jeudi 17 décembre 2009

Persécution - Patrice Chéreau

Grande admiratrice du travail de Patrice Chéreau comme metteur en scène de théâtre et d'opéra, j'ai un problème depuis longtemps avec Patrice Chéreau réalisateur, surtout depuis la Reine Margot. Il tourne des films qui ne me touchent pas. Et ses obsessions (se rapportant le plus souvent au sexe sous toutes ses formes) ne m'intéressent guère. Il ne sait pas raconter des histoires simples et il ne fait rien simplement. C'est parfois à la limite de l'hystérie et aussi de l'ennui. Mais, une fois n'est pas coutume, j'ai aimé Persécution pour Romain Duris présent de la première à la dernière image. Il ne s'agit pas, en tout cas, d'un film confortable, la caméra à l'épaule bouge beaucoup et Daniel (Romain Duris), le personnage central, est compliqué, pas content, et on ne sait pas ce qu'il veut, ce qu'il cherche. Il peut être désagréable. Duris est remarquable dans ce rôle. Dans Persécution, nous rencontrons donc Daniel qui travaille sur des chantiers de rénovation d'appartements. Cela fait trois ans qu'il vit avec Sonia (Charlotte Gainsbourg, très bien), qui est souvent absente car en déplacement pour son travail. Daniel essaie tant bien que mal de s'occuper de Michel, en pleine dépression (excellent Gilles Cohen), qui travaille avec lui. Il lui fait plus de mal qu'autre chose. Un jour, un homme (Jean-Hugues Anglade), surnommé "le fou" par Daniel, s'incruste dans la vie de ce dernier en lui disant qu'il l'aime. Cet homme semble menaçant, allant jusqu'à provoquer des dégâts matériels sur les chantiers. Il "persécute" Daniel qui a du mal à s'en débarrasser. Dans le même temps, Daniel arrive à un tournant dans sa relation avec Sonia. Cette dernière est une jeune femme simple et pas compliquée que Daniel aimerait voir plus souvent. Il commence à lui faire des scènes et se montre grossier avec les amis de Sonia. Ils se "persécutent" mutuellement jusqu'à arriver à la rupture. En revanche, il y a un côté attachant chez Daniel quand il fait des visites dans une maison de retraite: il s'occupe de personnes âgées (en particulier les personnages joués par Michel Duchaussoy et Tsilla Chilton qui sont toujours très bien). On apprend pourquoi cette occupation est si importante pour Daniel. Sinon, le fait que l'on voit peu Jean-Hugues Anglade ne me dérange pas, bien au contraire. Ce segment est, à mon avis, le point faible de l'histoire. En outre, pour l'anecdote, j'ai vu Persécution au cinéma Le Balzac, et Patrice Chéreau était présent entre deux séances. A l'issue de la séance de 20h, il a fait une mini-intervention avec quelques questions-réponses qui se sont surtout focalisées sur ce qui se passe dans la maison de retraite. Chéreau a dit aussi quelque chose d'intéressant sur le fait que l'on n'a pas forcément d'atomes crochus avec les amis de la personne avec qui l'on vit. Une spectatrice, au moment de partir, m'a dit que ce qui l'avait gênée c'est que Daniel et Sonia ne sont pas du même milieu social (je ne vois pas en quoi c'est gênant). Anecdote bis, à la séance de 22h00 à laquelle j'ai assistée, il y avait Bertrand Tavernier dans la salle.

Posté par dasola à 01:00 - - Commentaires [11] - Permalien [#]
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