Les fabuleuses aventures d'un Indien malchanceux qui devint milliardaire - Vikas Swarup
Ce très long titre pas très vendeur, c'est celui, dans l'édition française, du roman dont a été tiré le film qui vient de triompher aux Oscars, dimanche soir dernier (22 février 2009), Slumdog Millionnaire de Danny Boyle. J'avais déjà lu la moitié du roman (paru en poche, aux éditions 10/18, et dont le titre original est Q and A [Questions/Réponses]) quand je suis allée voir le film. Je constate une fois de plus que le livre est très différent du film, dans le ton et même la forme. Le livre est très structuré (voire classique) et on est assez loin de l'esprit "bollywoodien" du film qui part un peu dans tous les sens (et où l'on ne sait pas trop qui est qui). Ram Mohammad Thomas (Jamal dans le film) vient d'être arrêté pour tricherie car il a répondu à toutes les questions du jeu "Qui veut gagner des millions? QVGM". Les 12 chapitres du roman font référence aux 12 questions + une dernière que Ram (dont la profession est serveur) parviendra à résoudre grâce à la chance et parce qu'il s'est trouvé confronté à des situations où justement il est capable de répondre à: "où peut-on trouver l'inscription INRI; l'inventeur du revolver; quelle est la plus petite planète du système solaire; que veut dire persona non grata"; etc. D'ailleurs, les questions dans le livre qui closent chaque chapitre sont différentes de celles du film. L'Inde telle que l'on peut se l'imaginer n'est qu'effleurée, l'auteur ne s'appesantit pas sur la misère mais il en parle: la pédophilie, les enfants que l'on mutile pour qu'ils deviennent des mendiants, l'homosexualité, la violence envers les femmes, la rage qui fait des victimes, les rixes entre musulmans et hindous, etc. Et il y a beaucoup de personnages passionnants. On comprend à la toute fin pourquoi Ram a voulu participer au jeu, l'argent n'est pas le motif principal. Seules deux ou trois situations du roman sont reprises dans le film, et encore partiellement. Pour un premier roman, quelle maîtrise! En tout cas, si vous voyez le film, lisez le roman, c'est un ordre (et le bon - je plaisante). Si vous lisez le roman (d'abord, et même que -), vous pouvez voir le film en sachant que c'est une adaptation sympathique, vite oubliée mais qui semble plaire.