Tout d'abord, c'est la première fois que j'allais dans le musée du Quai Branly (inauguré en 2006) sur la rive gauche de la Seine, pratiquement au pied de la Tour Eiffel. C'est un complexe imposant de béton et de verre. Avec mon ami, on s'est contenté de voir l'exposition temporaire qui dure jusqu'au 24 janvier 2010 (j'avais acheté 2 coupe-files à la FN*C). C'est la première exposition de cette envergure consacrée à un site archéologique précolombien depuis une vingtaine d'années. La cité de Teotihuacan (nom donné par les Aztèques bien plus tard), aujourd'hui au Mexique, donne son nom à une civilisation mésoaméricaine sur laquelle on a encore peu de connaissances. Elle s'est développée entre 100 avant J.-C. et 650 après J.-C. (date où la ville a été abandonnée par ses 150000 habitants pour des raisons pas vraiment éclaircies). Ce fut un centre religieux et culturel, le plus important de son époque dans cette région. Seuls 5% des 22 km2 de la ville (qui se situe au Nord de Mexico) ont été fouillés. L'exposition présente plus de 480 objets dans un état de conservation remarquable répartis selon 6 grands thèmes dont le religieux et la construction. J'ai passé quelque temps devant 2 présentations audiovisuelles intéressantes: quel fut le plan urbain de la ville aux axes bien définis; et quels étaient ces dieux pour lesquelles des pyramides ont été érigées: celle de la lune et celle du soleil. On a découvert qu'il y avait eu de nombreux sacrifices humains pour honorer ces dieux dont les principaux étaient Quetzalcoatl (le serpent à plume), Tlaloc et le vieux Dieu ou Dieu du feu. Sinon, j'ai été fascinée par de très belles figurines anthropomorphes, ou par des poteries zoomorphes. L'exposition est bien présentée avec des textes simples et clairs. Il y a du monde mais c'est très aéré et on peut admirer les vitrines à son rythme. Avec un supplément, il y a la possibilité d'avoir une mini visite guidée avec un audiophone. A la librairie quand on sort de l'exposition, vous pouvez faire le choix du catalogue cher (42 euros) et très lourd (vous risquez une hernie), à moins que vous vous contentiez, comme nous, de deux revues qui se complètent et font une bonne synthèse de l'exposition et du contexte: Connaissance des Arts sur Teotihuacan - Cité des Dieux (HS n°424) et Dossiers d'Archéologie (HS n°17).
lundi 21 décembre 2009
Exposition Teotihuacan - La cité des dieux - Musée des Arts premiers (Quai Branly)
Commentaires sur Exposition Teotihuacan - La cité des dieux - Musée des Arts premiers (Quai Branly)
- La première fois que tu vas au musée du Quai Branly ? j'le crois pas !!! une expo de plus à mettre sur les tablettes.
- J'ai eu la chance de voir cette exposition quasiment sans personne et cela rajoute au plaisir de la visite.
Il est un peu tard pour encourager les gens à y aller, puisqu'elle se termine ce soir, mais les objets sont magnifiques, et l'on a un peu de mal à imaginer que l'âge d'or de Teotihuacan se déroulait pendant les âges obscurs de la chrétienté chez nous.
Pour les sacrifices humains, il m'a semblé qu'en fait, aucune preuve de leur existence n'a été rapportée et qu'il ne s'agit là que d'une supposition. Bon, y avait bien un peu de peinture sur quelques statues, mais rien d'avéré... - Réponse à Maître PoAprès avoir visité l'exposition, j'ai acheté (entre autres) le H-S N°17 des Dossiers de l'archéologie que cite le billet. J'ai eu la surprise et le plaisir d'y découvrir plusieurs articles signés de mon prof' d'archéologie précolombienne (de la fin des années '80 / début des années '90), Eric Taladoire. Mais surtout, p. 40 et suiv, il est fait état des pratiques mortuaires et notamment des dépôts sacrificiels". Un schéma page 45 montre un empilement de corps (restitués à partir de squelettes), manifestement déposés décapités et bras liés derrière le dos. Il y en a d'ailleurs davantage dans le Hors-série "Découverte Gallimard" sur Teotihuacan, La cité des Dieux, sorti (quel hasard, n'est-ce pas?) début octobre 2009. Alors d'accord, on n'est sans doute pas dans l'imagerie d'Epinal montrant un prêtre élevant vers le soleil le coeur encore tout palpitant d'une victime, cependant que le sang de celle-ci ruisselle sur les marches de la pyramide... (plutôt aztèque ou maya?). Mais peut-être dans "l'utilisation" de prisonniers de guerre destinés au même usage que la pièce de monnaie ou le chat que nos ancêtres scellaient dans les fondations de certains bâtiments?
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