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Le blog de Dasola
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27 février 2022

Les César 2022

Cela faisait quelques années que je n'avais pas vu la cérémonie des Césars et j'avoue que j'ai apprécié ce rendez-vous du cinéma qui s'est déroulé le vendredi 25 février dernier  même si comme d'habitude, c'était trop long. Les mercis ont été innombrables mais il y a eu un ou deux discours intéressants comme celui d'Arthur Harari et Jacques Fieschi. Je regrette que des films tels que Bac nord et Boîte noire aient été oubliés dans la distribution et que, de même, certains n'aient pas été nommés comme Les deux Alfred ou Gagarine. J'ai été ravie que Aissa Diallo Sagna, une vraie aide-soignante dans la vie, reçoive le César du meilleur second rôle féminin dans La fracture, elle est vraiment très bien. Sinon, pour les hommages, celui de Xavier Dolan envers Gaspard Ulliel était un peu long alors que l'hommage à Bertrand Tavernier a été honteusement court. Cate Blanchett qui a reçu un César d'honneur était divine comme d'habitude. Par ailleurs, les films Illusions perdues et Annette (toujours pas vu) ont été bien récompensés. Il y a eu la fausse note en la personne d'une jeune femme en rouge qui a montré son "c.l". Je n'aurais pas cru que The Father soit récompensé du César du meilleur film étranger face à La loi de Téhéran ou Drive my Car.

Et vous, si vous avez vu les Césars, qu'en avez-vous pensé?

26 février 2022

Maigret - Patrice Leconte / Maison de retraite - Thomas Gilou

Je chronique ces deux films sur le même billet car Gérard Depardieu interprète un rôle dans les deux.

Je commence par Maigret de Patrice Leconte, d'après le roman Maigret et la jeune morte écrit en 1954 en une semaine. J'ai aimé l'atmosphère sombre qui sert de décor à une histoire qui se passe dans les années 50. D'après le résumé du roman que j'ai lu sur Wikipedia, il y a beaucoup de différences avec le scénario du film, mais ce n'est pas très grave. L'histoire est resserrée et il y a la création du personnage de Betty qui n'est pas dans le roman. Une jeune femme, Louise, est retrouvée morte, lardée de coups de couteau, sur une place du IXème arrondissement. Maigret (Gérard Depardieu, très bien) enquête. Il faudra un certain temps pour trouver l'identité de la victime. Elle portait une très belle robe de soirée, alors que le reste de son habillement, sous-vêtements ou chaussures étaient usées. Elle a voulu assister au mariage d'une certaine Jeanine, une fille que Louise a connue quand toutes les deux arrivaient de leurs provinces vers Paris. Grâce à une autre jeune fille ressemblant beaucoup à Louise à laquelle Maigret s'attache, l'enquête va progresser et le nombre de suspects se réduit : Jeanine, son fiancé issu de la grande bourgeoisie et la mère du fiancé. Un film qui se laisse voir avec plaisir avec un Depardieu émouvant. Lire les billets d'Henri Golant et Selenie

Dans Maison de retraite, il interprète un boxeur retraité qui vit désormais dans un EHPAD dans lequel Milann Rousseau (Kev Adams) doit s'acquitter d'une peine de travaux d'intérêt général. Il est homme à tout faire. Il découvre assez vite que cet EHPAD est une prison pour les résidents qui ne sortent jamais, qui mangent mal mais qui sont solidaires entre eux. En particulier, on a la bande des sept qui ne s'en laissent pas compter. On a l'occasion de voir, en plus de Gérard Depardieu, Mylène Demongeot, Jean-Luc Bideau, Daniel Prévost, Marthe Villalonga, Firmine Richard et Liliane Rovere. Ce n'est pas toujours d'une grande finesse mais j'ai trouvé l'ensemble sympathique et j'ai énormément aimé la fin. Henri Golant a aussi aimé.

25 février 2022

Martiens, go home! - Fredric Brown


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 J'ai (ta d loi du cine,"squatter" chez dasola) fini par dénicher un exemplaire du livre qu'avait chroniqué dès mars 2021 une des toutes premières participantes au Challenge de la planète Mars. Alors que le monde (occidental) regarde à la télévision aujourd'hui [vendredi 25 février 2022] des images d'une invasion prédite avant d'être effective, j'ai l'impression que les grandes manifestations populaires qu'on connaissait jadis ont autant de retard à l'allumage que les éventuelles sanctions qui seront prises contre l'envahisseur. Le titre que je chronique présentement fait écho de manière humoristique aux "US go home!" de naguère, puisqu'il s'agit de Martiens, go home! de Fredric Brown. Ce classique de la SF, paru en 1954 aux Etats-Unis et traduit en français en 1957, bénéficie d'une certaine notoriété, comme en témoignent les nombreux liens que j'ai pu mettre en fin d'article.

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La couverture ci-dessus donne une interprétation acceptable de l'oeuvre: un gnome vert (les oreilles pointues me semblent une licence artistique de l'illustrateur Frank Kelly Freas) en train de vous regarder d'un air narquois à travers le trou de la serrure (il existe bien sûr des illustrations qui diffèrent de celle de l'édition que je possède) (1)

Un personnage apparaît comme le fil conducteur de l'oeuvre, sinon le véritable héros: il s'agit d'un certain Luke Devereaux, écrivain de son état, plongé dans les affres solitaires de la page blanche quand le roman commence, le 26 mars 1964. "Laissant muser son imagination, il se demanda brusquement: et si les Martiens...?". Simultanément, on frappe à la porte de sa cabane. Et ce n'est pas un cadeau: "Salut toto, dit le petit homme vert. C'est bien la terre ici?". S'ensuivent 15 pages de persécutions à sens unique. Mais la créature mal embouchée n'est pas seule: un milliard de Martiens se sont téléportés sur notre planète. Immatériels, dotés d'une vision de superman (celle à rayons X), l'humanité ne peut rien leur cacher, nulle part, ni s'en débarrasser d'aucune manière, et ils se font un plaisir de claironner à tout l'univers les petits secrets de tout un chacun (pour eux, tous les hommes s'appellent toto, et toutes les femmes "chouquette" - quel manque de respect, n'est-ce pas?). Page 64, une énumération de 47 qualificatifs commence par "ils se montraient acariatres" et se termine par "ils étaient (...) zélés à la tâche de faire vaciller la raison de quiconque entrait en leur contact". De quoi déprimer les trois milliards d'humains. D'où d'abominables conséquences: le Président des Etats-Unis, en son for intérieur (p.104), doit bien constater que la situation est grave, car la Bourse baisse, l'industrie du spectacle approche de la ruine; et que faire des soldats de l'Armée, inaptes à tout autre emploi utile? On aura noté que, de l'autre côté du rideau de fer, nos Martiens sévissent en toute équité. Impossble désormais de recourir à la propagande: "les Martiens se faisaient un plaisir de souligner à grand renfort de publicité le plus petit coup de pouce donné à la réalité" (p.102). J'ai aussi savouré les diverses réactions des religions face au phénomène martien, chacune y allant de sa solution (encore une énumération pour qualifier nos envahisseurs, depuis "anges du mal" jusqu'à "trolls", avec pas moins de 25 items). Je me dis qu'un lecteur contemporain peut aussi songer (encore un anachronisme!) à ce que l'auteur n'avait sûrement pas pu y mettre à l'époque, et identifier ses "Martiens" avec d'autres "trolls", ceux qui "pourrissent" les échanges sur les réseaux sociaux, ou encore avec les harceleurs divers et variés qui "détruisent" la vie (réelle, et pas seulement numérique) de leurs victimes. Mais revenons à notre Luke Devereaux. Finalement, les choses n'ont pas si mal tourné que cela pour lui. Notre écrivain a "évacué" à sa manière la question martienne, s'est rabiboché avec son ex-épouse, et a pondu en cinq semaines de réclusion semi-volontaire dans une clinique psychatrique la meilleure de ses oeuvres (un western). Ne (lui) reste plus qu'à délivrer l'humanité tout entière de ses persécuteurs. Peut-être grâce à ses efforts personnels, ou bien encore à ceux de quelques centaines de milliers de personnes tendues vers le même but en parallèle (et qui, selon la définition classique, ne se rencontreront jamais), les Martiens s'évaporent tous ensemble le 19 août 1964, cent quarante-six jours et cinquante minutes après leur première apparition. Bon, quand j'ai dit cela, je n'ai pas vraiment "spoilé" le roman, il vous reste surtout à en déguster chaque péripétie en savourant l'art avec lequel elle est contée. J'avoue pour ma part avoir apprécié la digne sortie de scène du secrétaire général de l'ONU, humilié par les Martiens qu'il venait de conjurer d'accepter la parole des Terriens de ne jamais aller les déranger sur Mars en ayant réussi le miracle de faire parler toute l'humanité d'une seule voix pour cela: quand on vous répond "va te faire enc..., toto", si l'on est brave, que peut-on faire?

A défaut de la critique de Girlymamie (qui a carrément supprimé son blog de peur de se faire piller ses articles), j'ai trouvé (ou retrouvé) une bonne quantité de billets ayant chroniqué Martiens, go home! au fil des ans. Citons-les par ordre alphabétique: Elessar, Elhyandra, Elwyn (navigatrice de l'imaginaire), ErwelynEsprit S.F. (dernière MAJ en 2020), FeyGirl, le site collectif Le galion des étoiles, Lhisbei, la bibliothèque de Loki (dernière MAJ en 2021), Lorkhan, chez Nirgal (dernière MAJ en 2021), et l'ancien blog de XL.

Bonne lecture!

(1) Voir notamment Chroniques martiennes.

* Edit du 27/02/2022: je viens de découvrir le Challenge "2022 en classiques" proposé par Blandine et Nathalie. C'est trop tentant... Après, comme il y a du coup deux logos, je les mettrai alternativement!

24 février 2022

La vraie famille - Fabien Gorgeart

La vraie famille de Fabien Gorgeart nous fait entrer dans une famille d'accueil très aimante. Au centre, il y a Simon, un petit bonhomme craquant. Anna et Driss, ses parents d'accueil, ne font pas la différence entre Simon et leurs deux enfants biologiques. Mais là où le bât blesse, c'est que Simon appelle Anna "maman". Elle le couve et elle est très proche de lui, peut-être plus que de ses propres enfants. Quand elle a accueilli Simon, il avait 18 mois. Maintenant, il a six ans. Anna n'a pas su mettre une frontière invisible mais réelle entre Simon et elle. Elle n'aurait pas dû accepter que Simon soit aussi familier avec elle. Alors que Simon appelle Driss "Driss" et non "papa". C'est pourquoi, quand l'aide sociale à l'enfance annonce à Anna que le papa de Simon veut le reprendre, elle n'imagine pas que cela puisse arriver. Il faut noter que les institutions en France privilégient les relations des enfants avec leurs parents biologiques, et tant pis pour les famiilles d'accueil. C'est inconcevable pour elle. Melanie Thierry est très bien dans le rôle d'Anna et les autres comédiens aussi. Mention spéciale au petit Gabriel Pavie qui ferait en effet fondre un iceberg (lire le billet de Pascale).

Une histoire émouvante qui se termine heureusement pas si "mal" et non "mai". Merci à Luocine de m'avoir fait corriger ma faute de frappe.

21 février 2022

Le mur des silences - Arnaldur Indridason

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Encore une fois, j'ai eu beaucoup de plaisir à retrouver Konrad, le policier de Reyjkjavik à la retraite, qui continue d'enquêter sur la mort violente de son père en 1963. Malgré ses défauts, je me suis attachée à ce personnage qui n'a pas eu une enfance facile. Dans ce roman, on constate que Konrad se rapproche de la vérité mais... Pendant ce temps, un cadavre est retrouvé dans la cave d'une maison. Il se trouvait derrière un mur depuis des années. C'est une femme, la dernière occupante de la maison, qui est allée  voir Eyglo, une medium (personnage que l'on croise dans les romans précédents). La femme a demandé à Eyglo de l'accompagner chez elle. Depuis quatre ans qu'elle habite la maison, elle souffre d'une angoisse permanente. Les policiers sont très peu présents dans le roman. En revanche, on fait la connaissance d'Elisa, de son mari Stan d'origine américaine, de Benony, de Tommy, de Mikki et de quelques autres en 1963, au moment où le drame a lieu. Stan est un être violent qui bat sa femme. Benony, Tommy et Mikki sont des petits délinquants qui cambriolent la demeure d'un médecin. Ils n'auraient jamais dû prendre certaines photos. Ils se débarrassent de leur larcin en s'adressant à un certain Seppi (le père de Konrad). Le récit alterne entre l'enquête de Konrad sur la mort de son père et sur ses relations houleuses avec son fils. Konrad se sent bien seul et il fait le vide autour de lui  et de tout ce qui se passe en 1963. Je ne vous dirai rien de plus car le suspense est là jusqu'à la dernière page. Un roman que je recommande même si je conseille pour mieux comprendre le personnage de Konrad de lire les trois romans précédents : Ce que savait la nuit, Les Fantômes de Reykjavik et La Pierre du remords. Lire le billet d'Aifelle

20 février 2022

Au seuil du futur - Howard Fast

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Voici un premier billet en 2022 pour mes participations au Challenge de la planète Mars et au 10e Challenge de l'Imaginaire. Alors que j'ai déjà chroniqué naguère un livre d'Howard Fast, je n'avais pas regardé avec précision ce qui concernait sa vie et son oeuvre. Je (ta d loi du cine, "squatter" chez dasola) le situais vaguement dans la même chronologie que Georges Orwell (mort à 47 ans en 1953), alors qu'en fait Howard Fast est né en 1914 et est décédé au début du XXIe siècle (en 2003), presque nonagénaire. Le recueil de nouvelles que je vous présente aujourd'hui, dans le cadre du Challenge de la planète Mars, a été publié en 1961 sous le titre The Edge of Tomorrow. Mon édition en français (Au seuil du futur, Bibliothèque Marabout, n°266, 246 pages, 1ère éd. 1966) a été imprimée en 1972. Même si ce bouquin est bien plus jeune que moi, on sent que le poids des ans (un demi-siècle) est passé sur ce livre "format poche" désormais fragile. Le papier est fort jauni, et je ne me risquerai guère à le plier - ni à le mettre sans protection dans une poche d'anorak! *

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Sur les huit nouvelles composant le recueil, deux seulement concernent Mars.

Caton le Martien revisite Tite-Live et les guerres puniques d'une manière très philosophique. Après avoir capté les émissions de télévision et de radio terriennes, et se fondant sur ce qu'ils en perçoivent du caractère humain, les Martiens entraînés par un leader forcément plus malin que les autres décident de réchauffer la guerre froide. Mais à qui en cuira-t-il? Sur Mars, on ne parle qu'une seule langue (à défaut de parler d'une seule voix). J'avoue avoir été interpellé par le mépris dans lequel nos érudits Martiens semblent tenir notre langue française, "une langue qui n'est parlée que par une poignée d'habitants du continent européen" (et autant pour l'éditeur belge Marabout...?). A cette aune, l'auteur de Spartacus devait être anticolonialiste. Et le fameux "Vive le Québec libre!" n'avait pas encore été prononcé par notre De Gaulle national.

Made in Mars raconte comment quelques produits merveilleux présentés dans une poignée de boutiques chics suffisent à bouleverser le sort de notre Terre, dans une logique de capitalisme concurrentiel. Et les millions de dollars valsent... avant, pendant et après la campagne marketing, qui a pris fin inopinément. J'ai déniché un site faisant référence de manière amusante à cette nouvelle, sous forme d'un exercice de style d'une promotion d'étudiants.

Je vais juste dire quelques mots des six autres nouvelles.

Les premiers hommes a fait écho, chez moi, au livre de Barjavel Le grand secret. Je considère en tout cas que cette nouvelle-là permet d'inscrire le livre dans le thème bimestriel "famille choisie" du 10e Challenge de l'Imaginaire.

La fourmi géante évoque les réactions provoquées chez l'Américain moyen à la vue d'une forme de vie inhabituelle.

Du temps et des chats développe de manière plutôt classique le thème du paradoxe temporel.

L'affaire Kovac est peut-être celle que j'ai trouvée la plus originale et la plus intéressante. Elle fait écho à quelques thèmes de récits d'anticipation tels que pouvait les concevoir Jack London (dans sa nouvelle Goliath, par exemple).

La vue de l'Eden m'a fait penser à la philosophie des Chroniques martiennes de Bradbury (que j'espère arriver à chroniquer d'une manière ou d'une autre avant le 31 mars 2022).

J'ai cherché si je trouvais des blogs ayant parlé du recueil Au seuil du futur. On peut trouver des avis sur Babelio (mais ce n'est pas ma tasse de thé). Un site (et non un blog) en parle: la bibliothèque de Gloubik. Si vous trouvez d'autres références, je suis preneur bien entendu.

* Edit du 21/02/2022: pour répondre à Ingamnic, les nouvelles en elles-mêmes ont mieux traversé les décennies que leur "support matériel" lui-même! Plusieurs restent surprenantes.

* Edit du 27/02/2022: je viens de découvrir le Challenge "2022 en classiques" proposé par Nathalie et Blandine. C'est trop tentant... Après, comme il y a du coup deux logos, je les mettrai alternativement!

** Edit du 03/03/2022: et encore un Challenge (qui se termine le 31 mars 2022 - quatre mois, c'est "court"!), "Winter short stories of SFF", proposé par Célindanaé pour mettre en avant les "nouvelles" ou "novellas".

18 février 2022

White Snake - Zhao Ji et Amp Wong / H6 - Ye Ye

J'ai vu dans la même soirée un film d'animation de belle facture et un documentaire édifiant sur un hôpital à Shanghaï.

White Snake est adapté de la Légende du serpent blanc, une légende populaire en Chine et même au Japon. Un esprit serpent blanc se transforme en belle jeune femme nommé Blanca (Xiao Bai) mais elle a perdu la mémoire. Elle possède des pouvoirs extraordinaires qui lui sont donnés entre autres par une grosse épingle en jade vert. Cet objet est très convoité par d'autres esprits serpents. Xian, un jeune chasseur de serpents, va aider Blanca à retrouver la mémoire. Ils vont bien entendu tomber amoureux malgré tous les obstacles qui se dressent devant eux. Dès les premières images, j'ai été séduite par la beauté de l'animation et des images. Visuellement, c'est tout simplement superbe.

H6 de la franco-chinoise Ye Ye se déroule dans l'hôpital n°6 de Shanghaï. Il faut noter que les hôpitaux ne portent pas de nom mais des numéros. Avant d'arriver à l'hôpital, on voit une famille chez elle. L'habitation en briques est délabrée. Dès que l'on arrive à l'hôpital, on est plongé dans un espace grouillant de monde. Des gens font la queue devant des guichets. On peut lire au-dessus de chacun que toutes les consultations de spécialistes sont complètes. Et tout de suite après, on voit un vieux monsieur qui rend visite à sa femme alitée dans un genre de grande salle où les malades sont dans des lits les uns à côté de autres. Il n'y aucune intimité. La femme ne dit aucune parole et elle bouge à peine avec des tubes dans le nez. Le vieux monsieur m'a beaucoup émue. Il devra peut-être vendre son appartement pour payer les soins. Son fils travaille au Japon et il ne semble pas pouvoir faire grand-chose. Une petite fille de trois ans s'est gravement blessée à la main. J'ai trouvé le bandage très sommaire. Son grand-père et son père font au mieux pour la consoler. Ils espèrent que la compagnie du bus qui a percuté la petite fille prendra en charge l'aide-soignante pour la petite fille. Un père de famille conjure son chagrin en chantant faux et essaye d'égayer sa fille qui a été gravement blessée dans un accident de voiture dans lequel la maman est morte. La fille ignore que sa mère est décédée. Et on retrouve la famille du début. Ils rendent visite au père de famille qui est tombé d'un arbre et qui est désormais paralysé de la tête aux pieds. Il voudrait être opéré mais cela coûte cher, au moins 100 000 yuans (environ 10 000 euros). Et l'opération est risquée. Et bien évidemment, la famille ne peut payer une telle somme. Les visites ne sont autorisées que de 15h à 15h30 pour toutes les familles des patients. Ces familles campent littéralement dans les couloirs pendant des heures ou des jours. Heureusement, il y a un peu d'humour dans ce film où l'on voit un médecin très étrange qui fait de la course à pied. C'est un homme d'un certain âge, un grand maigre qui, tel un rebouteux, arrive à remettre des os cassés en place avant de plâtrer. Et j'ai aussi été émue par un homme qui  fait des kilomètres, alors qu'il marche très mal, pour arriver à l'hôpital pour un simple contrôle. Il mettra 31 heures pour revenir chez lui par train. Il paraît que certains services d'urgences en France ne sont guère mieux, mais sauf erreur de ma part, les soins sont gratuits (ou, plus exactement, pris en charge par notre système de sécurité sociale - note du SR). Un documentaire certainement subjectif mais très intéressant sur la Chine d'aujourd'hui. Lire le billet de Pascale.

15 février 2022

Trois versions de Mort sur le Nil - Kenneth Branagh / John Guillermin / Andy Wilson (avec David Suchet)

Vous me direz, Dasola est un peu bizarre d'avoir vu ou revu, en moins d'une semaine, les trois adaptations de Mort sur le Nil d'après le roman d'Agatha Christie paru en 1937, deux pour le cinéma et une pour la télévision. Eh bien, cela m'a permis de faire quelques comparaisons.

Je trouve la version de 1978, celle de John Guillermin, la plus réussie car elle réunit une distribution comme on n'en fait plus beaucoup: Peter Ustinov, David Niven, Bette Davis, Maggie Smith, Lois Chiles, Mia Farrow, Jane Birkin, Olivia Hussey, George Kennedy et Angela Lansbury. J'ai vu le film à l'époque de sa sortie sur grand écran. Je sais que j'avais aimé ce film qui permet de voir Karnak et Abou Simbel. Et puis l'intrigue policière tient en haleine dans un décor magnifique. Il s'agit d'un drame de l'amour dans lequel Linnet Ridgway, une riche héritière, "pique" Simon Doyle, le fiancé de sa meilleure amie sans le sou, Jacqueline de Bellefort. Agatha en connaissait un rayon sur la psychologie humaine. Sur un beau bateau à aube qui navigue sur le Nil, il y a trois meurtres, quelques suspects (qui n'aimaient pas la première et principale victime pour différentes raisons) et Hercule Poirot, un détective belge et non français, qui fait travailler ses petites cellules grises.

La version la plus récente est sortie la semaine dernière et elle a été réalisée par Kenneth Branagh. Elle n'est pas si mal selon moi (une adolescente est sortie de la projection en disant que "c'était trop bien"). Les ressorts dramatiques y sont. Certains personnages sont très différents de la première version. Le réalisateur a choisi des acteurs de différentes origines. Parmi les trois victimes, il y a un homme. Et en préambule, on remonte à la guerre de 14-18 dans les tranchées où Hercule Poirot sauve sa section à l'exception de son capitaine. Et on apprend qu'Hercule a été amoureux. C'est clinquant, le bateau est très beau. On admire aussi dans ce film Abou Simbel (dont je garde un souvenir ému). En revanche, j'ai trouvé les acteurs sans vrai personnalité. Je ne connais qu'Annette Bening et Emma Mackey. Armie Hammer qui interprète Simon Doyle est absolument insipide et sans saveur. On se demande pourquoi deux femmes se battent pour lui. Il faut noter que ces deux films durent plus de deux heures chacun.

Alors que la version télévisée de 2004 avec David Suchet dans le rôle de Poirot ne dure qu'une heure trente-sept minutes. L'histoire est bien entendu resserrée, on ne voit pas de cobra qui menace Hercule Poirot. On n'admire pas Abou Simbel, mais on voit le temple de Dendérah. Il faut voir cette adaptation en VO, et non en VF qui n'est pas terrible.

Si vous ne devez en voir qu'un, je conseille la version de 1978 où il y a aussi de l'humour. Et il ne me reste plus qu'à relire le roman. 

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12 février 2022

La panthère des neiges - Marie Amiguet et Vincent Munier

Neuf semaines après sa sortie, La panthère des neiges est encore à l'affiche à Paris. Il faut dire que ce documentaire est de toute beauté avec des paysages des plateaux du Tibet à couper le souffle à 5000 mètres d'altitude. L'écrivain et globe-trotter Sylvain Tesson rêvait de voir une panthère des neiges. Dans sa quête, il est accompagné par un photographe animalier, Vincent Munier, qui se sent revivre dans ces paysages encore sauvages, loin des hommes. Avant que la panthère des neiges n'apparaisse sur l'écran, on aura eu l'occasion de voir comment Vincent Munier initie Sylvain Tesson à l'affût et à la patience dans des conditions climatiques très dures. Munier sait qu'une panthère n'est pas loin car il a repéré des marques de pattes. Les températures peuvent afficher jusqu'à moins 30° Celsius. Mais cela n'empêche pas des troupeaux de yacks noirs de parcourir de longues distances. On admire aussi des antilopes du Tibet, des oiseaux souvent très colorés, un loup gris, un renard du Tibet, trois ours, la maman et ses deux oursons. Personnellement, j'ai été fascinée par un chat de Pallas (ou Manul) qui est assez effrayant avec sa tête hirsute et ses yeux jaunes qui se lèvent vers le ciel. On le voit avaler un oiseau avec bec, plumes et os. On trouve ces chats dans certains zoos. Quand apparaît enfin la panthère des neiges, les deux hommes sont enthousiastes. On la voit dépecer une proie qu'elle a tuée il y a peu de temps. C'est un animal en danger d'extinction. En revanche, les textes en voix off n'ont rien d'exceptionnels. Un très beau documentaire qui dépayse. 

9 février 2022

Petite Solange - Axelle Ropert

Petite Solange d'Axelle Ropert commence sur le gros plan d'une jeune fille assise en classe qui semble avoir du chagrin. Quelques mois plus tôt, les parents de Solange, Antoine (Philippe Katerine) et Aurélia (Léa Drucker) fêtent leur 20 ans de mariage. Tout semble idyllique dans la famille Maserati. Antoine tient un magasin d'instruments de musique et Aurélia est comédienne. Solange qui a treize ans s'entend bien avec son grand-frère Romain de 21 ans. Cependant, peu de temps après, Solange entend ses parents se disputer. Le couple se sépare et le monde de Solange s'écroule. Même la maison où elle vit va être vendue. Elle appelle à l'aide son frère qui a pris la poudre d'escampette vers Madrid. Solange perd ses repères et on a de la peine pour elle. Sinon, les parents et même le frère ne sont pas très sympathiques. Ils ne se rendent pas compte que Solange souffre. Le film montre qu'un divorce peut être une tragédie. A la fin du film, Solange fête ses quatorze ans et elle a beaucoup mûri. Jade Springer qui interprète Solange est très bien. J'espère qu'on la reverra dans d'autres films. Lire le billet de Pascale

7 février 2022

Lettre à mon fils Charb - Denise Charbonnier

C'est dasola qui m'a procuré ce livre que j'avais (ta d loi du cine, "squatter" chez dasola) repéré il y a déjà plusieurs semaines, Lettre à mon fils Charb, de Denise Charbonnier, paru en mai 2021 (176 pages). 

  Lettre-a-mon-fils-Charb

Le livre entrelace deux chronologies: d'une part, celle de la manière dont est vécue l'année 2020, depuis le 7 janvier 2020 (cinq ans après le massacre de Charlie Hebdo) jusqu'au 31 décembre 2020, un réveillon de plus en l'absence de Stéphane Charbonnier, dit Charb, fils ainé de Denise. Et d'autre part, le mois de janvier 2015, à partir de ce 7 janvier de malheur. Une petite soixantaine de jours-chapitres, avec quelques doublons et retours en arrière, certaines pages pour telle ou telle journée ne comportant que trois lignes, lui permettent de s'adresser à son "Chachane", surnom bégayé à l'origine par une jeune cousine du garçonnet. Le livre se clôt sur le dernier Noël passé par Charb avec sa famille, le 25 décembre 2014. 

La presse avait rendu compte à l'époque (2015), de manière plus ou moins sensationnaliste, de différents épisodes (l'affaire de la négation de la relation de Charb avec Jeannette Bougrab par exemple, ou le versement de l'argent récolté par Charlie pour les familles des victimes). Denise Charbonnier donne ici sa version des faits. Ainsi, alors qu'on continue à pouvoir lire sur internet (et même sur Wikipedia) que Laurent Charbonnier, le frère de Charb, avait démenti formellement l'engagement relationnel de Charb avec Jeannette Bougrab, Madame Charbonnier explique que c'est lors de leur trajet en voiture, de retour de l'Institut Médico-légal où la famille avait été reconnaître le corps de Charb, que l'AFP a contacté Laurent, pour lui demander confirmation de ce que l'Agence s'apprétait à publier (?). Denise Charbonnier précise que le père de Charb lui avait demandé si Jeannette et lui avait bien une relation (et qu'il avait répondu par l'affirmative), qu'il leur parlait d'elle et leur montrait des photos de lui-même avec la petite fille, May, de cette compagne.

Madame Charbonnier semble ne plus avoir trop foi dans le sérieux des services de l'Etat. Elle garde manifestement rancune à François Hollande d'avoir fait sienne la version policière disant que les deux assassins étaient tellement déterminés que la présence d'un véhicule statique en bas de Charlie Hebdo (retiré à la demande d'un syndicat de policiers quelques mois avant l'attentat) n'aurait rien changé, mais aurait amené le décès supplémentaire de policiers. Et c'est avec amertume qu'elle constate que, malgré les menaces qui étaient connues, ni son fils ni le journal qu'il dirigeait n'ont été à l'abri. 

Elle n'a garde d'oublier les erreurs d'état-civil, que ce soit sur une plaque d'hommage où le nom de Wolinski était gravé avec un "y" final, ou lors du procès des complices ayant fourni les armes des attentats de janvier 2015, au cours duquel les prénoms voire le patronyme de plusieurs victimes ont été énoncés de manière erronée (fac-similé d'un passage de l'ordonnance du tribunal reçue en janvier 2019 à l'appui, p.47). L'une des dernières journées évoquées est celle du verdict, le 16 décembre 2020.

Bien entendu, cette maman nous raconte aussi au fil des pages l'enfance, l'adolescence, la jeunesse de son fils aîné. Gamin, il dessinait déjà, quelques photos l'attestent dans un cahier central (par ailleurs, p.27, je n'ai pas compris comment, au collège, sa prof de français pouvait être aussi celle de dessin). Elle précise que bien des aspects de sa vie (voire les plus dangereux), elle les a découverts petit à petit - il les en protégeait.

La page de titre mentionne, sous le nom de l'auteur, "avec Liliane Roudière". Vérification faite, celle-ci avait été "responsable presse et communication" chez Charlie Hebdo de 1998 à 2008. Je suppose qu'elle a "accompagné" Denise Charbonnier dans la préparation éditoriale de ce livre-témoignage. La postface de Richard Malka, l'avocat de Charlie Hebdo, est un véritable manifeste explicitant l'engagement de Charb. 

Je n'ai pas réussi, aujourd'hui, à trouver de blog littéraire ayant chroniqué ce livre. En faisant une recherche sur G@@gle avec des mots-clés tels que "chronique blog livres denise charbonnier lettre fils charb", on obtient quelques résultats (titres de presse, librairies...), mais surtout un avertissement "Certains résultats peuvent avoir été supprimés conformément à la loi européenne sur la protection des données". Que les blogueurs-euses ayant rédigé une chronique n'hésitent pas à me demander d'en rajouter le lien! Dans des sites de presse ou d'associations, on peut en trouver, par exemple sur celui de l'ass. Apprivoiser l'absence qui reprend un article paru dans Siné mensuel. Le site de Charlie Hebdo donne à lire en ligne l'article de Gérard Biard sur le livre, paru dans Charlie N°1500 du 21/04/2021 et celui de Luce Lapin paru dans le N°1504 du 19/05/2021. 

En conclusion, ce livre fait écho à ceux déjà publiés par d'autres proches des victimes du massacre. Je n'ai pas encore lu ceux concernant Bernard Maris (Prends le temps de penser à moi, écrit par sa fille), Tignous (Si tu meurs, je te tue, écrit par sa veuve), ou même celui que deux des filles de Wolinski (Elsa et Natacha) ont écrit en prenant comme sujet "en abyme" Les Demoiselles de Rochefort de Jacques Demy, avec en sous-titre "Histoire de soeurs" (peut-être existe-t-il encore d'autres "livres de proches" que je n'ai pas repérés).

*** Je suis Charlie ***

6 février 2022

La propriété - Rutu Modan

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J'ai trouvé par hasard dans une bibliothèque de Paris que je fréquente La propriété de Rutu Modan. Je me rappelais avoir vu il y a quelques années sur des blogs le titre et la couverture de ce roman graphique édité aux Editions Actes Sud (232 pages). Je l'ai lu en un peu plus d'une heure avec beaucoup de plaisir. L'histoire se déroule sur une semaine. Regina et Mica Ségal, la grand-mère et sa petite-fille, prennent l'avion de Jérusalem pour aller à Varsovie. Dans l'avion, il y a toute une bande d'ados qui doivent visiter Treblinka et Majdanek. Dans le même avion, on trouve aussi Avram Yagodnik, un chantre et ami de la famille, qui va rapidement se révéler très "collant" et intrusif. On saura pourquoi. A Varsovie, Regina et Mica sont venues non dans un but touristisque, mais parce qu'elles doivent récupérer une propriété, en l'occurrence un appartement spolié dès le début de la deuxième guerre mondiale dans un immeuble en ville. Mais Régina qui a un sacré caractère devient odieuse avec sa petite fille. Elle retrouve un certain Roman Gorski qu'elle a connu 70 ans auparavant. Tandis que Mica elle, fait la connaissance de Tomasz Novak, un dessinateur de BD et guide pour touristes dans l'ancien ghetto juif de Varsovie. C'est une BD très agréable à lire avec des moments émouvants et des personnages très contrastés, et pas forcément sympathiques au demeurant. Je ne connaissais pas cette dessinatrice qui a publié, en 2021, un nouveau roman graphique, Tunnels.

Lire les billets de Keisha, AifelleMilou et ChezMo

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3 février 2022

Les jeunes amants - Carine Tardieu

J'ai hésité à voir ce film sorti cette semaine, n'étant pas forcément une grande fan de Fanny Ardant. Et bien j'aurais eu tort de ne pas y aller, car dès les premières images qui se passent dans un hôpital, je me suis dit que Les jeunes amants allait me plaire. L'essentiel de l'histoire se déroule en 2021. Shauna, âgée de 71 ans (Fanny Ardant magnifique), a été architecte. L'histoire de ces deux personnages débute en 2006, à l'hôpital donc. Shauna veille sur une patiente alitée et c'est là qu'elle rencontre Pierre Escande (Melvil Poupaud, assez craquant), interne dans l'hôpital. Ils échangent quelques paroles et puis Shauna disparaît. Quinze ans plus tard, Pierre, qui a maintenant 45 ans, est marié à Jeanne (Cécile de France, très bien) et il est père de famille. Shauna et lui se revoient en Irlande par l'intermédiaire d'un ami commun. Et à partir de là, quelque chose se passe. Pierre tombe amoureux de Shauna et les sentiments vont bientôt être réciproques. J'ai été très sensible au traitement du sujet: ce n'est pas racoleur, ni gênant, ni mièvre. La scène où Pierre dit à Shauna qu'elle le "bouleverse" m'a émue. Il y a beaucoup de pudeur dans certaines scènes et les acteurs y sont pour beaucoup. Une très belle histoire d'amour. Un film que je recommande. 

1 février 2022

Corona - Des chiffres par millions / en questions - N°22

Je (ta d loi du cine, "squatter" chez dasola) crois utile de préciser une nouvelle fois que la sélection d'informations ci-dessous reflète assez clairement ma propre position: je ne vise nullement à l'exhaustivité ni même à "l'objectivité", c'est uniquement ce qui m'intéresse que je sélectionne dans les "revues de presse" accessibles sur internet (voire dans la presse "papier"). Par contre, je m'efforce de donner mes sources lorsque je fais allusion à un article de presse, et de préciser clairement ce qui est du seul domaine de mes intuitions personnelles...

Pour ce qui est des "testés positifs", à peine plus de 19 millions de cas ont été enregistrés par l'administration seulement, avec ce variant omicron dont on nous jurait fin 2021 qu'il était tellement contaminant qu'il allait rendre toute la France positive: je suis déçu! En un mois, on n'a même pas réussi à passer de 10 millions cumulés depuis le début à 20 millions, il va encore falloir attendre quelques jours pour ouvrir de beaux chiffres tout ronds (et en rester bouche bée?). Ça doit être la faute des gens, qui se protègent trop bien... 

Quoique... Je me pose une question. Parmi les quelque 12 ou 13 millions de personnes qui se sont fait tordre le bras, et se sont fait vacciner uniquement pour disposer du fameux "pass" leur permettant de mener une vie aussi normale que possible (en terme de sorties, voyages etc.), combien seront dans une logique de "faire l'autruche" en cas de suspicion d'être cas-contact ou même en cas de symptômes, tout simplement pour ne pas perdre, même temporairement, le précieux sésame (tant qu'ils ne se sentent pas gravement malades, bien sur)? La carotte était trop belle... 

C'est je crois vers la mi-janvier 2022 que le nombre officiel (administratif) de contaminations a dépassé les 20% de la population française (officiellement 67,4 millions), avec plus de 13,5 millions de contaminations. Que de symboles dans ces chiffres administratifs... 20%, c'est à peu près le nombre de cas positifs qui arrivent dans les résultats des tests. Autrement dit, lorsqu'on teste quotidiennement 1,5 million de personnes, on ajoute quelque 300 000 personnes au compteur. Si l'on en testait 3 mllions, n'en rajouterait-on pas 600 000? Et si l'on n'en testait que 750 000, le score n'augmenterait-il pas de 150 000 seulement? Transitivité (sic transit...)? Et j'ai toujours mes interrogations sur l'addition des contaminations via des variants différents, sur le fait qu'une même personne puisse avoir été contaminée plusieurs fois, et sur la prise en compte ou non des quelque 127 000 décédés du Covid sans parler des décès "naturels" depuis le début de l'épidémie). A part ça, pour chacune des sources (et versions) différentes de comptage "Covid", le chiffre est précis à l'unité...
18/01/2022: ça y est, l'INSEE a parlé, la population française se monte désormais à 67,8 millions (bilan démographique 2021)! Mince, il va falloir recalculer tous les pourcentages, non?

Ces histoires de population, ça me fait penser... S'il est vrai que je ne reçois guère de faire-parts de naissance ces deniers temps, je ne crois pas encore en avoir eu un seul entre les mains sur lequel la photo du nourrisson arborerait fièrement un masque anti-covid. Et vous?

10/01/2022: en fin d'article sur Public Sénat, M. Véran avait aligné de jolis chiffres statistiques lors de son audition. Très intéressant. Je crois savoir que les statistiques de "probabilités" portent sur des "grands nombres", mais n'ont jamais permis de faire une prédiction certaine appliquée à un individu? On sait qu'en tirant à pile ou face, on a 50% de chances d'avoir pile et 50% d'avoir face. Si l'on tire 100 fois de suite, il n'est pas certain d'avoir 50 et 50. Si l'on a eu 50 pile et 49 face, le 100e tirage ne donnera pas forcément face. Si l'on a eu 10 tirages de suite avec la même face, l'incertitude demeure pourtant pour le 11e tirage. Etc. Ou alors, j'ai pas tout compris à ces calculs de probabilité dont je croyais qu'ils avaient bien servi aux compagnies d'assurance-vie pour calculer leurs risques en fonction de l'âge de l'assuré, et éventuellement de quelques autres paramètres (tables de mortalité...), il y a déjà un ou plusieurs siècles?

Quels amateurs, quand même, que les chargés de com' de la Présidence... La fameuse interview dans Le Parisien * qui a énervé les "emmerdés" (relue et validée par l'Elysée, selon Le Canard Enchaîné du 12/01/2022) aurait dû paraître juste après le vote du Pass vaccinal... mais celui-ci a pris une semaine de retard (toute une semaine, mais une semaine seulement...).
* pas de bol, sur le site du Parisien, elle est... réservée aux abonnés... ;-/

Le même numéro du Canard Enchaîné se faisait un plaisir de signaler que le télétravail... c'est pas pour les "petites mains" qui s'occupent du courrier reçu par la Présidence. En 2020, les bureaux ont même été réorganisés en "open space".

Et, tiens, je m'en pose aussi une autre, de question. Au gros de la vague, à 10 millions de tests par semaine, on détectait (grosso modo) 1,5 millions de cas. Est-ce à dire qu'avec une capacité de 20 millions de tests, on en aurait détecté 3 millions? Ou bien que 5 millions de tests réalisés auraient découvert seulement 750 000 cas? Toutes choses égales par ailleurs, hein... 

N'empêche, il est loin le temps où la France avait eu du mal à franchir le seuil du million (été 2021?). Et les piquouzes piétinaient aussi... Au point que je m'imaginais que, pour couvrir (très théoriquement!") 67 millions de personnes, ça prendrait donc... un certain temps. Et comme à l'époque déjà, promis-juré, il n'y aurait jamais d'obligation de se faire vacciner, on tendait vers l'infini de l'incertain... Et je rêvais même tout éveillé en me disant que, si Manu avait la tentation de s'asseoir sur ses promesses et autres serments, qui c'est qui voudrait pas le réélire, mmmmh?

11/01/2022: est-ce que par hasard les Corses n'apprécieraient pas qu'on leur raconte des histoires (si je comprends bien cet article du Point)? 

Ce qui est toujours moins drôle, c'est l'augmentation du nombre des morts (bah oui, il ne peut pas diminuer non plus). J'ai un peu l'intuition que ce comptage macabre, précis à l'unité près, est tout de même approximatif (sous-estimé) d'environ 5 %. Cela fait des mois que j'avais lu que, dans les tout débuts de l'épidémie, on ne comptabilisait pas toujours comme "morts du Covid" beaucoup de gens, notamment des personnes âgées, décédées à domicile et "non testées" (pour un nombre évalué de 5 à 6 000 en décembre 2020 ?) - outre le décalage entre les chiffres de l'Agence Santé France et ceux de l'INSERM mis en évidence en avril 2021. 

10/01/2022: un nouveau variant aurait été détecté à Chypre, qu'on hésite à baptiser "deltacron"? Plus d'hésitation, il faut le baptiser "Ahlescons"... Bah, fausse alerte, finalement?

21/01/2022: ... et allez donc, la moitié des cas de Covid-19 séquencés au Danemark seraient dûs à un sous-variant (d'Omicron), maintenant (BA.2). Sous-pir(e)... 

11/01/2022: de son côté, le Québec songeait à imposer une taxe aux non-vaccinés. Ils sont fous, ces Québécois. Ou bien plus anglo-saxons que gaulois? Ah bah finalement non: leur Premier Ministre a su enclencher la marche arrière... ce mardi 1er février 2022.

29/01/2022 : encore des chiffres, mais des chiffres de business... Peut mieux faire, encore?

11/01/2022: Michel Cavaleri, de l'Agence européenne des médicaments (EMA, équivalente à la FDA américaine), a fait connaître ses craintes par rapport à des rappels vaccinaux trop fréquents. D'une part, ça pourrait finir par affaiblir le système immunitaire. D'autre part, ça finirait aussi par fatiguer (lasser?) la population... 

31/01/2022 : vous avez dit tests? D'une part - à savourer -, les garnements seront toujours les garnements. D'autre part, la modernité est au coin de la rue... avec votre smartphone.... 

Bon, j'arrête là pour ce mois de janvier 2022. Mais je ne m'interdis pas d'en faire remonter encore quelques infos gardées sous le coude pour les mois suivants...

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