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Le blog de Dasola
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31 décembre 2009

Qu'un seul tienne et les autres suivront - Léa Fehner

En attendant de vous livrer mon palmarès de l'année cinéma 2009, je voulais évoquer ce premier film multi-primé d'une jeune réalisatrice plus que prometteuse, Qu'un seul tienne et les autres suivront de Léa Fehner. Il m'avait été recommandé par une collègue. Grâces lui en soient rendues car ce film est remarquable de bout en bout (avec quelques défauts tout de même). Le titre énigmatique ne dit rien de l'histoire. Après un préambule assez abrupt pendant lequel une femme pleure devant l'entrée d'une prison (à Marseille) en demandant de l'aide aux personnes qui sont là, des séquences sans lien apparent nous présentent des personnages. Il y a une femme algérienne, Zorah (une actrice magnifique) qui, à l'aéroport d'Alger, accueille le cercueil de son fils (mort poignardé par l'amant de ce dernier); dans la banlieue de Marseille, une jeune femme, Elsa, n'arrête pas de crier après son compagnon, Stéphane (il est livreur), en le traitant de minable (il n'ose pas demander d'argent à sa mère); et enfin Laure, une jeune lycéenne de 16 ans, rencontre un garçon de son âge, Alexandre (peut-être un peu voyou), dans un bus. On découvre que le lien qui va les faire se croiser sans se rencontrer, c'est le parloir d'une prison. Entretemps, Zorah fera la connaissance de la soeur du meurtrier de son fils, Stéphane va accepter un échange peu banal de la part d'un homme au comportement violent. Enfin, Laure va vivre un premier amour suivi d'une rupture assez brutale. La réalisatrice traite les trois histoires à égalité et nous permet de nous attacher aux personnages tous très bien joués par des acteurs pas forcément connus. Le petit défaut du film (à mon avis), c'est un personnage trop bien pour être honnête et pas très crédible: le jeune médecin qui accompagne Laure au parloir. A part ça, allez-y. Je pense que vous ne le regretterez pas.

29 décembre 2009

Ils sont votre épouvante et vous êtes leur crainte - Thierry Jonquet

Ce roman (publié en 2006) dont le titre, Ils sont votre épouvante et vous êtes leur crainte, est tiré d'un poème écrit en 1871 par Victor Hugo (pour rendre hommage aux Communards), restera le dernier de Thierry Jonquet (disparu en 2009). Une fois de plus, ce roman noir est une grande réussite. Il semble que Thierry Jonquet ait eu une prémonition puisqu'il avait commencé à écrire son roman avant les émeutes de banlieue et avant le crime antisémite contre Ilan Halimi. Il a donc pris comme toile de fond une petite ville dans le 9-3, Certigny, avec son collège "difficile" et où des blacks, des blancs et des beurs font la loi en se partageant la ville vivant de la prostitution, du racket et du trafic de drogue sans oublier l'existence de quelques religieux fondamentalistes et des apprentis kamikazes. Même si c'est un roman, on sent que Jonquet s'est imprégné et s'est documenté sur le sujet de la "banlieue" en général et de la vie dans certains collèges en particulier. Je l'ai vu comme une synthèse de ce qu'on peut lire ou entendre sur le 9-3 ou peut-être ailleurs. C'est noir et assez désespérant. Il y a des morts plus ou moins atroces mais Thierry Jonquet arrive à nous attacher à certains personnages comme la jeune professeur nouvellement nommée, d'origine juive, Anna Doblinsky, ou Lakdar Abdane, jeune beur, doué en dessin, intelligent, travailleur, qui a eu le malheur d'être victime d'une erreur médicale fatale pour sa main droite (il est droitier). Quant à la police, elle fait ce qu'elle peut. Jonquet va à l'essentiel. Il n'y a pas de gras, pas de digression. C'est brutal. Un roman à lire et à conseiller.

PS: pour mémoire, j'avais chroniqué d'autres romans de Thierry Jonquet après sa disparition.

27 décembre 2009

Un nommé Cable Hogue - Sam Peckinpah

Un nommé Cable Hogue de Sam Peckinpah est un western de 1970 que je ne connaissais pas; et grâce au DVD, cette lacune est réparée. C'est une histoire réjouissante (le titre en VO est "The Ballad of Cable Hogue") qui se passe au début du vingtième siècle quelque part aux Etats-Unis. Cable Hogue joué par Jason Robards se retrouve dépouillé par des comparses au milieu d'une région sans eau. C'est là que le miracle a lieu, Cable Hogue trouve justement une source et s'empresse de mettre un droit de préemption sur les deux acres de terrain alentour en l'achetant 2 dollars (c'est tout ce qu'il peut payer). La transaction se fait d'autant plus facilement que personne ne croit qu'il a trouvé de l'eau. A force de persuasion, il trouve un homme qui lui fait confiance et qui lui prête de l'argent, et pendant quelques années, Cable Hogue va s'enrichir en fournissant de l'eau aux diligences qui passent. Il vit aussi une jolie histoire avec une jeune femme "de petite vertu" (Stella Stevens) sans compter un pasteur "pas très catholique" (David Warner) qui devient son ami. Tout se termine quelques années plus tard avec "le progrès" en marche où l'automobile et la moto remplacent les chevaux, et d'ailleurs le pauvre Cable Hogue meurt écrasé par un des ces engins. Je ne m'attendais pas à un film aussi joyeux du réalisateur de la Horde sauvage (même si la fin est un peu triste). Il semble avoir lorgné sur le genre "Western spaghetti" de Sergio Leone (Jason Robards étant le "Vautour" d'Il était une fois dans l'Ouest). C'est une bonne surprise en ce qui me concerne.

25 décembre 2009

Tag érotique

L'érotisme en questions

J’ai vu quelques blogs qui se sont penchés (si je puis dire) sur ce questionnaire (1) auquel il n'est pas du tout facile de répondre (en ce qui me concerne), et je sèche pour plusieurs questions. Ce sont surtout les garçons qui ont répondu. Je vais essayer en tant que membre du sexe féminin de m’y coller. En y pensant, ce genre de questionnaire est davantage fait pour les hommes que pour les femmes, ne serait-ce que parce que l'on voit plus souvent des actrices déshabillées que des acteurs (même si ces derniers s'y mettent). Mais est-ce que les spectatrices aiment tant que ça voir des hommes nus à l'écran? Le débat est ouvert. C'est souvent ce que l'on ne voit pas qui peut faire fantasmer, ce que l'on imagine...

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1- Quel est votre plus ancien souvenir d'émoi érotique ayant un lien avec le cinéma?

La chatte sur un toit brûlant de Richard Brooks (1958).

2- Quels films (un par décennie depuis les années 20) représentent pour vous le summum de l'érotisme?

Années 20 : je passe.
Années 30 : Lucrèce Borgia d’Abel Gance (1935).
Années 40 : Gilda de Charles Vidor (1946) .
Années 50 : En cas de malheur de Claude Autant-Lara (1958).
Années 60 : Le silence d'Ingmar Bergman (1961).
Années 70 : Raphaël ou le débauché de Michel Deville (1970).
Années 80 : Meurtre dans un jardin anglais de Peter Greenaway (1982).
Années 90 : La leçon de piano de Jane Campion (1993).
Années 2000 : Twenty Nine Palms de Bruno Dumont (2007).

3 et 4- Quelle acteur/actrice a su vous montrer la plus belle chevelure ? Les plus beaux pieds ?

La chevelure de Rita Hayworth dans Gilda de Charles Vidor (1946).
Les pieds de Sue Lyon dans Lolita de Stanley Kubrick (1962) quand le prof. Humbert Humbert lui passe le vernis sur les ongles.

5- Si tout comme dans La Rose pourpre du Caire, un personnage devait sortir de l'écran et vous accompagner quelques jours avant de disparaître à jamais, qui serait-il ?

Le patient anglais (avant son accident), Ralph Fiennes est magnifique.

6- Quelle est votre scène de pluie préférée ?

La scène finale dans Breakfast at Tiffany’s de Blake Edwards (1961).

7- Y a-t-il une musique de film qui saurait accompagner vos ébats amoureux ?

Un air de Tango: Astor Piazzola.

8- Avez-vous vu dans un film un vêtement que vous aimeriez porter ou offrir ?

Les robes ou ensembles de Sharon Stone dans Basic Instinct (1992).

9- Existe-t-il une actrice de films pornographiques que vous aimeriez voir dans un film d'un autre genre ?

Je passe, je n’en connais pas.

10- Quelle est la scène (ou le film) ayant le mieux stimulé votre odorat ?

Le festin de Babette de Gabriel Axel (1987).

11 et 12- Quelle actrice ou quel acteur a su vous montrer la plus belle poitrine ? Les plus belles dents ?

Pour la poitrine, les seins de Françoise Fabian que l'on aperçoit dans Raphaël ou le débauché (1970) sont photogéniques.
Pour les dents: Christopher Lee dans Dracula (1958).

13- Quel est pour vous le mot, la phrase ou le dialogue le plus empreint de sensualité ?

"Change mon monde": Robert Redford à Lena Olin dans Havana de Sidney Pollack (1990).

14- Quelle est votre scène de douche préférée ?

Kevin Spacey qui se donne du plaisir dans American Beauty (2000).

15- Existe-t-il une actrice que vous aimeriez voir dans un film pornographique?

Pas du tout.

16- Quel film et/ou quel cinéaste vous paraît le moins érotique ?

Steven Spielberg.

17 et 18- Quelle actrice ou quel acteur a su vous montrer le plus beau ventre ? Les plus belles mains?

Pour le plus beau ventre, Hafsia Herzi dans la Graine et le mulet (2007), ce n’est pas qu’il est beau, mais on ne voit que lui.
Emmanuelle Devos a de belles mains dans Sur mes lèvres de Jacques Audiard (2001).

19- Quelle est la scène (ou le film) ayant le mieux stimulé votre goût ?

Le cuisinier, le voleur, sa femme et son amant de Peter Greenaway (1989).

20- Quelle est votre comédie musicale préférée?

Ce n'est pas une comédie musicale en particulier mais la "compilation" appelée That's entertainement sortie en 1974 (d'ailleurs il y a eu au moins une suite) où on retrouve les meilleurs moments des comédies musicales américaines les plus connues.

21- En inversant le principe de La Rose pourpre du Caire, si vous pouviez pénétrer dans un film, lequel choisiriez-vous ?

Les damnés de Luchino Visconti (1969) pour rencontrer Ingrid Thulin, Helmut Berger et Dirk Bogarde.

22- Quelle est votre scène muette entre deux amants préférée?

Elle n'est pas vraiment muette et les protagonistes ne sont pas encore amants, c'est celle dans le Vieux fusil de Robert Enrico (1975), Philippe Noiret regarde Romy Schneider qui soulève sa voilette pour boire sa coupe de champagne. J’en garde un souvenir ému, surtout qu’il lui dit au bout d’un moment: "je vous aime".

23- Quel film vous a toujours semblé manquer d'une ou de plusieurs séquences érotiques ?

Comme ça à brûle-pourpoint, je ne vois pas; même si on se dit parfois, quand on voit parfois un film: oui, cela manque de piment. D'un autre côté, l'imagination sert à ça. On peut se jouer ce genre de scènes dans sa tête.

24- Quel est pour vous le plus beau plan de femme ou d'homme endormi ?

Nicole Kidman parmi les pommes dans Dogville de Lars Von Trier (2003).

25 et 26- Quelle actrice ou quel acteur a su vous montrer la plus belle nuque ? Le plus beau sexe ?

La nuque d’Ada dans la Leçon de piano de Jane Campion (1993).
Pour ce qui est du plus beau sexe, je dirais David Wissak dans Twenty Nine Palms
 de Bruno Dumont (2003) car on a largement de le temps de le contempler.

27- Quelle voix vous a le plus troublé au cinéma ?

Celle de Marie Trintignant dans tous ses films.

28- Y a-t-il un film classé X, dont vous aimeriez découvrir le remake sans aucune scène pornographique ?

Je passe.

29- Quelle est votre scène de danse préférée (hors comédies musicales)?

Le tango à trois à la fin du film dans The Tango Lesson de Sally Potter (1997)

30 et 31- Quelle actrice ou quel acteur a su vous montrer les plus belles fesses ? Le plus beau sourire ?

Pour les fesses, Lena Olin dans l’Insoutenable légèreté de l’être de Philip Kaufman (1988).
Pour le sourire: Sandrine Bonnaire avec sa fossette dans tous ses films.

32- Existe-t-il un plan, une séquence ou un film qui aient réussi à vous émoustiller sans avoir à priori été conçus à cet effet ?

Aucun ne me vient à l'esprit spontanément (et j'ai pourtant passé un certain temps sur ce questionnaire!)

33- Quelle actrice ou quel acteur aimeriez-vous voir grimé en l'autre sexe?

Je ne sais pas, mais il y a deux films, dont l'un est le remake de l'autre où les acteurs jouaient le jeu de s'habiller en femme (même si c'était peut-être caricatural): Priscilla Reine du Désert (avec Terence Stemp, Guy Pearce et Hugo Weaving) de Stephen Elliot (1994) et To Wong Foo Thanks for Everything, Julie Newmar de Beeban Kedron (1995) avec Patrick Swayze, Wesley Snipes et l'excellent John Leguizamo (qui était très mignon en fille).

34-Quel regard-caméra vous a le plus ému?

Je ne comprends pas bien la question.

35- Quel réalisateur est selon vous le mieux parvenu à  filmer l'acte sexuel (hors films pornographiques)?

Bruno Dumont.

36- Est-ce le même que celui que vous considérez comme le plus grand maître en érotisme ?

Non, pas vraiment. Je ne sais pas s’il y a vraiment un maître de l’érotisme en matière de cinéma, peut-être Greenaway même si ce n’est pas volontaire.

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(1) L'initiateur du questionnaire est Ludovic, du blog Cinématique.

23 décembre 2009

Les larmes de Tarzan - Katarina Mazetti

Les larmes de Tarzan est paru en poche aux éditions Babel. Après Le mec de la tombe d'à côté, c'est le deuxième roman de Katharina Mazetti qu'ils publient, et je ne saurais trop vous le conseiller si vous avez le moral dans les chaussettes. Il s'agit d'une jolie histoire d'amour improbable digne des meilleurs Harlequin. Tout commence avec Tarzan qui rencontre Janne, ou plus exactement, Mariana, une jeune maman de 34 ans, percute, en se laissant tomber d'une branche alors qu'elle jouait à être Tarzan dans un arbre avec une corde, un homme dont le nom est Janne, et qui est âgé, lui, de 29 ans. Bien qu'elle travaille à mi-temps en donnant des cours d'Arts plastiques dans un collège, Mariana est pauvre, très pauvre, a des fins de mois difficiles et a du mal à nourrir ses deux enfants, Bella et Billy. Elle refuse le temps complet pour être avec eux. Janne, lui, est riche car il a fait fortune dans l'informatique: il conduit une Lamborghini. Suite à cette rencontre fracassante (les lunettes de soleil Armani de Janne ont été cassées), ils passent une nuit ensemble, et Janne (lui qui a toutes les femmes qu'il veut) pense sans arrêt à Marianna avec "ses seins en oreilles de basset" [personnellement, je n'arrive pas à les visualiser!]. Il n'aura de cesse de la conquérir, bien que Mariana considère, elle, cette nuit comme une aventure sans lendemain. En effet, elle n'arrive pas à oublier son mari Micke, qui est parti subitement sans prévenir. Le roman se compose de petits chapitres dont les narrateurs sont les personnages eux-même. C'est aussi plaisant que Le mec de la tombe d'à côté, même si cela m'a paru un peu superficiel à cause du "happy end". Voir aussi mon billet sur deux autres romans de Katharina Mazetti.

21 décembre 2009

Exposition Teotihuacan - La cité des dieux - Musée des Arts premiers (Quai Branly)

Tout d'abord, c'est la première fois que j'allais dans le musée du Quai Branly (inauguré en 2006) sur la rive gauche de la Seine, pratiquement au pied de la Tour Eiffel. C'est un complexe imposant de béton et de verre. Avec mon ami, on s'est contenté de voir l'exposition temporaire qui dure jusqu'au 24 janvier 2010 (j'avais acheté 2 coupe-files à la FN*C). C'est la première exposition de cette envergure consacrée à un site archéologique précolombien depuis une vingtaine d'années. La cité de Teotihuacan (nom donné par les Aztèques bien plus tard), aujourd'hui au Mexique, donne son nom à une civilisation mésoaméricaine sur laquelle on a encore peu de connaissances. Elle s'est développée entre 100 avant J.-C. et 650 après J.-C. (date où la ville a été abandonnée par ses 150000 habitants pour des raisons pas vraiment éclaircies). Ce fut un centre religieux et culturel, le plus important de son époque dans cette région. Seuls 5% des 22 km2 de la ville (qui se situe au Nord de Mexico) ont été fouillés. L'exposition présente plus de 480 objets dans un état de conservation remarquable répartis selon 6 grands thèmes dont le religieux et la construction. J'ai passé quelque temps devant 2 présentations audiovisuelles intéressantes: quel fut le plan urbain de la ville aux axes bien définis; et quels étaient ces dieux pour lesquelles des pyramides ont été érigées: celle de la lune et celle du soleil. On a découvert qu'il y avait eu de nombreux sacrifices humains pour honorer ces dieux dont les principaux étaient Quetzalcoatl (le serpent à plume), Tlaloc et le vieux Dieu ou Dieu du feu. Sinon, j'ai été fascinée par de très belles figurines anthropomorphes, ou par des poteries zoomorphes. L'exposition est bien présentée avec des textes simples et clairs. Il y a du monde mais c'est très aéré et on peut admirer les vitrines à son rythme. Avec un supplément, il y a la possibilité d'avoir une mini visite guidée avec un audiophone. A la librairie quand on sort de l'exposition, vous pouvez faire le choix du catalogue cher (42 euros) et très lourd (vous risquez une hernie), à moins que vous vous contentiez, comme nous, de deux revues qui se complètent et font une bonne synthèse de l'exposition et du contexte: Connaissance des Arts sur Teotihuacan - Cité des Dieux (HS n°424) et Dossiers d'Archéologie (HS n°17).

20 décembre 2009

Qu'est-ce qu'un "Baby shower" en VO dans le texte?

C'est un billet de Jules qui m'a donné l'idée de parler du "Baby shower". Vous allez rire (les unes et les autres), mais la première fois que j'ai entendu parler du "baby shower", j'étais à Washington pour une mission de 4 mois à l'ambassade de France à Washington. Je remplaçais l'assistance en congé maternité. J'ai vu passer un mail où il était question d'un "baby shower". C'était la première fois que je voyais ces deux termes accolés. Je croyais qu'il s'agissait d'offrir une douche (shower) pour bébé (on ne rit pas). C'était une surprise pour la future maman. Je me suis dit qu'il fallait que je participe à l'achat de la douche (on rit pas bis). Car le bébé, un garçon, était déjà né (ce n'est pas habituel pour un "baby shower": habituellement, cela se passe avant la naissance de l'enfant). Pour celles (ou ceux) qui ne le savent pas, le "Baby shower" est une invitation (la plupart du temps entre femmes) chez la future maman. Tout le monde apporte des cadeaux pour le futur bébé. Il faut prendre le mot "shower" dans son sens de "montrer". Il me semble qu'en France, pour ce que j'en sais, cela ne se fait pas d'anticiper une naissance avec des cadeaux, au cas où un malheur arrive. Comme on dit en français, "cela porte la poisse". Cette tradition anglo-saxonne m'a parue sympathique.

19 décembre 2009

La route - John Hillcoat

La route de John Hillcoat est une adaptation assez fidèle, du point de vue purement dramatique, du roman de Comac McCarthy (cf. mon billet du 09/03/2008) et c'est justement là où le bât blesse. Car on n'entend pas, dans les dialogues ou la voix "off", le style d'écriture si particulier du roman qui en fait presque un long poème et donne toute la force à l'ensemble. Il faut vraiment, ai-je trouvé, soit faire abstraction du roman, soit, mieux encore, ne pas l'avoir lu. Alors dans ce cas-là, on apprécie mieux le film qui commence par nous montrer le monde AVANT l'apocalypse avec une séquence pendant laquelle un mari (Viggo Mortensen, très convaincant) et sa femme (Charlize Theron) vivent dans une maison avec un paysage bucolique. Puis tout n'est plus que désolation, il fait de plus en plus froid et sombre. Des mini-tremblements de terre se produisent. Il faut saluer le travail du décorateur: c'est grandiose. L'homme, en compagnie de son petit garçon, pousse, sur une route, un caddie rempli de leurs maigres biens. Ils vont vers le sud, vers la mer où le temps sera peut-être plus clément. Les faits marquants du roman sont repris, dont le cannibalisme (d'ailleurs j'ai fermé les yeux au moment de ces scènes). Ils font aussi quelques rencontres, comme un vieillard au regard voilé par la cataracte ou un noir qui tentent de voler leurs affaires. L'homme tente de protéger au mieux le petit, mais ce père tombe malade et meurt. La fin est presque mièvre mais elle me paraît plus logique dans le film que dans le roman. A vous de voir. Personnellement, n'ayant pas beaucoup aimé le roman La route qui n'est pas adaptable en l'état, j'ai trouvé le film très regardable (même les flash-back ne m'ont pas gênée bien qu'ils n'apportent rien à l'histoire).

18 décembre 2009

Billet intermédiaire - J'ai la tête dans le guidon

Avec la fin de l'année, j'ai beaucoup, beaucoup de factures à traiter et à payer au service "Liquidation dépenses" de la grande entreprise où je travaille, et je suis sur l'ordinateur toute la journée. C'est pour ça que je suis désolée d'être un peu absente sur la blogosphère et ne pas faire autant de commentaires chez mes blogueurs préférés et les autres (j'en fait aussi au travail, mais il ne faut pas le dire). Toujours est-il que je vous dis "ne m'en veuillez pas". J'essaie d'en faire tôt le matin ou tard le soir mais à force mes yeux fatiguent. Cela ira mieux en janvier 2010, mais je continue cahin-caha à écrire et à publier des billets, même si c'est dur de tenir le rythme. En tout cas merci pour ceux qui viennent lire mon blog, cela me fait toujours très plaisir.

17 décembre 2009

Persécution - Patrice Chéreau

Grande admiratrice du travail de Patrice Chéreau comme metteur en scène de théâtre et d'opéra, j'ai un problème depuis longtemps avec Patrice Chéreau réalisateur, surtout depuis la Reine Margot. Il tourne des films qui ne me touchent pas. Et ses obsessions (se rapportant le plus souvent au sexe sous toutes ses formes) ne m'intéressent guère. Il ne sait pas raconter des histoires simples et il ne fait rien simplement. C'est parfois à la limite de l'hystérie et aussi de l'ennui. Mais, une fois n'est pas coutume, j'ai aimé Persécution pour Romain Duris présent de la première à la dernière image. Il ne s'agit pas, en tout cas, d'un film confortable, la caméra à l'épaule bouge beaucoup et Daniel (Romain Duris), le personnage central, est compliqué, pas content, et on ne sait pas ce qu'il veut, ce qu'il cherche. Il peut être désagréable. Duris est remarquable dans ce rôle. Dans Persécution, nous rencontrons donc Daniel qui travaille sur des chantiers de rénovation d'appartements. Cela fait trois ans qu'il vit avec Sonia (Charlotte Gainsbourg, très bien), qui est souvent absente car en déplacement pour son travail. Daniel essaie tant bien que mal de s'occuper de Michel, en pleine dépression (excellent Gilles Cohen), qui travaille avec lui. Il lui fait plus de mal qu'autre chose. Un jour, un homme (Jean-Hugues Anglade), surnommé "le fou" par Daniel, s'incruste dans la vie de ce dernier en lui disant qu'il l'aime. Cet homme semble menaçant, allant jusqu'à provoquer des dégâts matériels sur les chantiers. Il "persécute" Daniel qui a du mal à s'en débarrasser. Dans le même temps, Daniel arrive à un tournant dans sa relation avec Sonia. Cette dernière est une jeune femme simple et pas compliquée que Daniel aimerait voir plus souvent. Il commence à lui faire des scènes et se montre grossier avec les amis de Sonia. Ils se "persécutent" mutuellement jusqu'à arriver à la rupture. En revanche, il y a un côté attachant chez Daniel quand il fait des visites dans une maison de retraite: il s'occupe de personnes âgées (en particulier les personnages joués par Michel Duchaussoy et Tsilla Chilton qui sont toujours très bien). On apprend pourquoi cette occupation est si importante pour Daniel. Sinon, le fait que l'on voit peu Jean-Hugues Anglade ne me dérange pas, bien au contraire. Ce segment est, à mon avis, le point faible de l'histoire. En outre, pour l'anecdote, j'ai vu Persécution au cinéma Le Balzac, et Patrice Chéreau était présent entre deux séances. A l'issue de la séance de 20h, il a fait une mini-intervention avec quelques questions-réponses qui se sont surtout focalisées sur ce qui se passe dans la maison de retraite. Chéreau a dit aussi quelque chose d'intéressant sur le fait que l'on n'a pas forcément d'atomes crochus avec les amis de la personne avec qui l'on vit. Une spectatrice, au moment de partir, m'a dit que ce qui l'avait gênée c'est que Daniel et Sonia ne sont pas du même milieu social (je ne vois pas en quoi c'est gênant). Anecdote bis, à la séance de 22h00 à laquelle j'ai assistée, il y avait Bertrand Tavernier dans la salle.

15 décembre 2009

Hadewijch - Bruno Dumont

Ce n'est pas une chose aisée que de parler de ce film, Hadewijch, qui raconte les émois d'une jeune fille non pour un jeune homme mais pour Dieu. Le film commence de nos jours quand la Mère supérieure d'un couvent dans le nord de la France demande à Céline, jeune novice, de revenir à la vie civile. Elle ne semble pas prête pour être nonne, peut-être est-elle trop absolue dans son amour de Dieu. Revenue chez ses parents à Paris, quai d'Anjou dans l'île Saint-Louis (pour ceux qui ne connaissent pas, c'est l'un des endroits les plus huppés de la ville), elle ronge son frein dans un hôtel particulier richement décoré entre un père ministre et une mère évaporée. Elle va souvent dans les églises pour prier. Dans un café, pas loin de chez elle, elle rencontre un jeune de la banlieue, Nassir, et son frère Yassine qui enseigne le Coran. La vie de Cécile change, et par là même son idée de Dieu. C'est un film qui m'a laissée perplexe à cause de certaines scènes et raccourcis. Par exemple, quand Cécile se retrouve au Liban et que par la suite une bombe éclate en plein Paris. D'autres scènes m'ont paru irréelles. Je pense ne pas avoir compris le message du film - si message il y a. Le jeu des acteurs (non-professionnels, comme dans tous les films de Bruno Dumont) est minimaliste. La jeune Julie Sokolowski, qui ne fait que murmurer, est étonnante. Hadewijch était une sainte de la région des Flandres. Il y a d'ailleurs quelques beaux plans de cette région filmée par Bruno Dumont dont c'est le deuxième film que je vois après 29 Palms (qui m'avait plu).

13 décembre 2009

Merci à.... Cuné

Je pense qu'elle va rougir de confusion derrière son écran d'ordinateur, mais je le dis haut et fort, bravo à elle pour avoir recensé presque 600 blogs de blogueuses et blogueurs lectrices et lecteurs dans son billet du 27/11/09*. C'est un travail titanesque que d'avoir fait cette liste mise à jour en temps réel (des blogueurs / blogueuses se font connaître tous les jours). Il était temps que les "cybernautes" sachent qu'il existe des anonymes (ou non), des passionné(e)s de lecture qui n'appartiennent à aucune chapelle, qui ne font qu'aimer les livres et essayent d'en parler avec leurs mots. Merci encore à toi, Cuné.

* PS du 20/12/10: Cuné vient de nous apprendre qu'elle avait supprimé son billet (c'est bien dommage).

11 décembre 2009

Une affaire d'Etat - Eric Valette

Une affaire d'Etat est un thriller adapté d'un roman de Dominique Manotti intitulé Nos fantastiques années fric, publié aux Editions Rivages, avec comme toile de fond la vente d'armes en Afrique. Victor Bornand (André Dussolier, toujours très bien), conseiller personnel du président de la République, est impliqué jusqu'au cou dans l'explosion d'un avion au-dessus de la Guinée. Il s'ensuit des rebondissements où l'on croise un tueur, Michel Fernandez (Thierry Frémont, impeccable), à la solde de Bornand, des flics qui essaient de faire leur métier au péril de leur vie (Rachida Brakni et Gérard Laroche), un chef de la Sécurité intérieure (Jean-Marie Winling) qui veut "abattre" Bornand, une "Madame" appelée Mado (Christine Boisson), maîtresse occasionnelle de Bornand mais qui joue un jeu trouble. Une de ses protégées est d'ailleurs tuée "accidentellement". L'histoire se suit avec plaisir, c'est d'honnête facture. Le reproche que je ferais au film (qui dure 1h30), c'est que les personnages restent trop superficiels. On ne connaît rien d'eux, ni de leurs motivations. Je ne sais pas si dans le roman, ces personnages sont plus fouillés. En tout cas, vous pouvez aller voir ce film qui est nettement mieux que Mensch dont je ferai une mini-critique prochainement.

9 décembre 2009

Jan Karski - Yannick Haenel

Pour en revenir à la rentrée littéraire et comme je l'avais dit dans mon billet du 19/11/2009, je viens de lire Jan Karski (collection L'infini, Editions Gallimard). Ce roman, qui a reçu les prix du roman Fnac et Interallié 2009, est composé de trois parties comme Yannick Haenel l'indique en note au début de l'ouvrage. La première partie, la plus courte (20 pages), est un description d'un moment dans le film Shoah de Claude Lanzmann (1985), où un homme, grand, maigre et très digne revient sur des événements douloureux qui se sont passés 35 ans auparavant pendant la seconde guerre mondiale. Il s'agit de Jan Karski, né polonais catholique, qui a échappé au massacre de Katyn en se faisant passer pour un ouvrier. A partir de ce moment-là, il est entré dans la Résistance polonaise, faisant le messager entre elle et le gouvernement en exil à Londres. Parmi les missions qui lui sont confiées, il y a celle de s'introduire clandestinement dans le ghetto de Varsovie pour voir ce qui s'y passe. Il voit l'indescriptible et l'horreur absolue. La deuxième partie (80 pages) est un résumé du livre autobiographique de Jan Karski, Histoire d'un état secret, qui se passe de 1939 à 1943: il y raconte ce qu'il a vécu pendant cette période, sa mission dans le ghetto et comment il a pu entrer dans un camp d'extermination en se faisant passer pour un garde ukrainien qui lui avait prêté ses vêtements. Plusieurs fois arrêté et torturé par la Gestapo, il rappelle que la Pologne a été une nation démantelée, coincée entre l'Allemagne et l'Union soviétique, entre les nazis et les staliniens. La résistance polonaise a fait ce qu'elle a pu mais ses moyens étaient limités. Il est arrivé plusieurs fois à quitter la Pologne, à rejoindre Londres, à aller jusqu'aux Etats-Unis où il a rencontré F. D. Roosevelt à qui il a raconté ce qui était en train d'arriver au peuple juif. Dans la dernière partie, qui fait 70 pages, Yannick Hanael écrit une fiction à la première personne où il se met à la place de Jan Karski en revenant sur l'extermination des Juifs. Il écrit cette phrase terrible: l'extermination des Juifs d'Europe n'est pas un crime contre l'humanité mais un crime par l'humanité. Il déplore que personne ne l'ait cru parce que personne ne voulait le croire. Par la suite, Jan Karski, de messager, est devenu témoin. Il fait partie des Justes au mémorial de Yad Vashem. Je ne saurais trop vous conseiller ce très beau roman que tout le monde devrait lire. C'est un livre nécessaire. On est bouleversé.

7 décembre 2009

Les vies de Pippa Lee - Rebecca Miller

Les vies de Pippa Lee est surtout l'occasion de voir des actrices comme Winona Ryder, Robin Wright Penn, Julianne Moore et Maria Bello qui se font rares sur nos écrans, et un acteur (Keanu Reeves) qui joue ici (très bien) un personnage à contre-emploi. Dans ce film adapté de son roman (ce que j'ignorais), la réalisatrice et adaptatrice, Rebecca Miller, nous raconte, grâce à des flash-back, la vie de Pippa Sarkissian devenue Pippa Lee (Robin Wright Penn) par son mariage. Elle est la plus jeune et la seule fille d'une fratrie de quatre. Son père, pasteur, est sans personnalité et plutôt absent. En revanche, la mère (Maria Bello) de Pippa souffre d'une névrose qui arrive à déteindre sur Pippa, qui s'enfuit de chez elle. Pendant une vie de bohème qu'elle mène pendant quelque temps, en particulier chez sa tante lesbienne, Pippa rencontre un éditeur, Herb Lee (Alan Arkin), beaucoup plus âgé qu'elle mais avec qui elle fera sa vie. Ils ont deux enfants, un garçon et une fille (qui déteste sa mère sans que l'on sache pourquoi). Pippa est maintenant dans la fleur de l'âge mais on a l'impression qu'elle s'ennuie avec son mari récemment retraité, qu'elle attend quelque chose. Sa rencontre avec un homme, Chris Nadeau (Keanu Reeves), va peut-être donner une nouvelle direction à sa vie. C'est un film fait de petits riens qui raconte une vie. Je ne peux pas dire que j'aie été touchée mais je ne me suis pas ennuyée. L'actrice qui joue Pippa jeune (Blake Lively) est une très jolie révélation, je lui souhaite une longue carrière. Pour ce qui est de Rebecca Miller, je lirai peut-être un jour son roman dans lequel j'apprendrai peut-être pourquoi la fille de Pippa déteste autant sa mère.

5 décembre 2009

Le dramaturge - Ken Bruen

Le Dramaturge (Folio policier) de Ken Bruen (né en 1951 à Galway) permet de retrouver le détective Jack Taylor pour la 4ème fois. En ce qui me concerne c'est le deuxième que je lis après Le martyre des Magdalènes que j'avais apprécié (et dont Dominique a fait un billet). Ici, Le Dramaturge est une référence à John Millington Synge, le grand prosateur, poète et dramaturge irlandais (1871-1909). Ken Bruen situe ses histoires à Galway en Irlande, et Jack Taylor, que l'on a connu alcoolique et drogué depuis les trois premières enquêtes (voir Toxic Blues et Delirium tremens [chroniqués le 15/01/2010]), ne boit plus et ne prend plus de substances illicites. Il arrive même à entretenir une liaison (éphémère) avec une femme. Dans cette histoire, un dealer de drogue purgeant une peine de prison, et connu de Jack, lui demande d'enquêter sur la mort de sa soeur qu'on a retrouvée la nuque brisée après une chute dans un escalier. On a retrouvé un ouvrage de Synge sous son cadavre. Une deuxième jeune femme subit le même sort. L'enquête menée par Jack Taylor n'est que secondaire (comme dans le Martyre des Magdalènes), on a la solution à la toute fin au détour d'une page. C'est surtout un roman sur un personnage, Jack Taylor, auquel on s'attache avec ses défauts et ses qualités, et le petit monde qui gravite autour de lui. C'est aussi, de la part de Ken Bruen, une déclaration d'amour à l'Irlande et au peuple irlandais. Il est aussi, me semble-t-il, un grand lecteur de polars, car les courts chapitres composant le roman sont entrecoupés d'extraits d'auteurs comme Henning Mankell, Robert Crais, James Lee Burke ou John Lansdale. Le Dramaturge se lit vite et bien. J'attends avec impatience la parution en poche des deux romans suivants: La main droite du diable et le tout récent Chemins de croix (parus aux Editions Gallimard Noir). Je vous conseille vivement de découvrir cet écrivain si ce n'est déjà fait.

3 décembre 2009

Vincere - Marco Bellochio

J'ai vu Vincere de Marco Bellochio (sorti la semaine dernière) devant une salle comble et je suis ressortie de la projection avec un sentiment de déception: moi qui m'attendais à un mélodrame flamboyant ou à un film intimiste, j'ai trouvé Vincere pompeux (peut-être que la musique très "opératique" y est pour quelque chose) et je n'ai pas été émue une minute par le destin tragique d'Ida Dalser. Son personnage n'a aucune épaisseur à part qu'elle répète de façon lancinante qu'elle aime Benito (Mussolini), qu'elle s'est mariée avec lui et qu'elle a un fils (c'est un peu réducteur). Ida Dalser, issue d'une famille aisée, tombe sous le charme, dès 1907, de cet homme socialiste et anticlérical. Pour lui, elle vendra tous ses biens afin qu'il crée son propre journal: "Il popolo d'Italia". Dès 1916, après la naissance de leur fils (aussi nommé Benito), il l'abandonne: aucune explication n'est donnée. J'ai été gênée qu'elle proclame partager les idées du futur dictateur (socialistes ou fascistes?). Le fait que le réalisateur ait inséré des documents d'actualités d'époque (en noir et blanc) tout au long du film est une bonne idée (le film a été tourné en couleur). C'est l'occasion de voir quelques secondes Lénine en 1917, un extrait du Kid de Chaplin (devant lequel Ida pleure) et un autre où une passion du Christ est projetée sur un plafond d'église qui sert d'hôpital militaire pendant la guerre de 14-18. Le parti pris du cinéaste a donc été de ne plus faire apparaître l'acteur interprétant Mussolini à partir du moment où Ida est internée dans un hôpital psychiatrique, et de le remplacer par des films d'archives avec le "vrai" Mussolini. C'est l'occasion de voir ce dernier (grotesque et risible) vociférer devant une foule en liesse en commençant par ce mot "vincere" (vaincre). A la différence de Ed, j'ai trouvé que la bonne idée était que ce soit le même acteur (Filippo Timi) qui joue Benito père et fils. D'ailleurs, ce sont les dix dernières minutes films qui m'ont le plus touchée. En tout cas, ce n'est pas le chef-d'oeuvre annoncé quoi qu'en disent les critiques du Masque et la Plume. Le fait que ce film soit reparti bredouille du dernier festival de Cannes (même si la ravissante - c'est un euphémisme - Giovanna Mezzogiorno joue bien son rôle) ne me perturbe pas. Dr Orlof et Rob en disent du bien.

1 décembre 2009

Le Vilain - Albert Dupontel

C'est le premier film que je voyais d'Albert Dupontel réalisateur. Le Vilain est moyennement méchant et pas très bête (enfin, il y a quand même une tortue, deux chats et un chien qui jouent des rôles essentiels - surtout la tortue). Dans une petite ville indéterminée, "le Vilain" (Albert Dupontel) est en train de se faire tirer dessus par des hommes invisibles dans une fourgonnette toute noire. Après avoir reçu une balle dans l'épaule, il se rappelle tout à coup qu'il a une famille pas loin et il se retrouve chez sa mère (Catherine Frot) qui vit dans un pavillon. Il ne l'avait pas vue depuis 20 ans. La mère se rend compte que si elle est toujours en vie et jamais malade (Dieu ne veut pas d'elle), c'est qu'elle a mis au monde un garçon peu recommandable. Elle voudrait qu'il se rachète en faisant une bonne action alors que le Vilain, lui, veut éliminer sa vieille maman. Cette dernière a aussi maille à partir avec un promoteur immobilier (Bouli Lanners) qui ne cesse de la harceler pour qu'elle vende son pavillon comme ses voisins: il veut tout raser et reconstruire. Bien entendu, on peut deviner un peu à l'avance que la mère arrivera à convaincre son fiston de se débarrasser du promoteur. L'histoire (scénaristiquement parlant) est composée d'une suite de scènes qui m'ont parfois fait sourire (mais pas plus). En revanche, Catherine Frot avec sa perruque de cheveux blancs est très bien. J'ai eu du mal à reconnaître Bouli Lanners avec son catogan et ses lunettes noire. Et en définitive, je préfère Albert Dupontel acteur plutôt que réalisateur.

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