Le guide de l'incendiaire des maisons d'écrivains en Nouvelle-Angleterre - Brock Clarke
Le guide de l'incendiaire des maisons d'écrivains en Nouvelle-Angleterre de Brock Clarke (Editions Albin Michel) est un des romans étrangers de la rentrée littéraire. Je l'ai d'abord acheté pour le titre qui m'a intriguée (je n'avais jamais entendu parler de l'auteur): il se lit bien. Sam Pulsifer est le narrateur. Quand il commence à nous raconter son histoire, il est en train de purger une longue peine de prison. C'est la deuxième fois. La première a duré 10 ans: à l'âge de 18 ans, il a été reconnu coupable d'avoir provoqué pendant une nuit un incendie qui a détruit la maison de la poétesse américaine Emily Dickinson (1). Plus grave, deux personnes sont mortes dans l'incendie: une des guides qui faisait visiter la maison et son mari. Petite précision, il faut que je vous dise que presque tous les événements du roman se passent dans l'état du Massachussetts au nord-est des Etats-Unis, plus particulièrement à Amherst (ville natale d'Emily Dickinson qui vécut recluse toute sa vie dans la maison familiale). Sam prend la vie avec philosophie malgré ce qui lui arrive. Il ne sent pas coupable: il avait par mégarde jeté un mégot mal éteint qui a embrasé la maison historique. Le roman de 400 pages nous fait découvrir toutes les mésaventures de Sam. Ayant purgé sa première peine, et sortant de prison, il est rejeté par ses parents (professeur de lettres pour l'une, éditeur pour l'autre). Le père de Sam a reçu et gardé, pendant la détention de son fils, des centaines de lettres émanant de personnes qui adressaient des demandes (voire offraient de l'argent) pour que d'autres maisons d'écrivains célèbres soient brûlées (comme celle de Mark Twain). Par la suite, Sam apprendra des faits qu'il ne soupçonnait pas concernant ses parents. Notre héros se marie sans rien révéler de son passé à sa femme (mal lui en prend). Le passé le rattrape en la personne du fils des victimes de l'incendie. Sam se retrouve seul, et, quand le roman se termine, il est en prison pour avoir, cette fois-ci sciemment, brûlé une maison. Laquelle? Vous le saurez si vous lisez ce roman foisonnant. Attendez peut-être sa parution en poche (il coûte 22 euros).
(1) Que les lectrices (teurs) soient rassuré(e)s, la maison d'Emily Dickinson (1830-1886) n'a pas été détruite et elle se visite (voir le site internet américain).