L'ombre des montagnes - Marie Frering
Dans le cadre de l'opération "Masse critique", j'avais choisi L'ombre des montagnes (Quidam Editeur) d'une femme écrivain, Marie Frering, née à Strasbourg en 1960 et qui a vécu entre 1994 et 1997 à Sarajevo en pleine guerre des Balkans (selon le communiqué de presse). L'ombre des montagnes son deuxième roman. Quidam Editeur est une jeune maison d'édition spécialisée dans les textes contemporains.
Que dire sinon que le texte est beau mais pas forcément facile au premier abord. Je viens d'ailleurs de relire pour la 3ème fois (à voix haute avec un ton neutre) les 100 pages pour bien m'en imprégner. Il est difficile de parler de ce texte (que je ne qualifie pas de roman), qui est plutôt une suite de courts instants ou descriptions de Sarajevo et de ses habitants pendant la guerre, où il fallait vivre ou survivre malgré les privations, le dénuement, le manque de tout et la peur en permanence d'être mis en joue par les snipers planqués dans les montagnes entourant la ville. Il n'y a pas une histoire mais des histoires. Les gens essaient d'avoir une vie normale. Etant des européens consciencieux, ils mettent leur montre à l'heure d'été (ou d'hiver): "Merveille d'agir sur un mécanisme lorsque la vie est devenue survie mécanique" (p. 23). Tout le texte est au temps présent, car comme il est indiqué dans la note d'intention sur ce livre: "Pendant la guerre, c'est un présent qui dure, amputé d'avenir et éloigné de son passé". J'ai fait une recherche sur Wikipedia à propos de "quérulents" (mot que je ne connaissais pas du tout) et que Marie Frering emploie plusieurs fois pour désigner ceux que l'on ne voit pas, les snipers ou d'autres.
"Quérulent se dit d’un individu qui consacre la plus grande partie de son activité à essayer d’obtenir réparation des préjudices qu’il prétend avoir subis. (...) Ces individus, souvent
extravagants et irrationnels, par leur insistance, sombrent rapidement dans un
harcèlement qui peut atteindre les accusations criminelles".
A nouveau, je remercie Guillaume Teisseire et Babelio qui permettent de faire découvrir des auteurs pas très connus du grand public. Je peux à présent faire de L'Ombre des montagnes un livre voyageur pour les personnes intéressées.