The Verdict - Sidney Lumet
Ressorti dans un cinéma à Paris, The Verdict de Sidney Lumet (1982) vieillit très bien grâce à une distribution de premier ordre: Paul Newman, James Mason, Charlotte Rampling et Jack Warden, et un bon scénario adapté de David Mamet basé sur un sujet toujours d'actualité: la bavure médicale. Cela se passe à Boston, en hiver. Franck Galvin (Paul Newman) est un avocat alcoolique au bout du rouleau (suite à un passé que l'on nous révèle). Il joue au flipper et vide un verre après l'autre. Il rencontre aussi une mystérieuse jeune femme (Charlotte Rampling) avec qui il entame une liaison. Pour trouver des clients, il parcourt la rubrique "nécrologie" des journaux et s'invite dans les veillées funèbres en laissant sa carte professionnelle au cas où on aurait besoin de ses services. Pathétique. Son ami Mickey (Jack Warden), avocat lui aussi, lui trouve enfin une affaire à plaider qui pourrait le sortir de l'ornière. Une femme est plongée dans le coma depuis quatre ans suite à son accouchement, après une "négligence" (?). Elle est devenue un légume. Seuls sa soeur et son beau-frère se battent pour elle. Ils engagent Franck pour attaquer la maternité qui dépend de l'archevêché de Boston. Refusant l'arrangement financier avantageux que propose la maternité, Franck Galvin veut plaider la négligence médicale et se constitue partie civile. Face à lui, il doit affronter l'avocat de la défense, en l'occurence de la maternité (et du médecin anesthésiste), Ed Cancannon (James Mason), "Le prince des ténèbres" comme le surnomme Mickey. Ed Cancannon n'a aucun scrupule à circonvenir un témoin-clé ou faire espionner Franck. La réalisation de Sidney Lumet, très sobre, va à l'essentiel sans un plan de trop. C'est du grand art. J'ai été passionnée de bout en bout par les deux heures que dure ce film. Si vous passez par Paris (et que vous ne l'ayez pas vu), allez-y.