Le bruit des glaçons - Bertrand Blier
Ca y est, je me suis décidée mardi 7 septembre, jour de grève, à aller voir deux films en soirée. On n'était vraiment pas nombreux dans les salles: des Parisiens égarés qui ne voulaient pas rentrer chez eux. Je vous passerai le premier, Krach, totalement oubliable, en me focalisant sur Le bruit des glaçons (sorti la semaine dernière) de Bertrand Blier dont les dernières oeuvres (en particulier le catastrophique Les acteurs sorti en 2000) m'avaient fait éprouver un sentiment de rejet vis-à-vis de ce réalisateur. Après avoir lu la très très bonne critique de ffred et a contrario, la détestation d'Ed envers ce film, j'ai voulu me rendre compte par moi-même. Je dirais que je suis un peu moins enthousiaste que ffred, mais quand même, Le bruit des glaçons m'a bien réconciliée avec Bertrand Blier. Son film a été "vendu" comme la rencontre de Charles et son cancer. J'ajouterais que c'est aussi la rencontre de Louisa et de son cancer à elle. Pour une fois, je ne qualifierais pas Bertrand Blier de misogyne car il donne deux beaux rôles à des femmes: Anne Alvaro et Myriam Boyer. Cette dernière, fagotée comme l'as de pique, est assez irrésistible en cancer de Louisa (Anne Alvaro). Jean Dujardin m'a agréablement surprise, à la différence d'Albert Dupontel qui commence à s'auto-parodier, il faut qu'il se méfie. On le croirait directement sorti de son dernier film, Le Vilain, qu'il a réalisé: il en fait des tonnes. Pour résumer l'histoire: un matin, un homme frappe chez Charles, il se présente comme son cancer. Depuis que sa femme l'a quitté, Charles n'arrête pas de boire de l'alcool, surtout du vin qu'il maintient au frais avec des glaçons. Une cohabitation se fait entre Charles et son cancer. Louisa est une sorte de gouvernante de la demeure. A elle aussi, son cancer se manifeste. J'ai trouvé que la maison en pleine campagne qui sert de décor (on entend les cigales) donne envie de s'y installer, avec une pièce entièrement tapissée de livres (mon rêve). La fin de l'histoire semble heureuse mais ce n'est peut-être qu'une rémission pour les deux protagonistes. Toujours est-il que j'ai passé un bon moment, contrairement à deux spectatrices qui sont parties très bruyamment avant la fin.