Les noces rebelles - Sam Mendes
Je dis tout de suite que je n'ai pas été emballée par ce film (le titre original est Revolutionary Road (2)). Bien que cela ne sombre pas dans l'hystérie, nous assistons quand même à une suite ininterrompue (ou presque) de violentes "engueulades" verbales au sein du ménage que forment Kate Winslet et Leonardo di Caprio (April et Frank (1) Wheeler). J'ai trouvé l'histoire et l'atmosphère étouffantes (pour ça, c'est réussi). Et tout se passe presque exclusivement au 125 Revolutionary Road (2), allée proprette d'une petite ville sans histoire, pendant l'été 1955. Dans le cinéma où je vais régulièrement, le succès est au rendez-vous pour ce film que j'ai vu il y a presque une semaine et qui m'a laissée totalement de marbre. Sam Mendes est un cinéaste froid. Pour American Beauty, ça passait, et il y avait un certain humour. Dans les Noces rebelles, il n'y en a aucun. De plus, certains spectateurs n'ont pas arrêté de ricaner (rires nerveux?) pendant la projection et je me demande bien pourquoi. Peut-être venaient-ils voir "l'après-Titanic", et ce n'est pas ce qu'on voit à l'écran. April rêvait d'une autre vie que celle qu'elle mène: une mère de famille qui attend son mari de retour du travail. Elle voulait être actrice. Or, aux Etats-Unis, dès que les femmes sont mariées, le conformisme s'installe. Pendant le film, on ne fait qu'apercevoir (une fois) les enfants; en revanche, on fait connaissance d'un couple voisin (lui est secrètement amoureux d'April), puis d'un autre couple dont l'épouse, Helen Givings (Katie Bates), agente immobilière et très bavarde, se lie avec April. Ce troisième couple a un fils, John, perturbé psychologiquement et ex-génie en maths. Après une période d'espoir pour April qui a des rêves d'émancipation et de changement de vie (provoquant un certain émoi dans l'entourage des voisins), la fin de l'histoire est terrible et assez inéluctable. April souffre (me semble-t-il) de dépression. Autant Kate Winslet est convaincante, autant je suis plus réservée concernant Lenonardo di Caprio (que l'on sent trop peu au fait de la vie de couple, et de père de famille, dans la vie réelle). Il manque de maturité pour ce genre de rôle. Quant à la condition des femmes aux Etats-Unis, ce n'est pas forcément une sinécure, même aujourd'hui. Certes, 1968 est passé par là, mais il y encore des progrès à faire. A vous de juger.
(1) et non "Raymond" comme je l'avais écrit par erreur (confusion de ma part avec The Square vu par ailleurs [billet du 5 février 2009]?). Merci Wilyrah.
(2) et non "Revolution Road" comme je l'avais marqué. Merci Audrey.