J'ai été invitée le 6 octobre 2009, avec mon ami "ta d loi du cine", à une avant-première en petit comité pour voir ce film qui sort le mercredi 14 octobre 2009 (je remercie l'attachée de presse). Il y avait une vingtaine de femmes dans la salle, contre seulement 5 hommes (sans doute tous venus "pour accompagner"?). Pour résumer, j'ai aimé, mon ami moins. Il trouve que le film n'est pas nerveux du tout, que si le film avait été un court-métrage de 20 minutes, cela aurait été suffisant (il dure 1H40), que s'il revoyait le film, il le ferait en accéléré sur 10 minutes (avec une télécommande) en s'arrêtant sur quelques scènes. Il m'a redit que le cinéaste aurait pu tourner un film plus dense, moins intériorisé voire statique. En revanche, il admet que les acteurs sont très bien. La collègue de l'attachée de presse nous a souhaité une bonne projection. Elle a demandé à celles qui tenaient un blog (sic!) d'en parler si on avait apprécié le film ou de ne rien dire dans le cas contraire (ceci dit sur le ton de la plaisanterie). Avant le film proprement dit, on nous a projeté la bande annonce (avec une chanson de Barbara que je ne connaissais pas et qui est la chanson du générique de fin du film) qui reflète bien ce qu'est Mademoiselle Chambon, film peu bavard, presque contemplatif, qui donne la part belle aux acteurs. Jean (Vincent Lindon, une fois de plus très crédible) est maçon, il forme, avec Anne-Marie (Aure Atika) sa femme et Jérémy leur fils, une famille sans histoire. Jean s'occupe beaucoup de son père qui va fêter ses 80 ans. Il se trouve que Jean va rencontrer l'institutrice de Jérémy, Véronique Chambon (Sandrine Kiberlain). Quand il la voit pour la première fois, elle est appuyée sur un bureau d'élève de trois quart profil dans sa classe. Elle attend. Il la regarde et on comprend que sa vie et ses sentiments sont chamboulés. Pendant tout le film, ces deux êtres ne vont pas arrêter de se regarder sans rien dire (ou presque), d'ébaucher des gestes tendres, de se rencontrer pour des raisons plus ou moins futiles, de se séparer, de se revoir et de se quitter à nouveau. Mlle Chambon joue du violon, on entend en particulier une belle mélodie d'Elgar. L'histoire prend son temps avec des petits riens et c'est ce qui m'a plu (le couple Lindon/Kiberlain fonctionne bien), mais il faut adhérer au parti pris du réalisateur qui semble ne pas avoir fait l'unanimité parmi les spectateurs (mâles). Dans le press book, Stéphane Brizé parle de la relation qu'il a construite depuis 12 ans avec ses producteurs, TS Production. J'ai vu que ceux-ci ont aussi entre autre produit deux films récents que j'ai bien aimés et chroniqués (Séraphine et Le fils de l'épicier) ainsi que Violence des échanges en milieu tempéré (2003) qu'avait aussi apprécié ta d loi du cine.
vendredi 9 octobre 2009
Mademoiselle Chambon - Stéphane Brizé
Commentaires sur Mademoiselle Chambon - Stéphane Brizé
- J'avais beaucoup aimé SERAPHINE et le fils de l'épicier et j'apprécie justement les films lents ... contemplatifs qui nous laissent le temps d'apprécier, de réfléchir , et laissent place à l'imaginaire également.
Et j'ai entendu Vincent LINDON en parler sur FRANCE CULTURE qui m'a d'autant plus donnée envie d'aller voir ce film.
Merci ! - Ce film me fait très envie, je trouve la bande-annonce superbe. Ces derniers temps, on ne voit que des bande-annonces en format "montage accéléré des meilleurs moments" résultat : plus de surprise ! La scène choisie, toute en retenue, en silence m'a beaucoup plu et comme tu dis qu'elle représente bien l'ambiance du film, ça devrait me plaire
- J'y allais sans trop d'exigences, et je n'ai pas été déçu. La première partie du film accuse quelques faiblesses compensée par l'émotion dégagée dans la seconde. Brizé est bien plus concis, efficace et pertinent ici que dans son "Je ne suis pas là pour être aimé", film pas si malin que ce qu'il croit. La déception d'une partie du public ne m'étonne pas, mais je crois que ce film est dans l'ensemble un très net succès d'estime.
- ça y est je l'ai vu!
C'est un film d'atmosphère,et même je dirais presque une suite de tableaux.
L'image qui m'a frappée le plus c'est Jean en train de laver les pieds de son vieux papa. Ainsi que Jean et son papa en train de regarder des cercueils pour en choisir un. Un peu plus tard, Jean va choisir... un berceau avec sa femme.
C'est un très bon film, sauf en ce qui concerne l'essentiel : les sentiments entre Jean et l'institutrice. Je n'ai pas vraiment cru à ces mimiques censées représenter la passion qui ne s'avoue pas. On ne saisit pas quand cela commence.
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J'ai souri de la réaction du ton ami face à la lenteur du film (j'ai le même à la maison).