mardi 11 août 2009

Signore et Signori - Pietro Germi

Si vous ne savez pas quoi aller voir au cinéma ces temps-ci (c'est un peu mon cas); si vous avez envie d'apprécier ce qu'est une histoire à la mécanique bien huilée (digne de Feydeau et Labiche (en plus acide) pour le théâtre, et de Billy Wilder pour le cinéma); si vous vous posez la question: quel film a gagné la Palme d'Or à Cannes en 1966?; si vous voulez rire et sourire pendant 2 heures; si vous voulez entendre parler italien; si vous voulez voir des hommes mariés (pas si jeunes) issus de la bourgeoisie locale qui ne pensent qu'à "ça", si cela ne vous dérange pas de voir des hommes et des femmes qui n'hésitent pas à se donner des gifles; si vous voulez voir un film à la morale corrosive où l'argent résoud bien des choses; si vous voulez voir une peinture au vitriol d'une certaine classe de la population; si vous aimez Virna Lisi; si le fait de découvrir des acteurs italiens pas très connus (enfin pour moi), ne vous dérange pas... Alors allez, que dis-je, courez voir Signore & Signori (Ces messieurs dames) de Pietro Germi (film que je n'avais jamais vu, honte à moi!) qui me paraît être UNE des comédies de l'année. Deux salles à Paris le projettent. C'est dans le cadre d'une rétrospective de films italiens. J'espère que des copies circulent en province (et/ou que la sortie en DVD ne va pas tarder). Ce film tourné en noir et blanc se divise en 2 parties et 3 mouvements. Il se passe à Trevise en Vénétie (où le film fit scandale). L'histoire se concentre sur un groupe d'amis constituant la bourgeoisie locale qui navigue entre sauteries et coucheries. 1er mouvement: avant une sauterie, Toni Gasparini confesse son impuissance à son médecin à qui il demande de garder le secret. Ce dernier, bien entendu, s'empresse d'en faire part à tout le monde. Mais "est pris qui croyait prendre". 2ème mouvement: le comptable Bisigato séduit une caissière de bar (Virna Lisi), en tombe amoureux et veut donc quitter sa femme, une mégère pas apprivoisée du tout. Mais, à cette époque, le divorce étant interdit avec une Eglise omnipotente, le pauvre Bisigato se retrouve à avoir tous ses amis, sa femme, la cousine de sa femme et même la police face à lui pour le faire renoncer à son projet. 3ème mouvement: une jeune fille aguichante, arrivée en ville pour faire du shopping, se retrouve en butte à la concupiscence de membres du groupe d'amis (ils se la "repassent" tour à tour). Sur ces entrefaites, le père de la jeune fille (un paysan mal dégrossi) arrive: sa fille est mineure et il porte plainte. Le rythme du film est effréné, sans temps mort, et la musique ne laisse aucun répit. Un grand film à revoir ou à découvrir.

Posté par dasola à 01:00 - - Commentaires [9] - Permalien [#]
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