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Le blog de Dasola
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29 février 2008

Le temps des cerises - Niels Arestrup

Après le Dieu du Carnage (voir mon billet du 07/02/08), je viens de voir la deuxième pièce dont on parle en ce début d'année 2008, Le temps des cerises de Niels Arestrup mise en scène par Stéphane Hillel, qui réunit Eddy Mitchell et Cécile de France. Après son premier film comme réalisateur, Le Candidat (billet du 18/04/07), l'acteur s'essaye avec talent à la dramaturgie. C'est une réussite et cela ne dure que jusqu'au 15 mars. J'évoquerai tout d'abord le public très bon enfant, qui applaudit dès le début avant même de savoir si c'est bien. Eddy Mitchell, dont c'est le premier rôle au théâtre, joue un peintre en mal d'inspiration, bourré de médicaments et qui doit suivre un régime drastique. Il vit en reclus et se comporte en "ours mal léché". La toute pimpante Cécile de France est chargée pendant le temps des grandes vacances de s'occuper de lui car la gouvernante part chez sa mère. La confrontation entre les deux est savoureuse, drôle et tendre. De temps en temps, la mise en scène de Stephane Hillel est enlevée avec des intermèdes en musique et où l'on voit les deux comédiens sur un écran en "split-screen" continuer à dire leur texte au moment du changement de décor. Le programme du spectacle est vendu avec un CD de la musique un peu moderne dont j'ignore le compositeur. Dans la pièce, Le Temps des cerises est le nom d'un tableau.

27 février 2008

Cortex - Nicolas Boukhrief

De la première à la dernière image de ce film, on voit André Dussolier qui est parfait dans le rôle du flic atteint de la maladie d'Alzheimer. Dans Cortex de Nicolas Boukhrief, il joue le rôle d'"un certain" Charles Boyer (clin d'oeil du cinéaste à l'acteur?) qui vient d'accepter d'entrer dans une clinique spécialisée dans les soins pour essayer de pallier les effets de cette terrible maladie. Il écrit tout sur un cahier pour se rappeler ce qu'il fait, ce qu'il pense. Les pages deviennent rapidement des gribouillis presque illisibles. Dans cette institution, il pressent des événements étranges qui se confirment par trois morts soudaines (arrêts cardiaques), mais au bout du compte pas naturelles du tout. Le réalisateur a réussi (à mon avis) à créer une atmosphère de menace avec un zest de surnaturel pendant tout le film. Le scénario tient la route jusqu'au bout sans temps mort. Seuls les mobiles des crimes resteront obscurs : pitié pour les malades? folie? vol? Sinon, quel plaisir de voir, dans des "seconds" rôles, Marthe Keller, Aurore Clément et Philippe Laudenbach. Pascal Elbé en médecin est convaincant. Ce film est d'autant plus une bonne surprise que j'avais détesté Le convoyeur (2004) du même réalisateur.

26 février 2008

C'est terrible d'être "gogolisée" à cause des Oscars

[Billet intercalaire publié un jour pair]
Samedi 23 février, j'ai eu l'idée, en passant, d'écrire et publier un p'tit billet tout simple sur mes états d'âme concernant la diffusion restreinte de la cérémonie des Oscars en France (au passage : bravo Marion! [cf. mes billets de 2007 sur La Môme ou sur Marion Cotillard]). Et voilà-t-y pas que j'ai su (grâce à l'outil statistique de canalblog) que 415 pages de mon blog avaient été vues par 337 visiteurs dont 302 nouveaux visiteurs et 35 visiteurs connus
dans la seule journée du dimanche 24 février. Tous les records étaient battus. Les recherches principales sur "google" concernaient l'heure de diffusion et quelle chaîne retransmettait la cérémonie. J'étais contente, je me suis dit "chouette, je vais avoir plein de commentaires". Et bien pas du tout, pas la queue d'un. J'étais toute triste. Mon ami, pour me consoler, m'a dit que ce qui intéressait les visiteurs, ce n'était pas mon blog mais les Oscars. Ce qui est tout à fait vrai, mais quand même...

25 février 2008

Capitaine Achab - Philippe Ramos

Je dois dire que je n'ai jamais lu Moby Dick, monument de la littérature mondiale. Je ne connaissais pas Philippe Ramos, n'ayant jamais vu aucun de ses réalisations précédentes. Capitaine Achab est divisé en 5 chapitres comme dans un livre : Le père, Rose, Mulligan, Anne, Starbuck. Dès la première scène, j'ai été frappée par la beauté de l'image. Telle une nature morte, une femme, entièrement nue, est filmée en plan rappproché juste avant sa mise en bière. C'est la maman d'Achab (prononcer Akab) qui est morte en mettant au monde son fils. Les deux premiers tiers du film sont consacrés à l'enfance d'Achab. Le père confie tout de suite le nouveau-né à sa soeur, Rose, puis le récupère assez vite. Lorsque  son père est poignardé par un rival, Achab est confié à nouveau à sa tante Rose qui se marie sur le tard. Achab s'enfuit et croise le chemin d'un pasteur, Mulligan (Carlo Brandt), qui essaiera de lui donner une éducation religieuse mais sans succès. Dans les deux dernières parties, Achab (Denis Lavant), adulte, est maintenant capitaine de bateau. En voix "off", on apprend qu'il est devenu un grand capitaine mais plutôt cruel. Dans le 4ème chapitre, Achab qui a perdu sa jambe à cause de Moby Dick, la baleine blanche, est soigné avec dévouement par Anne (Dominique Blanc), amoureuse de lui. Dans la cinquième et dernière partie, Starbuck, le capitaine en second du bateau est le narrateur. Achab entraîne ses hommes à la poursuite de cette baleine mythique. Il en mourra noyé. J'espère que cette très libre adaptation (que j'ai énormément aimée) de Moby Dick donnera envie de lire le roman d'Herman Melville. C'est un film sobre et pas prétentieux qui va à l'essentiel. Les acteurs qui interprètent les personnages principaux viennent presque tous du théâtre et renforcent la qualité de l'ensemble.

23 février 2008

La cérémonie des Oscars diffusée sur Canal+

Depuis 1990, Canal+ a l'exclusivité de la diffusion de la Cérémonie des Oscars diffusée dans la nuit de dimanche à lundi prochain. Je l'ai vue dès cette année-là et j'ai gardé les enregistrements des émissions depuis lors, sauf les deux dernières années. En 1990, c'était même en "clair". A l'époque, Isabelle Giordano était Mme Cinéma de Canal+. Depuis 1991, la cérémonie est diffusée en "crypté" et une synthèse des meilleurs moments est donnée le lendemain soir avec une voix off ou des sous-titres (La France est l'un des rares voire le seul pays où la Cérémonie est accessible à un public restreint). Et je dois dire que je suis de plus en plus déçue de la façon dont Canal+ traite cet événement. On a droit à la cérémonie, certes, mais noyée sous des commentaires ou des pitreries pas toujours drôles de personnalités n'ayant pas forcément un rapport avec le cinéma. L'autre inconvénient est la traduction simultanée (ni très audible, ni très correcte syntaxiquement) qui empêche d'écouter les voix originales. Je conçois que tous les spectateurs ne sont pas anglophones, mais là on en arrive à ne comprendre ni le français, ni l'anglais. Je dirais que ce n'est pas très grave de ne pas tout comprendre, la cérémonie est suffisamment visuelle pour y prendre du plaisir, quitte à ce qu'au moment des publicités, un traducteur résume ce qui s'est passé (or ce n'est pas le cas). J'ai vu une fois la cérémonie au Danemark : c'était l'année d'American Beauty en 2000. L'émission était donnée sans aucun commentaire ni aucun sous-titre et c'était très bien. Sinon, je me permets d'être un peu chauvine: j'espère que cette année, les Français(es) seront récompensé(e)s.

21 février 2008

Juno - Jason Reitman

J'ai vu Juno de Jason Reitman avec mon ami. Très sincèrement, vu l'engouement général, je m'attendais à un film plus enlevé et même plus drôle. De temps en temps, il y a même quelques flottements dans le scénario mais le film vaut surtout pour Ellen Page qui est absolument formidable. Les Etats-Unis sont quand même un pays étonnant où une femme peut décider de donner (ou vendre?) son bébé à naître en lisant une simple petite annonce d'un couple en mal d'enfant. Juno est une jeune adolescente de 16 ans qui se retrouve enceinte parce qu'elle a le béguin pour un jeune de son âge qu'elle dépucelle. Patatras, ce qui ne devait pas arriver, survient, les tests de grossesse (3 à la suite) sont positifs. La famille de Juno, le père et la belle-mère auraient préféré qu'elle se drogue ou qu'elle se fasse renvoyer du lycée. Mais bon, ils acceptent la situation car tous les personnages sont positifs. En revanche, pour noircir (un peu) le tableau, il se trouve que le futur couple adoptif va se séparer car le monsieur ne se sent pas prêt à devenir père. Il avait donné son accord pour la petite annonce, mais pas que ça aille aussi vite. A part ça, Juno accouche, le bébé est confié à la maman adoptive; Juno avoue à son copain qu'elle l'aime et cela finit par une chanson jouée à la guitare. Je m'attendais à une peinture au vitriol de l'Amérique (comme dans Thank you for smoking (2005), excellent film à voir du même réalisateur) et ce n'est qu'un tableau gentillet (de la guimauve acidulée, selon la formule de mon ami).

19 février 2008

Assurance sur la mort - Billy Wilder

Barbara Stanwick et Fred Mc Murray sont les héros de ce film (récemment chroniqué par Jade). Assurance sur la mort (Double indemnity) de Billy Wilder (1944) est tiré d'un roman de James M. Cain qui est aussi l'auteur du Facteur sonne toujours deux fois. Dès que le film commence, on sait déjà comment il finit. Walter Neff (Fred Mc Murray), agent d'assurances depuis au moins 11 ans, raconte sa mésaventure sur un magnétophone à l'intention de son collègue Barton Keyes (Edward G. Robinson). Neff a tué un homme pour s'assurer et une femme et de l'argent (100 000 dollars). Au bout du compte, il ne récupère ni l'une, ni l'autre (là, nous en sommes dans les 6 premières minutes du film). L'histoire est un long flash-back. Neff, à l'occasion d'un démarcharge à domicile pour renouveler une assurance, tombe instantanément amoureux d'une femme, Phyllis Dietrichson (Barbara Stanwick), blonde fatale s'il en est. Elle est mariée à un homme qu'elle n'aime pas (dit-elle). Avec sa complicité, Neff échafaude un plan pour se débarrasser du mari en faisant croire à un accident de chemin de fer. En effet, le mari (pas sympathique, il est vrai) a contracté, "à l'insu de son plein gré", une assurance avec une clause de double indemnité en cas d'accident (de train par exemple). Malheureusement, le crime commis (hors champ), Neff a le pressentiment que tout va aller mal. Et effectivement, il se retrouve le dindon de cette farce tragique où l'on se rend compte que Phyllis est une "garce" et que Neff, lui-même, est un meurtrier de sang-froid. La réalisation de Billy Wilder (auteur aussi du scénario adapté) fait de ce long métrage un des chefs-d'oeuvre du 7ème art. Les réalisateurs d'aujourd'hui devraient s'en inspirer. A la différence du crime commis, la mécanique du scénario est sans défaut, tout va à toute allure sans temps mort. La superbe musique de Milos Rosza complète la qualité de l'ensemble. Merci à Jade de m'avoir fait penser à revoir ce film.

17 février 2008

Mal de pierre - Milena Agus / Un petit boulot - Iain Levison

Après les films vus et non commentés, j'ai décidé de faire la même chose pour les livres lus. Les deux ouvrages ci-après ont un rapport: ils se lisent vite et sont tous deux édités aux Editions Liana Levi. Je n'avais pas assez de matière pour faire deux billets (quoique...), mais cette formule de deux livres commentés d'un coup me convient bien.

J'ai terminé Mal de Pierres de Milena Agus, qui est un "best-seller" avec plus de 120 000 exemplaires vendus selon la jacquette. Il y est aussi indiqué qu'il s'agit d'une Bovary Sarde, etc. Pour ma part, j'ai été déçue par ce court roman de 123 pages et 20 chapitres ni passionnant, ni touchant. Je dirais que la narratrice est la petite-fille de l'héroïne du récit qu'elle appelle toujours "grand-mère". L'histoire se passe en Sardaigne, de la Seconde guerre mondiale jusqu'à nos jours. Cette grand-mère s'est mariée sur le tard avec un homme qu'elle n'aime pas. Elle souffre de calculs rénaux qui l'empêchent d'avoir des grossesses à terme, jusqu'à ce qu'elle fasse une cure thermale où elle rencontre "Le rescapé". Je m'attendais à du suspense, une révélation puisque sur la 4ème de couverture, il est indiqué "Mais sait-on jamais tout de quelqu'un, aussi proche soit-il..." Et bien je suis restée sur ma faim. Dommage.

Un petit boulot de Iain Levison, paru en édition de poche Piccolo, est l'histoire d'un chômeur, Jake, à qui l'on propose de devenir un tueur. Il a perdu son boulot suite à la fermeture de l'unique usine de la ville américaine où il vit. Il est endetté et sa petite amie l'a quitté. Tout va mal. Et donc, en plus d'un travail de nuit qu'un copain lui trouve dans une station-service, il accepte assez facilement, le "petit boulot" de supprimer des gens avec un fusil. Comme en plus il est doué, il ne rate jamais sa cible, et il y prend goût sans état d'âme. Il supprime même un "gêneur" pour son propre compte. Jake est le narrateur de l'histoire, ce qui donne à ce court roman un ton très détaché pour décrire les crimes commis, comme si c'était la chose la plus naturelle du monde. La fin n'en est pas une: Jake n'est pas arrêté et la dernière ligne du roman nous fait supposer que sa carrière de tueur est loin d'être terminée. Le constat est un peu amer.

15 février 2008

La flibustière des Antilles - Jacques Tourneur

Anna of the Indies (titre original à Hollywood du film de Jacques Tourneur en 1951) est un film où le pirate... est une femme. Je ne connaissais pas cette oeuvre, mais, grâce au DVD, cette lacune est réparée. Tous les ingrédients du film de pirates y sont: la mer des Caraïbes, les beaux bateaux (pareils à celui de l'ancêtre du Capitaine Haddock), une jolie musique qui accompagne très bien l'histoire, des combats à l'épée et des abordages au canon. Je ferai un aparté sur le mot "flibustier". Selon le "Petit Robert", on a donné le nom de "flibustiers" aux aventuriers de l'une des associations de pirates qui aux 16ème, 17ème et 18ème, écumaient les côtes et dévastaient les possessions espagnoles en Amérique. Pour en revenir à l'histoire, Anne (Jean Peters), "élevée" par le pirate Barbe Noire, est le capitaine Providence du "Sheba Queen" (La Reine de Saba). Elle est la seule femme sur le bateau parmi tous ces hommes qui lui obéissent au doigt et à l'oeil. De plus, ce n'est parce qu'elle est une femme qu'elle a plus de pitié au moment des abordages et du partage des butins. Même les prisonniers qui se sont rendus sont jetés par-dessus bord. Cependant, quand elle trouve dans le dernier bateau attaqué un marin mis aux fers à fond de cale (le beau Louis Jourdan), Anne l'épargne pour cette fois car elle a le coup de foudre. C'est une première pour elle. L'espace d'une scène avec une robe jaune-doré, elle se métamorphose en vraie femme. Mais Anne connaît les affres de la jalousie (le traître faux prisonnier et vrai capitaine LaRochelle est déjà marié) et elle veut se venger... Ce film, sans autre prétention que de distraire et sans temps mort, peut être vu par tous les publics. Comme d'habitude, je ne raconterai pas la fin. En revanche, je conclurai en disant que le personnage d'Anne dans La Flibustière des Antilles a été inspiré par deux femmes-pirates qui ont réellement existé : Anne Bonny et Mary Read.

13 février 2008

Atelier d'écriture

Il y a quelque temps, j'ai vécu une expérience intéressante avec mon ami (mais je crois que je ne la retenterai pas de sitôt). Nous sommes partis à l'autre bout de Paris pour participer à un atelier d'écriture. Blogueuse depuis un an, vous pensez bien que j'étais curieuse d'apprendre (peut-être) quelques techniques qui pourraient me servir. L'écriture n'est pas un exercice facile. Je ne savais pas du tout comment cela se passait. L'expérience tentée, je me permets d'en faire état. Cet atelier se passe dans un café, une fois par semaine. Un écrivain est l'animateur en charge de l'atelier, et un responsable de l'endroit où se passe l'atelier participe à l'ensemble (lui-même rédige des articles dans un petit journal de quartier). Nous étions 8 (mon ami et moi compris). J'ai éprouvé dès le début un sentiment étrange vis-à-vis des participants. Les 4 autres personnes viennent depuis pratiquement un an mais sans que l'on sache pourquoi: pour le plaisir, pour un motif professionnel, que sais-je? En effet, mon ami et moi sommes les seuls à nous être présentés en indiquant que nous étions des néophytes. En ce qui me concerne, j'ai précisé que j'étais plus à l'aise avec une souris et un clavier d'ordinateur qu'avec un crayon. J'ai même parlé de mon blog. L'atelier dure 2h30. Au bout de la première heure, on nous a laissés écrire ce que l'on voulait pendant trois quart d'heure en s'inspirant ou non de petits papiers tirés au sort. Pour ma part, j'ai été inspirée par les mots que j'avais tirés au sort. Mais j'ai écrit des phrases sans articulation particulière et qui n'avaient surtout rien de personnel. Mon ami, lui, avait joué avec les lettres des mots pour en tirer des mots croisés. L'écrivain-animateur (gaucher comme moi) nous a dit pour sa part qu'il n'était pas arrivé à écrire. Après chaque lecture des textes, les auditeurs étaient invités à donner leurs impressions personnelles. Et alors là, je suis tombée un peu des nues. A part une dame qui a dit que les mots ne l'avaient pas inspirée, d'autres personnes avaient rédigé soit un chapitre d'un livre (une histoire très autobiographique), soit une historiette très triste (avec paraît-il rien de personnel), soit une confession d'un intime qui confinait à l'autoanalyse (la personne l'a écrite sans faire une rature). Il s'est avéré que cet atelier est plus un confessionnal qu'autre chose, ce jour-là en tout cas. J'étais presque mal à l'aise. Personnellement, je m'attendais à plus de fantaisie, à plus de ludique. Mon ami m'a fait une remarque qu'il a lue en son temps et que j'ai trouvée assez appropriée. Cela venait de quelqu'un qui parlait des cafés philo: on y arrive avec son problème, et on repart avec les problèmes de tous les autres. J'en aurai retenu en tout cas un mode d'expression sur lequel insistait l'animateur à chaque fois: quand on parlait de l'oeuvre d'un autre, ne pas la juger de manière "absolue" en disant "C'est [ceci ou cela]", mais "Je pense que c'est..." ou "A mon avis, ...", ou "Je trouve que..." (en marquant bien qu'il s'agit d'une opinion purement personnelle).

11 février 2008

Lust, Caution - Ang Lee

2H30 de belles images grâce à une belle reconstitution de la Chine des années 40. J'ai entendu parler en bien de Lust, Caution d'Ang Lee, Lion d'Or à Venise 2007, c'est pourquoi je me suis décidée à aller le voir. J'ai aimé, sauf la fin que j'ai trouvée décevante. Je me suis dit "tout ça pour ça": cela finit un peu en queue de poisson. Et l'histoire avec sa chronologie un peu confuse n'est pas forcément limpide. Je n'ai pas compris le rôle exact de tous les protagonistes. Il y a des scènes de sexe bien filmées et jolies à regarder, sauf la première, quand la jeune héroïne, Wong Chia Chi (interprétée par une débutante Wei Tang), se fait pratiquement violer (consentante ou non) par Mr Yee (Mister / mystère? On ne saura jamais son prénom), joué par le toujours impeccable Tony Leung (In the mood for Love; Internal Affairs; 2046; Hero). Le film commence en 1942, à Shanghaï en Chine, Wong Chia Chi s'apprête, avec un groupe d'étudiants (je ne sais pas s'ils étaient nationalistes ou communistes), à piéger et tuer Mr Yee dans un guet-apens. Ce Mr Yee, considéré comme traître par ses compatriotes, dispose d'un poste important dans le gouvernement mais travaille pour les Japonais qui occupent la Chine depuis plusieurs années. Grâce à un retour en arrière, 4 ans plus tôt, en 1938, on voit la jeune Wong Chia Chi, étudiante et apprentie comédienne, à qui on confie la charge de séduire Mr Yee, homme intelligent et très méfiant. La pauvre est même initiée de façon maladroite aux "choses de l'amour" par le seul étudiant du groupe qui n'est plus puceau. Je n'ai pas bien compris comment on est arrivé à lui confier cette mission périlleuse. Elle est logée chez Mr Yee et sa femme, incarnée par Joan Chen (inoubliable impératrice dans le Dernier Empereur de B. Bertolucci en 1985), avec qui elle joue au mah jong. Avec Mr Yee, elle connaît le plaisir sexuel et tombe amoureuse. En revanche, pour Mr Yee, rien n'est sûr (voir la fin du film). Tout ne finit pas bien, et plutôt abruptement, d'où ma légère déception; mais à voir.

9 février 2008

Enfin veuve ! - Isabelle Mergault

Deux collègues m'en avaient parlé (mais j'ignore pour une d'entre elles si elle l'a finalement vu ou pas). Mon ami avait envie de le voir suite à la bande annonce; mais j'ai l'impression que (comme je le disais dans mon billet du 18/05/2007) la bande-annonce avait extrait le meilleur du film en quelques minutes. Car dès le début de ce film, le ton est donné: ça chantera faux! La pauvre Anne-Marie surnommée "Moumousse" (Michèle Laroque) chante (volontairement?) comme une casserole. C'est à la limite de l'insoutenable mais le pire est à venir. A part quelques rares moments qui font sourire, Enfin Veuve d'Isabelle Mergault (je vous épargnerai l'intrigue) est ce qu'on peut appeler un "navet" avec des personnages à qui on distribuerait volontiers des claques. Je donnerai une mention spéciale au fils (Tom Morton) de Michèle Laroque qui parle comme il s'adressait à des débiles mentaux. Les deux belles-soeurs (Eva Darlan et Claire Nadeau) ne sont pas mal non plus dans leur genre. Le seul que j'ai beaucoup aimé, c'est le grand caniche blanc (joué par deux chiens selon le générique de fin). Une actrice tire tout de même son épingle du jeu dans ce naufrage, c'est Valérie Mairesse, qui, entre la première et la dernière scène du film, subit une métamorphose notable. Pour résumer, économisez le prix d'une place et attendez le passage à la télé.

7 février 2008

Le Dieu du carnage - Yasmina Reza

Ecrite et mise en scène par Yasmina Reza, avec mon actrice fétiche, Isabelle Huppert, pour 100 représentations exceptionnelles dont la première a eu lieu le 25 janvier dernier, Le Dieu du Carnage m'a déçue. J'étais au deuxième rang d'orchestre et j'ai été frappée par un décor et des costumes très laids. Mais ce qui pêche le plus à mon avis, c'est la mise en scène de l'auteur. Madame Reza a montré qu'elle est une bonne dramaturge (Art ou Conversations après un enterrement, par exemple) mais je ne suis pas certaine qu'elle soit une metteuse en scène. Même Isabelle Huppert ne semble pas très à l'aise. Il m'a même semblé qu'à un moment, elle avait oublié son texte (mais je m'avance peut-être). J'ai été gênée par certains silences entre les répliques pendant lesquels les acteurs n'ont rien à faire et cela accentue l'artificialité de l'ensemble. Le sujet est banal : un petit garçon a cassé la figure d'un autre et les parents des deux essaient de trouver un arrangement à l'amiable. Cette confrontation entre gens polis tourne rapidement au vinaigre. La pièce dure 1h30, mais elle aurait pu être jouée en 1h10. Je voudrai dire quelques mots au sujet du public qui assistait à la pièce le soir où je l'ai vue: ce n'est pas un public populaire (vu le prix des places) mais issu d'un milieu socio-économique aisé. Le Dieu du Carnage est le genre de pièce dont on parle dans les dîners en ville. Cela fait bien de l'avoir vu. Pour les personnes qui aiment le bon théâtre, je leur conseille d'aller voir autre chose.

5 février 2008

Les faussaires - Stefan Rozowitzky

Encore un film vu en avant-première (le 21 janvier) pour une sortie demain (le 6 février 2008) dans 70 salles en France. Les Faussaires (Die Fälscher), long-métrage autrichien, raconte comment des Juifs (imprimeurs, photograveurs, dessinateurs, etc.) ont été forcés à devenir des faux-monnayeurs et fabricants de faux-papiers pour l'Allemagne dans le camp de concentration de Sachsenhausen. L'histoire (l'opération Bernhard) est adaptée d'un récit authentique d'Adolf Burger (un des héros du film, dont la profession était photograveur) qui a écrit un livre, L'atelier du Diable. Ce monsieur de 90 ans, encore très vert, était présent à la projection. Il vit à Prague mais il est germanophone. L'atelier du Diable, écrit en allemand, a été traduit en anglais et en tchèque, et on espère qu'une traduction française puisse voir le jour d'ici peu. Pour en revenir aux Faussaires, après un début un peu anecdotique (on sait que le personnage principal sort vivant de l'enfer, mais à quel prix!) et une caméra numérique qui bouge beaucoup, le réalisateur se sort plutôt bien de toutes les scènes qui se déroulent dans les camps (Auschwitz, Mathausen et enfin Sachsenhausen). Il a évité les écueils du film voyeur, larmoyant. Il s'est concentré sur le sujet de ces Juifs qui essayent de survivre. Le personnage principal, Salomon Sorowitsch (Sally), faussaire avant-guerre et très doué en dessin, est arrêté par la Gestapo et se retrouve compagnon d'infortune d'Adolf Burger (dont la femme est morte à Auschwitz) et de quelques autres. Les deux hommes vont s'affronter, car Adolf veut retarder le plus possible la fabrication de faux dollars après avoir réussi à imprimer des centaines de billets représentant plusieurs milliers de livres sterling, alors que Sally, lui, veut sauver sa vie. Il dit une phrase terrible "Vaut mieux être gazé demain que fusillé aujourd'hui car un jour est un jour". Historiquement, les livres sterling étaient tellement parfaites que même la Banque d'Angleterre n'y a vu (paraît-il) que du feu. A ce jour, on ne sait pas combien de ces Livres ont circulé dans le monde. M. Burger, pendant la séance de questions-réponses qui a suivi la projection du film, a révélé comment les fausses coupures étaient difficiles à repérer puisqu'il avait reproduit la même caractéristique que celle qui se trouvait sur les vraies coupures (un petit trou dans l'oeil de l'effigie couronnée, illustrant les Sterling de l'époque, fait avec une épingle qui tenait les billets en liasses). Les autres questions des spectateurs ont été pour la plupart assez anecdotiques. Moi-même, j'ai regretté après coup de ne pas avoir demandé ce qu'il pensait du film (son personnage à l'écran n'est pas spécialement sympathique). En tout cas, le film a suffisamment de qualités pour être vu par un large public.

3 février 2008

Reviens-moi - Joe Wright

"Pas mal mais sans plus", telle est mon impression ressentie après avoir vu Reviens-moi (Atonement) de Joe Wright. Et ne lisez pas le livre avant de voir le film, car vous risquez quand même d'être déçu par l'adaptation cinématographique du roman de Ian McEwan dont le titre français est Expiation (qui convient nettement mieux à l'intrigue). "Atonement" signifiant "Expiation" en anglais, il y a des mystères dans les traductions des titres de films qui me dépassent. Peut-être que Reviens-moi fait plus vendeur. Expiation, le livre, est remarquable (c'est le meilleur livre de Ian Mc Ewan que j'ai lu). On y ressent mieux que dans le film la cruauté du destin qui touche les deux jeunes gens, Cecilia et Robbie, à qui la vie souriait (le film passe un peu à côté de cela). La musique du film m'a aussi un peu troublée. Très envahissante, elle donne un ton romantique à une histoire qui ne l'est pas. Je m'attendais à sortir du film plus émue que je ne l'ai été. En 1935, en Angleterre, pendant l'été, Briony, âgée de 13 ans, écrivain en herbe, issue d'une famille aisée, voit par une fenêtre de la demeure où elle habite, une scène (un peu osée?) entre sa soeur Cecilia plus âgée et Robbie, fils d'une domestique. Au cours d'une seconde scène, ses doutes se confirment. Ayant un béguin pour Robbie depuis un certain temps, elle en conçoit de la jalousie. Elle ne comprend pas que Cécilia est véritablement amoureuse de Robbie. Plus tard, au cours d'une nuit mouvementée, Briony accuse Robbie d'avoir commis un viol sur une jeune fille, par vengeance enfantine et sans mesurer l'extrême gravité de cette accusation ni les conséquences qui en découlent. Quatre ans se passent, la seconde guerre mondiale est déclarée. Robbie, ayant eu le choix entre l'armée et la prison, est envoyé comme soldat en France. On le retrouve à Dunkerque où il souffre d'une blessure. Toute cette séquence est un peu longue à l'écran. La dernière partie de l'histoire se situe à Londres où Cécilia est devenue infirmière. Briony, qui est maintenant une jolie jeune femme (Romola Garai), exerce le même métier que sa soeur. Elle soigne les blessés revenant du front. Le terme "expiation" (titre du roman) se rapporte, à mon avis, à ce qu'a été la vie de Briony que l'on retrouve vieille dame, 40 ou 50 ans plus tard. Devenue un écrivain de renom, elle vient présenter à la télé ce qu'elle considère être son dernier roman, très autobiographique, dans lequel elle raconte tout ce qui s'est passé, en particulier la fin tragique de sa soeur et de Robbie dont elle se sent responsable. Toute sa vie, elle a voulu expier ce qui est arrivé par sa faute. Maintenant, elle sait qu'elle va mourir mais elle est apaisée.

1 février 2008

L'échelle de Dionysos - Luca di Fulvio

Roman policier italien, L'échelle de Dionysos (Editions Albin Michel) débute le 31 décembre 1899 et se termine dans les premiers mois de 1900 dans un quartier surnommé "La Mignatta" (la sangsue) mais sans que l'on sache dans quelle ville l'action se situe. La seule chose connue sur cette ville est qu'il fait froid et qu'il pleut en hiver. Milton Germinal, policier héroïnomane, enquête sur des crimes affreux perpétrés sur des femmes de riches nantis. Elles ont été massacrées avec un instrument métallique non déterminé. Des domestiques présents considérés comme des témoins gênants sont supprimés. Leurs corps servent comme objets de décoration sur les scènes de crimes successifs. Des personnes comme un médecin légiste phocomèle, Noverre (né sans bras et avec un visage difforme), ainsi que son assistant Zòla (un géant simple d'esprit), un homme Stigle (surnommé "le chimiste"), une très belle jeune femme (Inès), un directeur de cirque ancien médecin (Sciron), un nain (Tristante), croiseront le chemin de l'inspecteur. Enfin, un "Homme Mécanique" joue un rôle dans l'histoire. En ce tournant de siècle, à la Mignatta, les maisons sont lépreuses et les hommes et femmes qui y vivent travaillent pour un salaire de misère dans une grande usine de sucre implantée dans le quartier. Les conditions de travail sont épouvantables. Les morts ou blessés sont nombreux à cause des accidents du travail. Ils sont malnutris et s'enivrent souvent. La révolte gronde et on évoque même la grève. Et Dionysos, me direz-vous? A part que c'est un Dieu grec, c'est le vrai prénom du meurtrier, qui se prend pour ce dieu, et qui a préparé pendant seize ans sa vengeance. Les cent dernières pages dévoilent des faits qui ont abouti à comprendre pourquoi les crimes ont été commis et surtout le lien entre les victimes. Les 480 pages de L'échelle de Dionysos se lisent vite. Ce roman sort un peu de l'ordinaire. Cela se passe en Italie mais pourrait se passer dans n'importe quelle autre ville d'Europe ou même d'Amérique à cette époque. Les crimes et l'enquête ne sont qu'un prétexte pour brosser la mutation de cette société d'il y a un siècle en pleine révolution industrielle, avec d'un côté les riches et de l'autre les pauvres (ouvriers ou non), et la condition des femmes enceintes sans être mariées. Livre captivant.

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