Le film Poetry a reçu le prix du scénario au dernier Festival de Cannes en mai 2010. C'était mérité, à mon avis. En Corée du Sud, de nos jours, Mija, âgée de 66 ans, s'occupe seule de son petit-fils, Wook, un collègien. Ce dernier n'est pas particulièrement respectueux envers sa grand-mère et on apprend assez vite un terrible fait divers le concernant, lui et cinq de ses camarades. Mija est une femme très bien de sa personne qui soigne son apparence mais commence à perdre à la mémoire. Elle travaille comme aide ménagère 3 fois par semaine, chez un vieil homme hémiplégique à qui elle fait même la toilette. Un jour, une affiche dans la rue amène Mija à vouloir écrire de la poésie. Elle s'inscrit à un cours. J'ai retenu une phrase du maître de poésie disant que "pour écrire un poème, il suffit de vouloir vraiment le faire". Une pomme, des abricots tombés d'un abricotier, le chant des oiseaux, un chapeau qui s'envole: tout est matière à poésie. Mais la vie de Mija n'est pas poétique, entre ses problèmes de mémoire et les gros soucis que lui cause son petit-fils. Le film présente le portrait magnifique d'une femme au crépuscule de sa vie. L'actrice Yun Junghee est une star en Corée. J'ai aimé ce film pour l'atmosphère, pour la musique, pour ce qu'il raconte. La première séquence est marquante: de jeunes enfants jouent au bord d'une rivière; tout à coup, l'un d'entre eux voit s'approcher, flottant sur l'eau, le cadavre d'une jeune fille en position ventrale. Je conclurai en disant que selon moi, les séances "poésie" qui ponctuent le film le rallongent inutilement.
dimanche 5 septembre 2010
Poetry - Lee Changdong
Commentaires sur Poetry - Lee Changdong
- J'ai trouvé les scènes de poésie les bienvenues dans cette histoire sombre .. J'ai trouvé aussi qu'il y avait des longueurs, mais il est magnifiquement interprété et subtil. Il m'a manqué des éléments de compréhension à certains moments, éclaircis en discutant avec d'autres. Hier, il y a eu une émission sur ce film à France-Culture "projection privée". Très intéressante.
- "LE" film de la rentréeUn film long, certes, mais ni lent ni ennuyeux. Personnellement je suis "tombé sous le charme" justement lors des premières scènes où des coréens ordinaires viennent déclamer, seuls face à la caméra, leurs plus belles joies, leurs plus terribles douleurs, ou même quelques écrits. la caméra de Lee Changdong est d'or.
Le film est très elliptique et entièrement construit sur le "non-dit".
http://bmr-mam.over-blog.com/article-cinoche-poetry-56577225.html - Ah je l'ai vu ce soir mais j'avoue que je suis complètement passée à côté - je l'ai trouvé un peu longuet et plombant personnellement. Bon je savais déjà ce que je risquais car je ne suis pas poésie du tout à la base, et même si ce film n'est pas totalement contemplatif, chaque instant me semblait parfois durer une éternité.
- Un film vraiment magnifique et indispensable, qui aurait mérité bien plus que le Prix du Scénario à Cannes !
Quant aux séquences de poésie, je comprends qu'elle puissent donner le sentiment de rallonger le film, mais je les trouve merveilleuses par le portrait qu'elles donnent de la poésie en Corée. Malgré la langue et la différence de culture, Lee Chang-Dong parvient à nous dresser une image universelle de la poésie, accessible à tous, pouvant être autant enseignée par un vrai poète, lue par un policier aux blagues grivoises, qu'écrite par une grand-mère face à sa douleur et à sa mort.
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