Ma pause estivale approchant, voici la mini-critique de trois films (vus il y a plus d'un mois pour 2 d'entre eux) que vous pouvez vous éviter de voir (selon mon opinion). [voir les précédents dans la même série].
Las Vegas 21 de Robert Luketic : aimant beaucoup Kevin Spacey, je me réjouissais à l'avance. Quelle déception! Cette histoire d'arnaque au black jack m'a parue interminable. Les scènes sont répétées encore et encore. L'action alterne un peu à Las Vegas, un peu à Boston. Le film finit comme d'habitude dans la rédemption et la bonne conscience chères aux Américains. L'image en numérique fait mal aux yeux et Kevin Spacey n'a pas grand-chose à faire (à part être méchant). Dans le même genre, j'avais préféré Lucky you de Curtis Hanson (2007) (qui n'est pourtant pas un chef d'oeuvre).
Les orphelins de Huang Shi de Roger Spottiswoode se passe dans les années 30. Vu le sujet, je m'attendais à un film comme l'Auberge du 6ème bonheur de Mark Robson (1958) avec Ingrid Bergman et Curd Jurgens, et surtout à être aussi émue. On est loin du compte. C'est d'après l'histoire vraie survenue à George Hogg (Jonathan Rhys-Meyer - très beau gosse), jeune journaliste américain qui se retrouve en Chine pendant la guerre sino-japonaise et qui se trouve à escorter quelques dizaines d'orphelins chinois dans un périple de presque 1000 km à pied et en jeep dans les montagnes et les steppes. J'attendais mieux de R. Spottiswoode qui a quand même réalisé un James Bond (Demain ne meurt jamais, 1997). Il n'y a aucune émotion, pas une péripétie marquante. Quand George Hogg disparaît dans des circonstances tragiques, j'ai pris acte mais c'est tout.
Wanted de Timur Bemambetov avec Angelina Jolie, James McAvoy et Morgan Freeman. Je ne savais pas ce que j'allais voir mais j'aurais dû me méfier rien qu'à regarder l'affiche. Le film est une suite de scènes en images numériques où l'on voit des balles traçantes faire des écarts pour éviter des obstacles. Du grand art. J'ai aimé le dernier quart d'heure avec les rats en bombes ambulantes. Il se passe enfin quelque chose. Exclusivement pour les fans de ce genre de film.
Malheuresement, c'était sabordé de partout : la bande dessinée américaine est bordée de jurons à quasiment toutes les pages (et ça fatigue d'avoir affaire à des personnages au comportement adolescents qui ne jurent que par un "fuck" une page, voire une case sur deux. Celà me rappelle un clip du réalisateur Chris Cunningham qui poussait l'excès à la parodie et au grotesque (volontaires !) avec un juron toutes les 2 secondes. Tordant), du coup, on craque, et on repose la BD à l'étagère de comics de la Fnac où on la feuilletait, non sans avoir jeté un coup d'oeil à la fin qui se révèle faussement rebelle et provocatrice.
Je n'ai pas vu le film mais pour une bonne raison. Non pas que le comics soit mauvais (il l'est subjectivement mais entre les mains de bons scénaristes, je ne doute pas qu'on puisse faire des merveilles) mais parce que le projet échoua entre de mauvaises mains. En l'occurence celle du gros ours borné qu'est Timur Bekmambetov.
Notre cher Timur est responsable du "blockbuster russe" qu'est Nightwatch (et sa suite pas encore sortie chez nous, daywatch), film qui a le bon go... Qui à le mauvais goût plutôt, d'abuser d'un peu tout : de jolis couleurs parfois fluos, des ralentis, accélérés, caméra qui tourne, qui tourne, qui tourne... De sfx entièrement (et que) à l'ordinateurs, d'acteurs pitoyablement mauvais, d'un scénario qui se veut malin (et c'est tout le contraire, ça fait peur). Bref "Nightwatch, j'ai cordialement détesté (il est chroniqué dans ma partie "beurk" sur le blog). Du coup quand j'ai appris que c'était l'ami Timur qui ferait "Wanted", je me doutais bien que ce serait un projet foutu à l'eau dès le départ.
Après, je me connais, je pourrais être maso et regarder ça avec un ami autour d'un quartet de bières pour rigoler mais non, je ne sais pas... ça me fait trop peur... J'aurais peur d'être abasourdi par tant de n'importe quoi.
Et dire que c'est ça le cinéma de demain.