Mes meilleurs voeux pour 2009...
... à tou(te)s les blogueur(euse)s avec qui j'ai tissé des liens de fidélité même virtuels. Vous êtes trop nombreux (euses) pour tous vous citer, vous vous reconnaîtrez. C'est pour moi un grand enrichissement ces échanges depuis (presque) deux ans. Grâce à vous tous, j'ai découvert des lectures, des films (mes deux passions) et tellement d'autres choses. Merci encore à tous (virtuellement). A l'année prochaine, c'est-à-dire demain.
L'huître - Didier Caron
Encore une pièce de boulevard où l'on peut passer un très bon moment. Mais elle se termine le 4 janvier 2009. Grâce à des places vendues par le CE de mon ami, j'ai pu voir Jacques Balutin en chair et en os jouer à 2 mètres de moi (nous étions dans l'un des premiers rangs de l'orchestre, au théâtre Daunou), avec 1 autre acteur et 2 actrices (dont Axelle Abadie) (les 4 combinaisons hétérosexuelles possibles étant toutes exploitées). Sachant que Jacques Balutin aime bien le vélo (dans la vraie vie), j'ai commencé à sourire dès son entrée en scène, il avait la tenue ad hoc de cycliste. Et on n'a plus arrêté (de rire). Marié depuis 35 ans avec la même femme, il se met à croire qu'elle le trompe suite à un quiproquo téléphonique. Il n'y a aucun changement de décor pendant le spectacle (qui se passe alternativement dans deux appartements) puisqu'il y a une délimitation au milieu de la scène qui sépare bien l'un ou l'autre appartement. L'histoire est irracontable mais tout est bien qui finit bien. En revanche, mon ami tient à ce que j'énonce une ou deux répliques, exemples évidents de mauvaise foi masculine du mari (Jacques Balutin) face aux récriminations de sa fidèle épouse (Axelle Abadie). Cela donne à peu près: "on ne sort plus, on ne fait plus rien! Tiens, dis-moi à quand remonte notre dernière séance au cinéma?" "Attends, je m'en souviens très bien, c'était..." "La grande Vadrouille! Et notre dernier concert?" "Oh, c'est pas bien vieux..." "Jacques Brel, ses adieux, à l'Olympia, en 1966!" "C'est pas de ma faute s'il est mort!".
PS : [02/01/09] apparemment, la pièce joue les prolongations jusqu'au 19 janvier 2009. Une chance de plus pour mes lecteurs...
Hunger - Steve McQueen
Pour Hunger de Steve McQueen (plasticien de formation, et qui n'a rien à voir avec l'acteur de Bullitt), j'ai été tout d'abord sensible à la beauté plastique du film. L'histoire se passe en 1981 dans la prison de Maze en Irlande du Nord. Des hommes sont emprisonnés car accusés de comploter contre le gouvernement britannique alors dirigé par Margaret Thatcher (la Dame de fer). D'ailleurs, on entend la voix de cette dernière marteler qu'il n'y a pas de violence politique mais de la violence criminelle. Bobby Sands (puisque c'est de lui dont il s'agit), et quelques autres condamnés pour crimes de droit commun, se considèrent comme des prisonniers politiques: ils ne veulent pas porter la tenue pénitentiaire réglementaire. Leur révolte pour qu'on reconnaissent leur statut consiste à faire "grève" de la propreté. Ils ne se lavent pas, laissent de côté la nourriture envahie par les asticots et badigeonnent les murs de leur cellule d'excréments. Le film est divisé en deux parties (selon moi): après le début dont j'ai parlé plus haut, le dialogue entre Bobby Sands et le prêtre, suivi par la grève de la faim proprement dite (qui entraînera plusieurs prisonniers, dont Bobby Sands, dans la mort, au bout de 66 jours), forment un tout. C'est un film très fort. Le chef op' a fait un travail sensationnel et les quelques plans fixes sont des leçons de cinéma. La presque absence de dialogues tout au long du film ne m'a pas du tout gênée, bien au contraire, car c'est compensé par une photo et des plans qui se suffisent à eux-mêmes. Le premier plan du film montre un homme (gardien de prison) qui se trempe les poings dans l'eau. Il a mal. Dans le courant du film, on saura pourquoi. Personnellement, je n'ai jamais trouvé le film insoutenable mais il faut être prévenu qu'il y a des scènes qui dérangent. Les spectateurs qui assistaient à la même séance que moi ont eu quelques réactions mais personne n'est parti avant la fin. Le film a reçu entre autre la Caméra d'Or à Cannes en 2008.
Tango Pasión - Ultimo Tango
Je n'ai pas pu résister à aller voir ce spectacle que j'adore (cf. mon
billet du 27/11/2008). Je croyais qu'il s'agissait d'une simple reprise
des spectacles précédents (le dernier à Paris a eu lieu en 2003), et
bien pas du tout. Dans la très belle salle du Théâtre des Champs
Elysées, avenue Montaigne, depuis le 19 décembre 2008 jusqu'au 8 janvier 2009, se déroule
Tango Pasión, Ultimo tango, qui est un spectacle entièrement renouvelé par rapport à ceux auxquels j'avais assisté. J'ai été très sensible à l'homogénéité des six
couples de danseurs, plus un jeune homme ainsi qu'un chanteur et une
chanteuse. Ils sont accompagnés musicalement par l'orchestre Stazomayor
dirigé par Luis Stazo (au bandonéon). Cet orchestre est une des
nouveautés du "show". José Libertella (décédé en 2004) qui jouait aussi
du bandoneon à la tête de son Sexteto mayor était le directeur musical
des précédents spectacles.
Pour ceux qui peuvent, qui aiment et/ou
qui passent par Paris, je vous recommande ce beau spectacle avec des
costumes très seyants tant pour les femmes que pour les hommes.
Malgré quelques problèmes de micro provoquant des parasites, le
spectacle bien rodé est un plaisir des yeux et des oreilles. Vous
pourrez entendre de l'Astor Piazzola (Adios Nonino) mais aussi des
tangos plus traditionnels. Personnellement, je ne m'en lasse pas. L'un
des clous du spectacle fut le couple qui a dansé sur "la Yumba"
d'Osvaldo Pugliese.
La bonne longueur des films en salle?
Il y a quelques années, une personne qui m'accompagnait de temps en temps au cinéma m'avait fait une remarque que je n'ai pas oubliée. Depuis, plus je vois de films, plus je me remémore cette question: pourquoi les films ne durent-ils pas tous 90 minutes environ? Bien sûr, on conçoit tout à fait des exceptions pour des
films-fleuves comme Autant en emporte le vent, Lawrence d'Arabie, La
mélodie du bonheur, Docteur Jivago, Ben-hur, etc., coupés par un
entracte (et les spectateurs étant prévenus). Mais pourquoi de plus en plus de cinéastes ne sont-ils plus capables de raconter une histoire pendant ce laps de temps (1 h 30) qui semble idéal? Nous, les adultes, on est comme les enfants, passée une certaine durée, notre attention diminue parfois (indépendamment de la qualité du film), et c'est là que l'on commence à trouver des défauts au film: des longueurs, des plans qui n'ajoutent rien, etc. Or il me semble que les films de ces trente dernières années ont eu la fâcheuse (?) tendance d'allonger en durée. Oui mais, me retorquerez-vous, des films relativement courts (1h20) peuvent paraître durer une éternité, et pour d'autres (de plus de deux heures), on est triste quand cela s'arrête. Quels sont les enjeux derrière (pub etc.)? Je pourrais faire une comparaison avec les séries télé (américaines en particulier) qui sont formatées pour durer environ 52 minutes, ni plus ni moins. Je serais intéressée de savoir ce que les blogueurs (euses) en pensent.
Films vus et non commentés depuis le 09/11/2008
Avec ma lassitude de fin d'année, je m'aperçois que pour certains films vus récemment, en fait, je n'ai aucune envie d'en dire beaucoup. Mais je me force, pour ce blog, toujours dans la continuité de mon billet du 09/11/2008...
Le prix de la loyauté de Gavin McLeod, film hyper violent où un "méchant" flic (Colin Farrell) affronte un"gentil" flic (Edward Norton) qui reprend du service. La loyauté est mise en question par le fait qu'ils sont beaux-frères et que le "patriarche" (Jon Voigt) voudrait que l'affaire dans laquelle Colin Farrell est impliqué ne s'ébruite pas. Je le conseille seulement pour Edward Norton, une fois de plus excellent, qui donne de l'humanité à l'ensemble. Sinon, on peut attendre le DVD (éventuellement).
Burn after reading des frères Coen n'est pas leur meilleur film, c'est vite vu, vite oublié (sauf la séquence du fauteuil à bascule au godemiché qui n'est pas du meilleur goût). Dommage que Brad Pitt qui joue un crétin se fasse tuer si vite, il est très bien. Les autres comédiens s'amusent bien (plus que moi). Je ne suis pas sûre (une fois de plus) d'avoir tout compris car comme le film ne m'a malheureusement pas passionnée, de temps en temps, j'ai eu l'esprit ailleurs.
Les grandes personnes d'une jeune réalisatrice que je ne connais pas (Anne Novion) oscille entre comédie (au début) et "presque" tragédie (vers la fin). Jean-Pierre Darroussin (Albert dans le film) est touchant en "père poule". Tous les ans, il fait visiter un pays d'Europe à sa fille qu'il élève seul (la maman est partie depuis longtemps). Cette année-là, il a choisi la Suède, ou plus exactement le bord de mer du côté de Göteborg. En effet, il est à la recherche d'un trésor viking. Sa fille, Jeanne (Anaïs Demoustiers), qui a 16 ou 17 ans, est une jeune fille sage qui a parfois un problème de compréhension quand on lui parle. La jeune Anaïs Demoutiers m'a fait penser à Salomé Stévenin. Elle a la même graine de talent. Le coin de Suède où cela se passe donne envie d'y aller. C'est un film léger (dans le fond et la forme) mais dont la fin, en suspens, m'a laissé un sentiment d'inachevé.
4 nuits avec Anna de Jerzy Skolimowski. Ce film n'est pas facile à résumer (aucune explication n'y est donnée): en Pologne, un incinérateur de cadavres assiste au viol d'une fille... (et ce n'est que le début!). Je l'ai vu dans une salle où des femmes à ma gauche et à ma droite n'ont pas arrêté de ricaner. Cela m'a beaucoup gênée. Moi-même, j'ai été perturbée par l'a-chronologie du film qui ne laisse pas indifférent, mais je m'attendais à autre chose du réalisateur de Travail au noir et du Bateau-phare, deux chefs-d'oeuvre à découvrir ou à redécouvrir (j'espère qu'il y aura une sortie en DVD). Ce film est gris, on se croirait dans une ambiance "années '50" alors qu'il est censé se passer au XXIe siècle. J'ai trouvé ce film déstabilisant.
Louise-Michel - Gustave Kervern et Benoît Delepine
J'ai eu le plaisir de voir ce film en avant-première le jeudi 18 décembre à Paris. Yolande Moreau (encore elle) qui joue l'un des rôles principaux, Gustave de Kervern, Benoît Delepine (les deux réalisateurs), ainsi que les deux producteurs, sont venus présenter ce film qui sort vraiment de l'ordinaire. Je n'ai pas vu les deux films précédents de Delepine et de Kervern (Aaltra et Davida), ce fut donc une découverte. Quand j'ai lu le titre, je m'attendais à une biographie romancée de Louise Michel, une des héroïnes de la Commune de Paris en 1870. Et bien pas vraiment, si ce n'est qu'il y a un insert de sa photo et une des ses phrases dans le pré-générique de fin. Je voudrais dire que c'est un film humain et assez tendre (et pourtant il y a des morts). On sent de l'empathie pour les personnages de la part des réalisateurs / scénaristes. Le film (complètement déjanté) est un condensé des effets de la mondialisation (et de la délocalisation sauvage) et de ses conséquences dans notre société et sur quelques individus. Louise (Yolande Moreau), qui s'appelle en réalité Jean-Pierre, pas raffinée, un peu analphabète, et qui a fait de la prison pour meurtre, travaille dans une usine de confection de tissus en Picardie. Une nuit, le patron vide l'usine des machines de travail servant à la confection, et laisse une usine vide et abandonnée ainsi que quelques chômeuses. Ces dernières (dont Louise) vont chacune recevoir une misère comme compensation financière, mais, l'union faisant la force, elles réunissent leur indemnités pour louer les services d'un tueur qui devra "buter" le patron voyou (c'est une idée de Louise qui se charge de trouver l'oiseau rare). Elle le trouvera en la personne de Michel (Bouli Lanners), qui s'appelle en réalité Cathy. Et ce que je vous raconte n'est que le début du film. On assiste à des scènes proprement surréalistes, tragi-comiques, qui m'ont fait sourire (des spectateurs riaient franchement), comme celles où le tueur pas vraiment "tueur" convainc une cancéreuse en stade terminal ou un handicapé pas plus vaillant de tuer le patron (malheureusement l'échec est total) ou celle des parents de Michel qui ont une alarme dans leur appartement qui se déclenche dès qu'une mouche vole. Mais Louise et Michel ne se laissent pas abattre et mènent l'enquête qui les mènera de Picardie vers la Belgique pour finir à Jersey (paradis fiscal). Le patron n'est pas celui qu'on croit, ce n'est pas même pas une personne. Tout cela pour vous dire d'aller voir le film qui plaira ou non, mais qui ne laisse pas indifférent. Matthieu Kassovitz (co-producteur du film) joue un petit rôle, ainsi que Benoît Pooelvoorde en ingénieur azimuté et Albert Dupontel (qui apparaît dans une mini séquence après le générique de fin). J'ajouterai qu'il ne faut pas louper le court-métrage qui précède le film et donne une bonne idée du ton général de ce qui suit.
Leonera - Pablo Trapero
Pablo Trapero a réalisé avec Leonera (et non Leonora comme je l'avais mal lu au départ) un film prenant, qui est tenu jusqu'au bout grâce à un scénario bien écrit. Même si je n'ai pas été émue (et pourtant l'histoire s'y prête), j'ai ressenti de l'empathie pour Julia Zapate emprisonnée à tort ou à raison. Tout le film (sauf la séquence du début et les dernières scènes à la fin) se passe dans une section d'un pénitencier en Argentine, où sont enfermées des femmes enceintes ou avec de jeunes enfants. Au début du film, Julia Zapate, couverte de sang, est incarcérée car, étudiante un peu paumée, elle est accusée du meurtre de son amant et d'avoir blessé le petit ami de celui-ci. Elle est enceinte mais elle ne sait pas de combien de mois. Après l'accouchement, une commission lui déclare qu'elle pourra garder et élever son petit garçon Tomas dans l'enceinte de la prison pendant 4 ans. Dans une partie du bâtiment transformée en jardin d'enfants, nursery, garderie, les femmes vont d'une cellule à l'autre, les enfants aussi. Des liens intimes se créent. Julia Zapate se transforme peu à peu en mère qui ne vit (ou survit?) plus que pour son fils. Elle s'affirme surtout contre sa propre mère. Il y a de la distance entre nous et les personnages, même si ce n'est pas voulu (à moins que...); cela ne m'a pas dérangé, au contraire. Julia, quand elle enrage (comme les lions), on la soutient, j'ai senti que rien ne l'arrêterait pour récupérer son fils. Ce n'est pas un film larmoyant. Les prisonnières ne pleurent pas sur leur sort, elles survivent, elles se battent. Après avoir vu le film, je me suis rendue compte que le début dans la vie de ces enfants (dont Tomas) n'est fait que de barreaux aux fenêtres, de cris, de pleurs, de promiscuité, de béton. Ils sont en cage comme des bêtes, le titre Leonera veut dire "cage aux lions", ces enfants sont autant punis que les mères alors qu'ils ne sont coupables de rien. A un moment, il y a un plan muet mais avec des bruits métalliques, où l'on voit les femmes avec des poussettes derrière des grillages qui vont de leur cellule à la garderie. Quand Tomas est confié à sa grand-mère, il semble oublier sa maman: il ne veut même plus l'embrasser lors de ses visites en prison. Je ne raconterai pas la fin (un espoir d'une vie nouvelle pour Julia très déterminée et Tomas?). Martina Gusman qui interprète Julia est aussi la productrice du film, c'est une révélation. D'aucuns disent qu'elle aurait mérité le prix d'interprétation féminine à Cannes. C'est un film que je recommande.
Voyage dans le passé - Stefan Zweig
Cette nouvelle (qui était inédite en français) vient d'être éditée en édition bilingue (Editions Grasset, 11 euros). Le texte traduit en français (90 pages) est précédé d'une introduction du traducteur et suivi du texte original en allemand (70 pages). Le voyage dans le passé a été écrit vers 1929 et publié dans un recueil collectif. Un homme et une femme se retrouvent dans un train (où ils se sont donné rendez-vous). Ils ne se sont pas vus depuis 9 ans ("4000 jours et 4000 nuits"? - "neun Jahre, viertausend Tage, viertausend Nächte"), mais se reconnaissent immédiatement. Une guerre mondiale (1914-1918) les a séparés. Neuf ans plus tôt, elle (Zweig ne donne ne donne ni nom ni prénom aux deux protagonistes) était mariée à un conseiller, directeur d'une usine à Francfort; lui (issu d'un milieu pauvre et modeste) arrive à s'en sortir grâce à sa persévérance et de brillantes études en chimie. Il devient le secrétaire particulier (sorte de bras droit) du conseiller. Il est reçu et même logé par le couple. C'est pendant cette période de quelques mois qu'elle et lui se côtoient, s'apprécient et tombent amoureux l'un de l'autre. Quelques mois plus tard, lui ne peut pas refuser une proposition intéressante pour sa carrière, il est envoyé pour deux ans dans une usine d'outre-mer au Mexique pour superviser des recherches. La séparation est douloureuse mais deux ans peuvent passer vite. Hélas, la guerre mondiale est déclarée, il ne peut pas revenir en Europe. De fil en aiguille, le souvenir, le visage, la voix de la femme aimée s'estompent. Il fait sa vie, se marie et devient père de famille. Revenu en Europe, il veut quand même la revoir. Mais ces neuf ans ont tout changé. Cette nouvelle trace un très beau portrait de femme amoureuse au comportement admirable même si c'est l'homme dont on suit le parcours pendant ces neuf ans. Le récit est sobre, sans fioriture, et se résume dans les deux vers de Paul Verlaine que Stefan Zweig a repris de mémoire dans les dernières pages: "dans le parc solitaire et glacé, deux spectres cherchent le passé". Dans le texte original du recueil "Colloque sentimental", les deux spectres "ont évoqué le passé". Comme j'ai un minimum de notions d'allemand, j'ai un peu parcouru le texte, c'est beau à lire, et intéressant de comparer la VO avec la VF. Et puis c'est émouvant de découvrir un texte inédit d'un grand écrivain.
Musée haut, musée bas - Jean-Michel Ribes
Musée haut, musée bas de Jean-Michel Ribes m'a laissée perplexe et un peu en colère. J'espère que les comédiens dont Michel Blanc (et sa moumoute de travers) et Muriel Robin (à la recherche des Kandinski) ont été payés cher pour jouer dans ce film (dixit une de mes collègues). On croise, dans ce musée, Daniel Prévost qui cherche où est garée sa voiture, Pierre Arditi qui ne supporte plus sa femme (Isabelle Carré), Fabrice Luchini en gardien de musée (section mammouth), Gérard Jugnot (et sa famille) visitant le musée au pas de course, Valérie Lemercier qui considère que l'art moderne commence au Néanderthal pour arriver jusqu'à nos jours. Seul André Dussolier en ministre de la culture à veste rose inaugurant une exposition de photos (sur des sexes d'homme) tire son épingle du jeu. Cette oeuvre (qui est à l'origine une pièce de théâtre dudit Ribes) n'est pas de l'art, mais du grand n'importe quoi qui finit en Apocalypse à peine joyeuse où la nature, face à l'Art, reprend ses droits. On voit des gens déambuler ou courir dans un grand musée (mélange de Grand Palais, de Musée d'Art Moderne, peut-être de Louvre avec un zeste de quelques autres) à Paris. Je n'ai pas compris si Ribes se moque des visiteurs, des oeuvres dans les musées, ou des deux. Je pense que Jean-Michel Ribes a une cote d'amour auprès de la profession, on sent le côté "les amis des copains" qui participent au projet, c'est un peu gênant. Et tout cela pour accoucher d'une oeuvre qui, elle, n'est pas de l'art. Je ne suis pas étonnée si le film ne marche pas ou peu.