Le guerrier silencieux - Nicolas Winding Refn
Le guerrier silencieux
(Valhalla Rising) du Danois Nicolas Winding Refn est surtout une
expérience visuelle, auditive et sensorielle. Le personnage principal
joué par Mads Mikkelsen ne prononce pas une parole pendant tout le
film. En revanche, il agit: il se bat et éviscère à mains nues. Nous
sommes
en 1000 après J.-C. Le film se décompose en 6 parties aux titres
évocateurs, dont "Wrath" (la colère), "Hell" (l'enfer), "Sacrifice". Le héros du film est donc un guerrier
prisonnier (depuis quelque temps). Borgne et mutique, il se débarrasse de
ses geôliers. Il épargne un garçon blond, Are, qui se met à le suivre et
à être son porte-parole comme s'il lisait dans ses pensées. Ils sont embarqués dans un vaisseau viking en route pour la Terre Sainte afin de
délivrer Jérusalem. Mais finalement, ils se retrouvent au Nouveau monde avec
des indiens hostiles. C'est l'enfer plutôt que le paradis. En admirant
les paysages grandioses (le tournage s'est déroulé en Ecosse), même sans
verser dans la philosophie, c'est la première fois de ma vie qu'en
voyant un film, je me suis posée des questions existentielles comme "D'où
venons-nous? Qui sommes-nous? Où allons-nous?". Troublant. Le film m'a
un peu fait penser au 13ème guerrier de John McTiernan, tant par
l'éclairage, les décors, que la musique. Nicolas Winding Refn (co-scénariste du film) continue d'être un cinéaste à suivre (cf. mes billets sur Bronson
et la
trilogie Pusher).