200ème billet - Rythme de vision de films ou de lecture et congé estival
Ce 200ème billet marque le début de ma pause estivale.
En faisant un peu un bilan pré-vacances, je m'aperçois que j'ai été 68 fois au cinéma en 2007 jusqu'à ce jour, sans même parler des films vus ou revus en DVD ou en K7. Ce qui fait 200 heures plus ou moins. Sachant que je lis en moyenne 40 pages à l'heure, cela représente donc 8 000 pages non lues. Dans ce même temps, je n'ai lu que 20 livres. Quant au théâtre, c'est une catastrophe: je n'ai vu que 4 pièces ou spectacles depuis le début de l'année. Mais on ne peut pas tout faire. Et il est vrai que ma vie a quand même changé depuis fin 2006, par ma rencontre avec quelqu'un qui disait à la fois ne pas avoir de temps disponible et lire beaucoup, ce qui m'avait intriguée et amenée à le contacter. Et ce blog lui-même me prend davantage de temps que je ne le pensais au départ.
J'ai besoin de vacances. Depuis le 100ème billet, j'ai changé de plate-forme. Aceblog, c'était bien mais depuis début juin, je n'ai eu que des problèmes techniques dont celui de ne plus pouvoir y accéder. C'était stressant et frustrant au possible.
Pendant que je faisait le copier/coller de tous les messages et commentaires d'Aceblog sur Canalblog, j'ai maintenu les deux blogs. La durée de cette opération a pris 3 semaines.
J'ai choisi Canalblog car certains de mes blogueurs préférés y sont et c'est une plate-forme assez généraliste qui me convient bien. Je peux modérer les commentaires avant publication, ce qui n'est pas possible sur Aceblog. On peut mettre les liens d'amis de Canalblog mais aussi des autres. Sur Aceblog, ce n'est pas possible. Sur Canalblog, les derniers commentaires apparaissent bien en évidence. Par contre, un des inconvénients de Canalblog par rapport à Aceblog, est que je ne peux pas faire apparaître tous les titres de mes billets à droite, seuls les dix derniers apparaissent.
En revanche, l'avantage de Canalblog est de pouvoir programmer le jour et l'heure dans le futur d'un billet rédigé qui se mettra en ligne tout seul à la date choisie.
Je reprendrai la publication d'un billet quotidien vers fin août et en attendant, je continuerai bien entendu à consulter mon blog plusieurs fois par semaine (pour publier les commentaires), et continuerai donc à "rendre" ceux que les blogueurs me font... du moins ceux qui ne sont pas, aussi, en vacances! Mais je passerai sans doute moins de temps sur internet (en temps ordinaire, je visite plus ou moins entre 15 et 20 nouveaux blogs chaque semaine).
Ulrich Mühe - Disparition d'un acteur de talent
Je viens d'apprendre le décès d'Ulrich Mühe, à 54 ans, des suites d'une longue maladie. Cela m'attriste car il venait de connaître la célébrité dans le rôle de l'agent de la Stasi dans le film étranger oscarisé cette année : La vie des Autres (voir mon billet du 1er février 2007). Né en ex-Allemagne de l'Est, il avait été lui-même, d'après ce que j'ai lu, victime des agissements de la Stasi. J'ai découvert cet acteur la première fois dans Amen (2002) de Costa-Gavras où il jouait un médecin nazi dans le genre Mengele. Il faisait froid dans le dos par sa façon complètement détachée d'envoyer des handicapés à la chambre à gaz. Je n'ai pas vu le film de Michael Hanecke, Funny Games (1997), dans lequel il jouait le père. Sinon, en ce moment sur Arte, on peut le voir dans une série allemande, le Dernier témoin, où il joue un médecin légiste. C'est un nouveau visage du cinéma mondial plein de talent qui disparaît.
Deux films américains sortis en salle en juillet 2007
Le Contrat de Bruce Beresford (2005). Je suis restée pour regarder le générique de fin et exceptés les acteurs et le réalisateur, toute l'équipe technique est russe ou bulgare. J'ai été très étonnée. A part ça, le paysage est magnifique, mais le film est tout à fait oubliable. Il fait partie de ces longs-métrages de fonds de tiroir que l'on sort l'été. Je préfère Morgan Freeman dans d'autres films ainsi que John Cusack.
Half Nelson de Ryan Fleck: Ryan Gosling ("nominé" aux Oscar cette année pour son rôle dans ce film) est bien, mais je dois dire que je n'ai pas été convaincue par le scénario qui n'explique rien ou pas grand-chose. Si vous êtes prof, n'allez pas voir le film, vous allez sortir déprimé. Sinon je n'ai été ni touchée, ni émue, seule la jeune Shareeka Epps, remarquable, donne un peu d'optimisme à l'ensemble. Heureusement qu'elle est là.
Le Jardin des Finzi-Contini - Vittorio de Sica
A l'occasion de sa ressortie en salle, ces jours-ci, je conseille vivement le Jardin des Finzi-Contini de Vittorio de Sica, tourné en 1970. Il reçut l'Oscar du meilleur film étranger en 1971. Le film est adapté d'un roman de Giorgio Bassani natif de Ferrare. Le récit semble assez autobiographique. L'histoire se passe de 1938 à 1943, année de la chute de Mussolini. Les Finzi-Contini, famille juive de l'aristocratie plutôt aisée, habitent dans une magnifique demeure entouré d'un parc. La soeur, Micol (Dominique Sanda), et le frère, Alberto (Helmut Berger), derniers descendants de cette famille, vivent leurs ultimes moments d'insouciance, d'autant plus qu'Alberto souffre de phtisie. Entourés de jeunes de leur monde, leur seul souci est de gagner au tennis et d'organiser des "surprise-parties". Les tragiques événements du monde extérieur ne semblent pas les atteindre. Giorgio, juif lui aussi, jeune étudiant issu de la petite bourgeoisie, faisant partie du cercle d'amis, est amoureux de Micol qui ne partage pas les mêmes sentiments. Elle sera assez cruelle envers lui. Les lois anti-juives commencent à frapper en Italie, avec l'interdiction pour les Juifs d'aller dans certains lieux publics comme les cinémas et les bibliothèques. Certains s'enfuiront, mais d'autres, comme les Finzi-Contini, seront victimes de rafles pour être déportés. Le film, tourné à Ferrare même, bénéficie d'une belle photo. Les acteurs aussi sont très beaux, Dominique Sanda avait 20 ans à l'époque et venait de tourner Le Conformiste de Bernardo Bertolucci. Vittorio de Sica montre la fin d'une époque avec beaucoup de nostalgie. Le plan final est poignant car rien n'est montré mais ce n'est pas nécessaire.
Le Chat - Philippe Geluck
Le Chat, grosse bête aux oreilles et queue de félin, est plutôt irrésistible. Il est le héros d'une dizaine de bandes dessinées de Philippe Geluck, dessinateur et auteur du texte, publiées aux Editions Casterman. Chaque histoire se déroule soit sur une page, soit sur une simple bande ("strip"), soit avec une seule vignette. Les dessins sont en couleur ou en noir et blanc. Les textes sont drôles, parfois grossiers mais jamais vulgaires. Ils jouent souvent sur les mots comme sur du velours. Certaines vignettes sont connues comme celle où le Chat "adopte un nouveau système de classement du travail à faire : urgent, très urgent, très très urgent, trop tard!". Une autre vignette, assez poétique, donne les origines du Chat : "Mon père est une plume et ma mère, un pot d'encre de Chine. Je suis né le jour où maman n'avait pas mis son bouchon". On rit ou sourit en lisant les pensées du Chat qui sont celles de Philippe Geluck.
Samedi - Ian Mc Ewan
Ayant beaucoup aimé le roman précédent de Ian Mc Ewan, Expiation (Atonement) (2001), je viens de lire avec grand plaisir son dernier en date, Samedi (Saturday) (2006). Passionnant de bout en bout, ce roman de 350 pages se déroule pendant une seule journée, un samedi, en février 2003 à Londres, juste avant l'entrée en guerre des Etats-Unis et de la Grande-Bretagne en Irak. Ce samedi sera particulier dans la vie d'Henry Perowne, neurochirurgien de profession. Marié avec une juriste, il est père de deux enfants, Théo qui veut devenir musicien, et Daisy, une apprentie poète vivant à Paris depuis 6 mois. Réveillé sans raison précise, aux premières lueurs de l'aube, Henri est témoin, de la fenêtre de sa chambre, d'un atterrissage forcé sur une piste de l'aéroport d'Heathrow. Ce qu'il croit être un crash ne l'est pas. L'information continue à la télévision le confirme. Dans Hyde Park, une manifestation anti-guerre va commencer. Parti, dans la matinée, faire sa partie de squash hebdomadaire dans sa belle Mercedes, Henry est victime d'un accrochage. Mais tout semble rentrer dans l'ordre. La partie de squash avec un collègue anesthésiste achevée, il effectue des courses pour le dîner car il doit recevoir sa fille et son beau-père pour dîner. Il rend visite à sa mère victime de la maladie d'Alzheimer. Il se remémore son enfance. Il assiste à une répétition de son fils. Plus tard, de retour chez lui, il prépare la matelote de lotte. Et dans les 100 dernières pages, un drame est évité de justesse. Je vous laisse le découvrir. Je suis admirative pour les descriptions précises de Ian Mc Ewan, en particulier la recette de la matelote, la partie de squash, et, à la fin de l'histoire, tous les termes pour décrire une opération d'ablation d'un hématome sous-dural suite à un traumatisme crânien. Je le répète, le roman est passionnant et la famille Perowne nous est devenue très proche à la fin du roman.
Il était une fois dans l'Ouest - Sergio Leone
Réalisé en 1969 et difusé mardi dernier 17 juillet 2007 à la télévision, Il était une fois dans l'Ouest de Sergio Leone est un film que j'ai vu pour la première fois, il y a quelques semaines, en DVD, grâce à mon ami qui voulait le revoir, lui. Il dure presque trois heures et pourtant, je ne me suis pas ennuyée une seconde. Henri Fonda joue pour la première fois un rôle très antipathique. Claudia Cardinale est la touche féminine du film. Charles Bronson est l'homme à l'harmonica. Le film est violent mais très stylisé et Ennio Morricone a fait une musique inoubliable. Sergio Leone a vraiment remis au goût du jour le western qui était un genre moribond. Par la suite, Clint Eastwood dont la carrière d'acteur doit beaucoup à Sergio Leone a en quelque sorte repris un peu le flambeau en devenant à son tour réalisateur de western. On lui doit L'Homme des hautes plaines en 1972, Pale Rider en 1985 et aussi Impitoyable en 1992 qui a obtenu 4 Oscars dont celui de meilleur réalisateur. Qu'en aurait pensé Sergio Leone, qui lui ne l'a jamais eu?
A la vitesse de la lumière - Javier Cercas
Roman espagnol recommandé en 2006 par les libraires de la FNAC, A la vitesse de la lumière de Javier Cercas (Actes Sud) est un très beau roman, bien écrit et qui se lit assez vite. Un Catalan rêvant d'acquérir le statut d'"écrivain raté", qui porte le même prénom que l'auteur, connaît la notoriété suite à un concours de circonstances qui lui fait rencontrer un Américain, Rodney Falk, vétéran du Vietnam, dans une université près de Chicago. Rodney Falk lui avoue avoir été responsable, à la fin des années 60, dans un village vietnamien, d'un massacre de plus de 50 personnes. Il ne s'en est jamais remis. Javier lui-même (le personnage) vit un drame personnel qui le change à jamais. Il se sent coupable de l'accident de personnes très proches. Une grande partie du roman tourne autour du sentiment de culpabilité. Mais la rédemption vient grâce à l'écriture. Achetez A la vitesse de la lumière ou empruntez-le en bibliothèque.
Séries policières anglaises en DVD
Hercule Poirot, Miss Marple, Sherlock Holmes, sont des héros de romans policiers anglais très connus. Hercule Poirot, célèbre détective belge avec une tendance à l'embonpoint, mène l'enquête dans une quarantaine de romans et nouvelles d'Agatha Christie (1890-1976). Miss Marple, elle, met son grain de sel dans une dizaine de romans, toujours d'Agatha Christie. Sherlock Holmes, vivant à Baker Street, violoniste à ses heures et détective à plein temps, est le personnage central d'une vingtaine de romans et nouvelles de Sir Arthur Conan Doyle (1859-1930). Les anglais ont eu la bonne idée d'en faire des adaptations télévisuelles. Quel bonheur. J'ai une tendresse pour David Suchet dans le rôle d'Hercule Poirot et Jeremy Brett dans le rôle de Sherlock Holmes. Pas un bouton de bottine ne manque. Les DVD sont édités en VOSTF (pour réviser votre anglais) et en VF. Le charme surranné qui se dégagent de l'ensemble de ces séries est indéniable. Viennent de se rajouter Tommy et Tuppence, un couple de détectives amateurs dans quelques autres romans d'Agatha Christie. Et en outre, dans les séries qui se passent de nos jours, nous avons l'Inspecteur Morse et Suspect n°1 avec LA Mirren, à ne manquer sous aucun prétexte.
Délice Paloma - Nadir Moknèche
J'avais beaucoup aimé le film précédent de ce réalisateur, Viva Laldjerie (2004) avec déjà Biyouna dans un petit rôle. Dans Délice Paloma, elle tient le rôle principal et elle est sensationnelle. Délice Paloma, dans le film, est le nom d'un dessert à base de glace au jasmin et amandes pilées. Mais ce n'est pas du tout un film culinaire. L'histoire se situe à Alger de nos jours. Mme Aldjeria (Biyouna) sort de prison après trois ans de détention. Elle raconte comment elle en est arrivée à ce qu'on la surnomme "la bienfaitrice nationale". Elle rend des services, fournit des permis de construire grâce à des chipas (pots-de-vin), provoque des flagrants délits pour adultère, fait fermer temporairement des salons thé-glaciers pour favoriser la concurrence, sert d'entremetteuse, etc. Elle a un fils Riyad qui élève des oiseaux en cage, une soeur sourde et muette et une collaboratrice zélée, Shérazade. Elle accumule un joli pactole. Cet argent doit lui servir à acquérir un établissement thermal qui tombe en ruine appelé "Les Thermes de Caracalla" à Fouka (près d'Alger). Elle y venait petite fille. Cela sera l'affaire de trop. Le film est chatoyant et plein de soleil. On peut admirer Alger en panoramique. Je recommande Délice Paloma car l'Algérie décrite est y chaleureuse loin des drames liés aux faits divers tragiques provoqués par les islamismes intégristes.