Impressions sur l'Est canadien (2)
Au Québec, il existe certaines recettes culinaires que j'ai pu tester, sauf la poutine qui désigne communément un mets d’origine québecois traditionnellement constitué de frites et de fromage en grains de cheddar frais que l’on recouvre d’une sauce espagnole chaude de type «barbecue» faisant fondre en partie le fromage, le ramollissant un peu.
En revanche j'ai goûté le fromage en crotte, l'autre nom du fromage en grains, cela fait comme du caoutchouc sous la dent mais ce n'est pas mauvais du tout.
"Du singe"
Ce n'est pas du vrai quadrumane comme je le croyais, c'est un surnom pour un genre de "corned beef". Croyez-moi si vous voulez, il a fallu que j'aille jusqu'à Montréal (où c'est un plat typique) pour l'apprendre! Personnellement, cela m'a beaucoup fait penser au sandwich au pastrami que l'on trouve dans les "delicatessen" de New-York. Le "corned-beef" est fumé et assaisonné avec des épices et accompagné d'un cornichon et d'une salade de chou.
Des bisons à la ferme
"La
Bisonnière" que nous avons visitée près du village de Saint-Prosper, en
Mauricie, est d'abord une aventure humaine. Un couple de passionnés
(infirmière et informaticien) qui ont entraîné leurs parents et leurs 4
enfants dans l'élevage de ces animaux, et qui ont fini par arriver à en
vivre. Récemment, ils ont
vécu un "coup dur" (incendie d'une partie de leurs bâtiments et
matériel), ont envisagé un moment d'abandonner l'aventure, et se sont
aperçu que la solidarité n'est pas un vain mot au Québec: leurs voisins
et amis sont venus les soutenir, les aider à reconstruire et à passer
ce cap difficile. Leur ferme est organisée pour recevoir des groupes de
touristes (particulièrement français, belges, suisses...), et leur
présenter l'animal. Sortant de la
période de reproduction, le "mâle dominant" de leur harde avait perdu
150 kg dans
l'accomplissement consciencieux de ses obligations de reproducteur,
nous a-t-on dit. Ils possèdent entre 150 et 200 têtes (ils en abattent
une cinquantaine par an pour la chair - 2 par semaine en saison
touristique!). La viande de bison est paraît-il une des meilleures qui
soient (moins grasse que la viande de boeuf, pas de cholestérol), en
tout cas, c'est goûteux, ai-je trouvé! J'ai dégusté un délicieux ragoût
de bison (mijoté depuis la veille), mais ai été moins convaincue par la
tourte au bison. Je n'ai pas testé les saucisses de bison. Quant au
"pudding chômeur", c'est du pain rassis qui ne contient pas de bison
mais est recouvert de sirop d'érable, le type même du dessert
roboratif.
Quand
j'ai parlé de cette visite à mon ami en France, il a jeté un coup
d'oeil sur le net, et m'a informé avec surprise qu'il existait une "Association des éleveurs de bisons" en France,
regroupant plusieurs dizaines d'exploitation et totalisant 1500 têtes,
et, évidemment, en conformité avec la norme "Bisons" du Ministère de
l'agriculture!
Du sirop d'érable
Pour les quelques personnes qui l'ignorent encore, la feuille d'érable est le symbole du Canada. Elle devient rouge à l'automne et non marron clair comme les autres feuilles d'arbres. Pour l'anecdote, les quelques petits pots ou flacons que je tenais absolument à ramener de là-bas m'ont coûté fort cher: je ne les avais pas mis dans mes bagages mais les avais avec moi. A l'aéroport, pour le retour, la douane a refusé que je les prenne parce qu'ils contenaient chacun plus de 100 ml. Comme je ne voulais pas y renoncer, pour les enregistrer comme bagage, il a fallu que je m'achète dans ledit aéroport un sac de voyage supplémentaire (22$ canadiens, grrr!). L'authenticité a un prix! Si cette expérience peut éviter à d'autres de se faire "piéger" comme moi... A part ça, le prix des produits de l'érable, c'est comme le pétrole, il a augmenté car cette année, il a beaucoup plu et les arbres ont produit beaucoup moins de sirop d'où une hausse certaine, environ 8 $ canadiens les 250 ml. Au Canada, le prix des produits de l'érable est net de taxes, à la différence des autres biens de consommations auxquels il faut ajouter environ 15% de taxe au prix affiché.