La nouvelle vie de Monsieur Horten - Bent Hamer
Film norvégien plutôt étrange, La nouvelle vie de Monsieur Horten est celle d'Odd Horten, cheminot mécanicien qui vient d'avoir 67 ans et, après 30 ans de bons et loyaux services, reçoit comme "médaille" la locomotive d'argent et ses droits à la retraite. Il effectuait la liaison Oslo - Bergen. A l'occasion de son dernier parcours avant la fin de sa vie active, on a l'occasion de voir des paysages enneigés qui succèdent à des tunnels qui semblent en tôle. Son rêve est de faire le voyage du retour en avion. Le jour effectif de sa retraite, et après avoir quitté son logement (près de la voie ferrée), il va vivre une ou deux journées pas comme les autres pendant lesquelles il va (dans le désordre) escalader un immeuble pour pouvoir atteindre un appartement en étage où on l'attend pour fêter sa retraite, rendre une visite à sa mère (ancienne championne de saut à ski) qui est maintenant devenue mutique (sénile?), s'apprêter à vendre son bateau auquel il tenait tant à un ami, faire un arrêt à la piscine en nocturne (où quelqu'un lui prend ses chaussures), croiser le chemin d'un homme, Sassener, (avec un chien que recueillera Odd par la suite). Sassener fait cadeau à Odd de chaussures de femme à hauts talons rouge (pour éviter qu'il soit pieds nus). Plus tard, dans la nuit, ce même Sassener essaie de conduire les yeux bandés. Fumeur de pipe, Odd va apprendre aussi que le buraliste chez qui il allait est décédé, et que sa femme le remplace. Entretemps, il dînera chez une femme qui est peut-être un ancien amour et qui pourrait faire un bout de route avec lui. Tout ce que je décris est une suite de scènes qui s'enchaînent naturellement sans que l'on se pose trop de questions. C'est tout le talent du réalisateur-scénariste qui a tenu à prendre des acteurs âgés et qui font leur âge, et c'est magnifique. J'ai constaté, lors de certains gros plans, que Bard Owe (qui joue Odd Horten) a un visage parcheminé que l'on n'oublie pas. Le film finit bien ou mal, c'est selon l'opinion que l'on en a, avec un côté onirique. Après Nous les vivants du Suédois Roy Andersson, cette oeuvre norvégienne confirme qu'il existe un cinéma nordique qui sort des sentiers battus.