Ander - Roberto Caston
Ander est le prénom du personnage principal de ce film basque espagnol et gay de Roberto Caston où les dialogues sont à 90% en basque. Il ne faut pas réduire ce film à ces deux mots (basque et gay), car il s'agit surtout d'une très belle histoire d'amour entre deux hommes, Ander le fermier basque et José le Péruvien, et où la femme n'est pas exclue. Toute l'histoire, qui se déroule d'août à fin 1999, a pour décor les magnifiques collines verdoyantes de la région de la Biscaye. Pendant deux heures dix (prenantes), on suit l'évolution d'un personnage, Ander, qui vit entre sa mère autoritaire et sa soeur prête à se marier. Il s'occupe de la ferme dans son ensemble et a aussi un emploi à la ville voisine. Il garde les brebis, trait les vaches. Immobilisé pendant deux mois suite à une fracture du tibia, il est contraint d'engager quelqu'un pour le remplacer à la ferme. C'est José, jeune Péruvien déraciné à la recherche d'un travail, qui s'acquitte de cette tâche. La vie d'Ander s'en trouve bouleversée. On sent son trouble rien qu'en le voyant regarder José. Mais il n'y a rien de provoquant ou de gênant, bien au contraire. Néanmoins, la scène d'amour entre les deux protagonistes est intense. Ander a peur d'assumer ses sentiments, il ne comprend pas ce qui lui arrive.
Ce film sans fioriture et sobre (qui va à l'essentiel) est composé de trois parties: "Ander", "Ander et José" et "Ander, José et Reme". Reme est une femme qui vend son corps en attendant le retour de son mari, qui l'a quittée en apprenant qu'elle était enceinte. Son personnage est attachant et loin des clichés vulgaires. La plupart des séquences se terminent par un fondu au noir. Il n'y a pas de musique ou presque (on entend seulement du jazz qu'Ander écoute grâce à un petit poste de radio). Mais ce n'est pas un film aride, bien au contraire, il se dégage beaucoup de sentiments et d'humanité de l'ensemble. Les acteurs (inconnus) sont tous excellents. S'il passe dans votre région, allez le voir, je pense que vous le ne regretterez pas. Voir le billet de ffred.