Le point commun de ces deux films (poursuite de ma série), c'est qu'il n'y en a pas, à part, peut-être, le thème de la fuite. Dans le premier, c'est un fantasme, c'est l'idée fixe du père qui se croit poursuivi. Dans le deuxième, la fuite est pour échapper à la mort.
Dans Un monde à nous, de Frédéric Balekdjian, Edouard Baer (remarquable) joue Marc, le père d'un petit garçon de 10 ans, Noë (Anton Balekdjian, propre fils du réalisateur). Dès le début du film, on sent une atmosphère étrange, Marc, l'air autoritaire, vit avec son fils. Il l'entraîne à se battre (comme un boxeur) et à parer les coups. De temps en temps, Marc simule une attaque contre Noë pour qu'il se défende. Le père et le fils fuient quelque chose. Ils semblent être poursuivis. Ils emménagent dans une maison à l'aspect abandonné sans meubles. Ils vivent de façon spartiate. Noé dort dans le lit à même le matelas. A l'école, il devient le souffre-douleur d'un groupe de petits durs (il ne montre pas qu'il peut se défendre), en revanche, une jeune fille noire le prend en amitié. Ce film de Frédéric Balekdjian comporte des maladresses dans le scénario mais le suspense se maintient jusqu'au bout et il vaut vraiment la peine pour voir Edouard Baer dans un registre qui lui convient bien. J'espère le revoir dans un rôle dramatique.
Les proies de Gonzalo Lopez-Gallego. Le titre original de ce film est "El rey de la montana". J'ai cru tout d'abord qu'il s'agissait du qualificatif du chasseur (on apprend vers la fin que c'est le nom d'un jeu). Dans les critiques que j'ai lues, il est écrit que cela rappelle Duel de Spielberg, cela m'a rappelé aussi un film plus récent mais pas totalement réussi: Ils de Xavier Palud (2006). Mais dans Les proies, au lieu d'une maison isolée en Roumanie, l'histoire se passe dans un paysage grandiose de montagnes et d'arbres (en Espagne?) où il n'y a signe de vie, nulle part. Tout commence dans une station service (sur une route déserte), un homme fait le plein d'essence. Peu après, une jeune femme arrive. Dans les toilettes, ils font l'amour et se séparent. Il la poursuit après avoir constaté qu'elle lui a volé son portefeuille et son briquet. C'est là que ses ennuis commencent: on tire sur sa voiture et une chasse à l'homme commence. Entretemps, il retrouve la jeune femme et leur course pour fuir l'ennemi invisible les mènera au bout de l'enfer. C'est un film qui met les nerfs du spectateur à rude épreuve jusqu'à ce que l'on découvre qui est (sont) le(s) chasseurs. Et là, curieusement, la tension se relâche (en ce qui me concerne) et pourtant la conclusion est épouvantable. Film de genre dont on se souvient mais que je ne reverrai pas.
Bonne journée