Cinq matins de trop - Kenneth Cook
Après deux recueils de nouvelles hilarantes et qui m'ont beaucoup plu (lire mon billet), j'ai voulu aller plus loin dans ma découverte de cet écrivain australien. Cinq matins de trop (Wake in fright pour le titre original) de Kenneth Cook (Editions Autrement) est, semble-t-il, son roman qui le rendit célèbre en 1961 (il y a eu une adaptation cinéma sous le titre Outback en 1971). En Australie, John Grant, un jeune instituteur qui peine à exercer son métier avec 27 cancres sur 28 dans une petite bourgade d'une zone semi-désertique, se réjouit de passer ses 6 semaines de grandes vacances (scolaires) en décembre / janvier à Sydney à plus de 2000 km de là. Son voyage tourne au cauchemar dès qu'il atteint la première ville importante (Bundanyabba) d'où il doit prendre l'avion: dès le premier soir, il perd, à un jeu d'argent, son salaire et le montant de ses congés payés. A partir de là, voulant malgré tout aller à Sydney, il fait des rencontres: est hébergé, nourri, se retrouve dans le lit d'une fille, est pris en l'auto-stop et surtout est entraîné à boire et à boire encore, de la bière et d'autres boissons alcoolisées. L'organisme de John Grant a du mal à tenir l'alcool mais il ne peut faire autrement sinon il est en butte à l'hostilité et à un manque d'aide évident de la part des autochtones. Car comme il est dit à la 4ème de couverture tiré du roman: "...tu peux coucher avec leurs femmes, spolier leurs filles, vivre à leurs crochets, les escroquer, ...ils n'y prêtent guère d'attention. Mais refuse de boire un coup avec eux et tu passes immédiatement dans le camp des ennemis mortels...". Je ne vous raconterai pas la fin qui m'a surprise mais il n'ira jamais au-delà de Bundanyabba. Et en tout cas, les mésaventures de John Grant lui ont servi de leçon. Même si ce n'est pas aussi humoristique que les nouvelles (c'est le sujet qui le veut), on retrouve la verve et le style de Kenneth Cook nouvelliste. Un très bon conseil de lecture.