Les deux visages de Janus - André et Michèle Bonnery
Grâce à Blog-o-book, j'ai eu la chance de me plonger dans la période de l'Antiquité tardive avec ce roman historique, Les deux visages de Janus
(Actes Sud), écrit à quatre mains. C'est une époque dont j'ignore tout.
Après avoir terminé le roman, je ne suis pas sûre d'être plus érudite
mais j'aurai entendu parler du monothélisme, du fait qu'il y avait un
empereur à Constantinople qui gouvernait Rome de loin, que, l'Empire
romain n'existant plus, les Arabes ont conquis beaucoup de territoires
du pourtour méditerranéen jusqu'en Espagne où vivent les Wisigoths
(même si les Sarrazins ne sont pas loin). L'histoire se passe
essentiellement à Rome entre mars et septembre 680. La ville qui fut la
plus puissante agglomération de la terre est devenue une modeste cité
où demeurent essentiellement des Latins, des Juifs et des Orientaux
ayant fui les invasions arabes. Les palais et autres monuments, bien
que pillés ou démantelés, arrivent, pour quelques-uns, à être restaurés
grâce
aux riches notables issus de la vieille noblesse. Ces derniers vivent
sur le Palatin dans de vastes maisons établies dans d'anciens palais
impériaux. Il y a aussi des groupes de pélerins venus de partout pour
se prosterner devant des reliques ou des représentations saintes. C'est
pourquoi Rome, qui s'enrichit grâce à l'afflux de ces pélerins, est
devenue la capitale du monde chrétien. Le 79ème pape élu au trône de
Saint Pierre depuis 678 se nomme Agathon. Evêque de Rome, il est l'un
des personnages principaux du roman. Parmi les autres personnages, nous
trouvons le Dux Romae,
Etychès, chef de l'armée et de police; ses auxiliaires: Abdon, Paul et
Pretextat; et un moine appelé Eucher, ami de longue date du pape, qui
arrivera à trouver le coupable de plusieurs crimes. En effet, des
mosaïstes de talent venus pratiquer leur art dans les églises romaines
disparaissent ou meurent "accidentellement". Les Juifs font partie des
premiers suspects. Au fur et à mesure que l'on avance dans le récit, on
comprend le mobile de l'assassin (l'iconoclaste) qui trouve sacrilège
la représentation des images saintes: la Vierge, Jésus et les Saints.
Cette idôlatrie arrive à corrompre l'humanité. L'assassin a des
raisons personnelles qui viennent de l'enfance pour perpétrer ces
crimes. Spécialiste en histoire de l'Antiquité tardive, André Bonnery (1)
nous livre un roman passionnant de 440 pages qui se lit facilement sur
une période de l'histoire méconnue. En revanche, un petit préambule
descriptif de l'époque n'aurait pas été superfétatoire à moins que
(comme moi) vous ne vous plongiez dans un dictionnaire encyclopédique.
Quant au titre, je crois comprendre que l'on parle d'un homme aux deux visages (ange et démon à la fois). Merci encore Blog-o-book.
(1) J'avais interverti avec Michèle, merci Madame Charlotte (cf. commentaire ci-dessous)