The Offence - Sidney Lumet
Film inédit (en tout cas en France) de 1972 qui vient de sortir dans une seule salle à Paris, The Offence de Sidney Lumet met en scène Sean Connery dans un contre-emploi loin de son rôle de James Bond. Inspecteur moustachu, il est en proie à des démons intérieurs. Des images d'anciennes enquêtes le hantent. Des jeunes filles ont disparu, quand on les retrouve, elles sont mortes étranglées. Il mène l'enquête. Un suspect sera arrêté. Mais est-il coupable? L'inspecteur lui-même a-t-il quelque chose à se reprocher? Tout le film est filmé dans des tons gris métallisés. La musique est crissante. C'est un film à l'atmosphère pesante. The Offence était resté inédit car le personnage de Sean Connery est vraiment très sombre et à l'époque, on a pensé que cela nuirait à son image. Pourtant, j'ai lu dans le prospectus de 2 pages, distribué à l'entrée de la salle où j'ai vu le film, que c'était un des films préférés de Sean Connery.
Théâtre en DVD - Jacqueline Maillan
Disparue en 1992, Jacqueline Maillan restera dans nos mémoires et celles des générations futures grâce à la captation de certaines pièces qu'elle a interprétées avec talent. Elle avait un abattage incroyable. C'était Louis de Funès au féminin avec peut-être plus de subtilité. Elle était capable de tout jouer. J'ai eu la chance de la voir en 1989 dans Retour au Désert de Bernard Koltès, mise en scène par Patrice Chéreau. Magnifique interprétation dans un rôle sérieux. Malheureusement cette pièce n'a pas été filmée. En revanche, quelle chance de pouvoir la voir ou la revoir dans Potiche de Barillet et Grédy ou Coup de soleil de Marcel Mithois. Elle est drôle, un vrai clown. Dès qu'une pièce était à l'affiche avec elle, c'était le succès assuré. Je ne vois pas à ma connaissance, à l'heure actuelle, des actrices qui soient de cette trempe. Le moule est cassé me semble-t-il.
Avanti! - Billy Wilder
Film méconnu de Billy Wilder, Avanti! (1972) est un petit bijou de la comédie américaine avec Jack Lemmon en grande forme et Juliet Mills pulpeuse à souhait. Cela se passe dans l'île d'Ischia au large de la côte Amalfitaine dans le sud de l'Italie. Jack Lemmon, homme d'affaires américain pressé, doit venir chercher le corps de son père décédé dans un accident de voiture. Il apprend en même temps que son père n'était pas tout seul dans la voiture, qu'il y avait une femme, anglaise, manucure, décédée elle aussi. Le père et cette femme étaient amants depuis plus de vingt ans en passant un mois par an sur cette île idyllique. Le personnel de l'hôtel de luxe où ils séjournaient était parfaitement au courant de la situation. Juliet Mills est la fille de la femme décédée. Le film est plein de rebondissements, on voit même Jack Lemmon et Juliet Mills nus. C'est un film qui fait un bien fou. Il existe en DVD, achetez-le en urgence, vous le ne regretterez pas.
Quentin Tarantino
Il y a deux films de Quentin Tarantino que j'apprécie, Reservoir Dogs et Jackie Brown. J'ai peu aimé Pulp Fiction, très long film de 2h40 qui m'a profondément ennuyé malgré sa Palme d'Or à Cannes en 1994 et j'ai tellement détesté Kill Bill 1 (2003) que je n'ai pas vu Kill Bill 2 (2004). Pour en revenir à Reservoir Dogs (1992), le scénario est malin et l'interprétation de premier ordre, Harvey Keitel et Tim Roth en tête. Mais cela manque singulièrement de personnage féminin. Jackie Brown (sorti en 1998) (1), en revanche, donne un très beau rôle à l'actrice Pam Grier et le scénario réserve bien des surprises. Un vrai plaisir. Rappelons aussi que Quentin Tarantino est l'un des réalisateurs d'un des trois segments de Sin City, celui avec Clive Owen et Benicio del Toro. Du délire pur. Quentin Tarantino est, pour moi, capable du meilleur comme du moins bon goût, mais il est brillant. A vous de voir.
(1) et non 2005 comme indiqué par erreur (merci à Jérémyah, cf. commentaire ci-dessous).
Films vus et non commentés depuis le 14/07/2007
Billet sur trois films dont l'un m'a vraiment plu et les deux autres peuvent attendre une diffusion à la télé voire moins. A vous de voir. [Pour mémoire, les précédents sont là]
Trois amis de Michel Boujenah: suite de saynètes avec la dernière apparition de Philippe Noiret très marqué par la maladie. J'ai déjà presque oublié.
Die Hard 4 de Len Wiseman est très regardable, les méchants sont punis, les cascades sont très bien faites. Je ne me suis pas ennuyée une minute et c'est là l'essentiel.
Mr Brooks de Bruce A. Evans est à éviter bien que le rôle de William Hurt soit intéressant en âme damnée de Kevin Costner. Mr Costner, s'il vous plaît, refaites de bons films!
La Vengeance dans la peau - Paul Greengrass
La Vengeance dans la peau de Paul Greengrass (qui a déjà réalisé le deuxième opus) est le troisième et dernier volet à ce jour de la série dont le héros est Jason Bourne (Matt Damon) devenu amnésique, qui enquête sur son passé en voulant savoir pourquoi on veut l'éliminer. Je dois dire que c'est haletant de bout en bout (interdiction de faire un arrêt technique car sinon vous n'allez rien comprendre). La mise en scène est époustouflante. Après Paris (dans la Mémoire dans la peau), Moscou (dans la Mort dans la peau), cette fois-ci, on a une poursuite dans les rues de Tanger qu'on n'est pas prêt d'oublier. C'est du pur cinéma de divertissement excessivement dépaysant. Je conseille et recommande et puis Matt Damon est très bien.
Claude Gueux - Victor Hugo
Chez un de mes marchands de journaux préférés, j'ai acheté un court récit de Victor Hugo, Claude Gueux, édité en livre de poche à 1,50 euro. Ce livre narre un fait divers qui s'est passé dans les années 1830. Un homme ordinaire, Claude Gueux, est devenu voleur par nécessité. Il a été condamné à 5 ans de prison (la peine maximale pour ce genre de délit) et il a été incarcéré à la prison de Clairvaux (ancienne abbaye cistercienne). Sans parler d'homosexualilité, Claude Gueux semble avoir eu un tendre sentiment pour un dénommé Albin qui partage son pain. Sans donner de raison, le directeur décide de séparer les deux compagnons. Claude Gueux, déterminé, annonce à tous les autres prisonniers que, si on ne lui rend pas Albin, il tue le Directeur. Il met sa menace à exécution. Après une tentative de suicide manquée, il est traduit de nouveau en justice et condamné à mort. Plus que sur la peine de mort, Claude Gueux est un livre sur la prison qui est une peine récente en 1832. Avant, ce n'était qu'une mesure préventive ou une peine substitution. Victor Hugo condamne les conditions de solitude, de malnutrition et de répression dans les maisons d'arrêt. C'est aussi un plaidoyer pour les hommes et femmes pas très éduqués qui souffrent de pauvreté les conduisant au crime. La prison est un vecteur pour empirer la situation. L'éducation serait une meilleure solution. Très beau texte qui fait toujours réfléchir aujourd'hui. L'ouvrage se termine avec une annexe constituée d'un extrait de la préface du Dernier jour d'un condamné.
Dr House
Quand j'ai entendu parler de Dr House, je me suis dit "encore une série parmi d'autres". Et bien, j'ai été bluffée. Cette série américaine dont l'acteur principal, que je ne connaissais pas, s'appelle Hugh Laurie, dure 42 minutes par épisodes. J'ai été "scotchée" devant la première saison. Dans le prologue, nous voyons le ou la futur(e) malade. Le mal se déclare. Générique. Le Dr House et ses collaborateurs (et -trice) entrent en scène. Ce docteur marche avec une canne car il a eu un infarctus qui l'a laissé handicapé. C'est un pronosticien hors-pair. Il ne porte pas de blouse blanche comme il devrait. Il donne des consultations par contrainte. Il aime la musique et il en joue. Il semble méchant avec la direction, ses collaborateurs ou ses patients quand il les rencontre car il refuse souvent de voir les personnes dont il doit s'occuper. Qu'à cela ne tienne. En ce qui me concerne, vu ses diagnostics sans faille, je lui pardonne sa méchanceté et sa misanthropie en le considérant comme beaucoup plus humain que certains médecins rencontrés en vrai dans des hôpitaux où j'ai rendu des visites. Série à découvrir pour les néophytes. La saison 2 est sortie en DVD, à voir pour les "accros".
PS : Je suis en train de voir la saison 2. Les intrigues sont plus sombres que celles de la saison 1.
Robert Mitchum
Ah! Robert Mitchum (1917-1997), je fais partie des fans. Déjà 10 ans qu'il nous a quittés, un jour avant James Stewart (autre grand acteur). Je ne l'ai jamais vu mauvais et il a souvent joué dans des films qui sont devenus des classiques. Il était aussi crédible en amoureux victime dans Un si doux visage (Angel Face, 1952), en veuf dans Rivière sans retour (River of no return, 1954), deux films d'Otto Preminger, qu'en psychopathe. Impossible d'oublier le pasteur de La nuit du Chasseur (Night of the hunter, 1955) de Charles Laughton. Ses mains tatouées avec "Love" et "Hate" font partie des plans inoubliables du septième art. On le retrouve en faux pasteur dans un western méconnu, Five card Stud (Cinq cartes à abattre, 1968) d'Henry Hathaway. Jusqu'à la fin des années 70, il a interprété des rôles intéressants dans Adieu ma jolie et le Dernier Nabab (The last tycoon), dernier film d'Elia Kazan (1976). Je vous conseille de visionner Yakuza (1974) de Sydney Pollack, le DVD existe en DVD zone 1 avec sous-titres français [chroniqué le 21/01/2021]. Sinon j'ai un gros faible pour deux de ses films, Celui par qui le scandale arrive (Home from the Hill, 1960) de Vincente Minnelli et Dieu seul le sait, Mr Allison (Heaven knows, Mr Allison) de John Huston (1957) avec Deborah Kerr. Toute cette énumération de films démontre la richesse de sa filmographie. Il a déclaré que si Rintintin (le chien) pouvait jouer devant une caméra, il n'y avait pas de raison que lui-même n'y parvienne pas. Il a été chanteur de calypso, j'en ai la preuve par le disque, et il a écrit des contes pour enfants qui, à ma connaissance, n'ont jamais été publiés. C'était un des géants du cinéma américain, lui qui avait du sang norvégien et irlandais dans les veines.
Le dernier Kabbaliste de Lisbonne - Richard Zimler
J'avais acheté le livre en anglais, que je n'ai pas eu le courage de lire. Je viens d'en lire la traduction en français aux Editions Presse Pocket. Le dernier kabbaliste de Lisbonne se passe en 1506 dans le quartier Juif de Lisbonne. Après avoir été chassés d'Espagne par les Rois très catholiques Ferdinand et Isabelle, les Juifs s'étaient réfugiés au Portugal et la plupart ont été convertis de force, on les appelle les nouveaux Chrétiens. Pourtant certains ont continué clandestinement à pratiquer leur culte dans des caves dissimulées. En 1506 au moment de la Pâque Juive, les Chrétiens entraînés par des moines dominicains, se mettent à tous les massacrer. Une partie du roman évoque très crûment comment les Chrétiens agissent envers les Juifs en les brûlant, en les découpant en morceaux, etc. Pendant que ces tragiques événements se déroulent, le narrateur du roman, Bérékhia Zarco, découvre son oncle, kabbaliste renommé, égorgé dans la cave de leur maison qui leur servait de lieu de culte. Il est nu ainsi qu'une jeune femme, égorgée elle aussi à ses côtés avec un chohet, un couteau de boucher juif. Le roman, qui fait presque 500 pages en édition de poche, décrit l'enquête de Bérékhia. Pourquoi un Juif aurait été assassiné par un autre qui était un proche? Bérékhia, kabbaliste lui-même, a des visions qui l'aideront beaucoup à résoudre l'énigme. Un glossaire à la fin du livre, pour expliquer certains termes dans le roman, est très utile. Pour ceux qui aiment les romans policiers, lisez-le.