Louise-Michel - Gustave Kervern et Benoît Delepine
J'ai eu le plaisir de voir ce film en avant-première le jeudi 18 décembre à Paris. Yolande Moreau (encore elle) qui joue l'un des rôles principaux, Gustave de Kervern, Benoît Delepine (les deux réalisateurs), ainsi que les deux producteurs, sont venus présenter ce film qui sort vraiment de l'ordinaire. Je n'ai pas vu les deux films précédents de Delepine et de Kervern (Aaltra et Davida), ce fut donc une découverte. Quand j'ai lu le titre, je m'attendais à une biographie romancée de Louise Michel, une des héroïnes de la Commune de Paris en 1870. Et bien pas vraiment, si ce n'est qu'il y a un insert de sa photo et une des ses phrases dans le pré-générique de fin. Je voudrais dire que c'est un film humain et assez tendre (et pourtant il y a des morts). On sent de l'empathie pour les personnages de la part des réalisateurs / scénaristes. Le film (complètement déjanté) est un condensé des effets de la mondialisation (et de la délocalisation sauvage) et de ses conséquences dans notre société et sur quelques individus. Louise (Yolande Moreau), qui s'appelle en réalité Jean-Pierre, pas raffinée, un peu analphabète, et qui a fait de la prison pour meurtre, travaille dans une usine de confection de tissus en Picardie. Une nuit, le patron vide l'usine des machines de travail servant à la confection, et laisse une usine vide et abandonnée ainsi que quelques chômeuses. Ces dernières (dont Louise) vont chacune recevoir une misère comme compensation financière, mais, l'union faisant la force, elles réunissent leur indemnités pour louer les services d'un tueur qui devra "buter" le patron voyou (c'est une idée de Louise qui se charge de trouver l'oiseau rare). Elle le trouvera en la personne de Michel (Bouli Lanners), qui s'appelle en réalité Cathy. Et ce que je vous raconte n'est que le début du film. On assiste à des scènes proprement surréalistes, tragi-comiques, qui m'ont fait sourire (des spectateurs riaient franchement), comme celles où le tueur pas vraiment "tueur" convainc une cancéreuse en stade terminal ou un handicapé pas plus vaillant de tuer le patron (malheureusement l'échec est total) ou celle des parents de Michel qui ont une alarme dans leur appartement qui se déclenche dès qu'une mouche vole. Mais Louise et Michel ne se laissent pas abattre et mènent l'enquête qui les mènera de Picardie vers la Belgique pour finir à Jersey (paradis fiscal). Le patron n'est pas celui qu'on croit, ce n'est pas même pas une personne. Tout cela pour vous dire d'aller voir le film qui plaira ou non, mais qui ne laisse pas indifférent. Matthieu Kassovitz (co-producteur du film) joue un petit rôle, ainsi que Benoît Pooelvoorde en ingénieur azimuté et Albert Dupontel (qui apparaît dans une mini séquence après le générique de fin). J'ajouterai qu'il ne faut pas louper le court-métrage qui précède le film et donne une bonne idée du ton général de ce qui suit.