La femme en vert - Arnaldur Indridason
Deuxième roman policier de l'écrivain islandais Arnaldur Indridason paru aux Editions Metailié (et depuis peu en Livre de Poche) après l'excellent la Cité des Jarres, La femme en vert est tout aussi remarquable. Dans la banlieue de Reykjiavik, on retrouve l'inspecteur Erlendur menant une enquête suite à la découverte macabre d'un squelette enfoui à côté d'une colline. Côté personnel, il connaît des problèmes avec sa fille droguée et enceinte de sept mois, qui se retrouve dans le coma. Deux récits se déroulent en parallèle : l'enquête de nos jours et l'histoire d'une famille, un couple et leur trois enfants pendant la seconde guerre mondiale, époque où les Anglais, puis les Américains s'étaient installés en Islande. Le mari bat sa femme comme plâtre sous les yeux impuissants des enfants, deux garçons et une fille qui est devenue une "tordue" suite à une maladie d'enfance. Tout finira mal et on saura qui était ce squelette qui en cache un deuxième. L'histoire est prenante. La description des sévices physiques et le harcèlement moral et psychologique que fait subir le mari à sa femme sont insoutenables. On comprend comment la femme, Margaret, ne peut que subir. Les enfants, de témoins, deviennent acteurs de cette tragédie. On a la gorge nouée. A l'heure où, "dans la vraie vie", un chanteur est libéré pour bonne conduite après 4 ans de prison pour avoir tabassé à mort sa compagne, ce roman prend une résonance tragique. La violence conjugale a toujours existé et n'est pas prêt de disparaître. J'ai hâte de lire le troisième roman, La voix, du même auteur, qui fait partie de ma liste à lire [chroniqué le 15/04/2008].