Cow-Boy est le premier film que je vois de Bruno Mariage (réalisateur des Convoyeurs attendent). On est tout de suite frappé par l'accent prononcé quand les acteurs disent leur texte. Nous sommes bien en Belgique. Benoît Poelvoorde est le personnage principal. Il interprète le rôle de Daniel Piron qui exerce le métier de journaliste. Quand le film commence, on voit qu'il n'est pas satisfait par son métier. Il a l'idée de retrouver les protagonistes d'une prise d'otages dans un bus scolaire, 25 ans auparavant. Voulant faire une reconstitution à l'identique, après avoir réuni une partie des otages, écoliers à l'époque, il met la main sur le bus et son chauffeur. Ce dernier ne s'est jamais remis de ce traumatisme. Le preneur d'otage, Tony Sacchi (Gilbert Melki), est devenu un gigolo de troisième zone pour entretenir sa famille. Pour se prêter à ce simulacre, il demande même à se faire payer. Afin de mener à bien son tournage, la production adjoint à Daniel Piron un caméraman et un preneur de son pas vraiment performants. Daniel Piron les traite de "gugusses". C'est tout dire. Pendant le tournage, rien n'ira comme prévu. Le fiasco est total. Côté vie privée, le journaliste a du mouron à se faire: sa femme (Julie Depardieu) voudrait bien un enfant mais lui ne sent pas prêt. Le film n'est pas drôle mais au contraire il dégage une impresssion de tristesse et de désenchantement. Et autant Gilbert Melki ne m'a pas convaincue (il détonne au milieu des autres), autant Benoît Poelvoorde, avec son air de chien battu, est excessivement touchant. Rien que pour lui, je vous conseille ce film.
Commentaires sur Cow-Boy - Bruno Mariage
- je suis trop nulle je connais aucun de ces films..mais comme ça je peus au moins me faire une idée.Bonne journée.
- Une vision moins bisounoursJ'ai adoré ce film et B. Poolvoerde, qui nous montre avec une lumière crue et juste le monde des mediae, du politiquement correct bien pensant, des gens qui se croient près du peuple parcequ'ils insultent les institutions dont ils profitent et une société dont ils crèvent d'envie de grimper les barreaux; son mépris inconscient des anciens otages et de leurs vrais sentiments dont ils veut faire des "acteurs" de son "oeuvre",sa vision simpliste du monde et des pardons qu'il décide à la place des intéressés, un vrai régal de réalisme: c'est bien le monde écoeurant dans lequel nous baignons et qu'orchestrent les mass-mediae ; le "gentil" et "engagé" preneur d'otage qui est devenu un minable et pathétique gigolo, plus à plaindre qu'à blâmer mais pas trop net tout de même ; la vie modeste de gens qui ne comprennent rien au jeu qu'on veut leur faire jouer ; la lâcheté familiale du journaliste qui n'est pas foutu de s'engager auprès de sa femme mais qui a de grands avis sur la société ; son racisme (oui, j'écris bien racisme)social vis vis d'un ancien otage de classe aisé suffisamment éduqué pour déceler le coté puant de sa démarche et refuser d'y participer ; ce film est d'une cruauté inouïe pour les bateleurs télévisuels et les "intellectuels" de gauche (pour lesquels c'est un pléonasme)qui polluent l'espace médiatique depuis des décennies ; à quand des intellectuels qui ne coupent pas le monde de la pensée en deux ? qui "pensent" la réalité humaine (pas en fonction des catégories prédigérées fournies par tonton Karl) ?
Vive le cinéma belge !
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