendre le tournage d'un film dix ans (!) après l'avoir interrompu. Tout le monde est partant pour cette aventure, mais c'est sans compter la Covid 19 dès janvier 2020 dans cette région. Certains membres de l'équipe de tournage se retrouvent confinés dans l'hôtel où ils logent, d'autres sont arrivés à partir. Ceux qui restent, dont l'acteur principal, rongent leur frein. Les seules visions sur l'extérieur c'est la télé (un peu), leurs téléphones portables et ce que les confinés peuvent voir par la fenêtre de leurs chambres. Et donc nous, spectateurs, on voit de plus en plus d'images filmées à l'époque par des portables. Certains moments sont émouvants comme les appels angoissés de la femme de l'acteur principal. Elle est toute jeune maman et son mari lui manque. Le réalisateur nous fait bien sentir la terrible situation vécue par la population, comme une jeune fille qui pleure en sachant sa mère morte du covid. Mais lors du Nouvel an chinois en février, on assiste à un moment de joie où les membres de l'équipe séparée mais ensemble grâce aux portables font la fête. Le confinement strict à Wuhan s'est terminé début avril 2020 mais il y a d'autres périodes plus tard jusqu'à fin 2021 début 2022. Un film intéressant. Lire le billet de Pascale.