Dernière minute - Claude Chabrol est mort
La série noire continue, le
cinéma français n'est pas à la fête. Je viens d'apprendre avec tristesse la
disparition survenue ce dimanche 12 septembre 2010 de Claude Chabrol, un des
derniers réalisateurs français de la Nouvelle Vague (il ne reste pratiquement plus que Jean-Luc Godard). J'en connais une qui doit être bouleversée: Isabelle
Huppert qui a interprété, grâce à Chabrol, ses meilleurs rôles (Violette Nozière (1978), Une affaire de femmes (1988), Madame Bovary (1991), La cérémonie (1995) ou Merci pour le chocolat (2000) et c'est presque tout). Chabrol a réalisé de grands films comme Que la bête meure (1969) et Le boucher (1970) avec le génial Jean Yanne, La femme infidèle (1969) et Betty (1992) avec Stéphane Audran qui fut son épouse pendant plusieurs années. Les fantômes du Chapelier (1982)
avait permis une rencontre intéressante entre Michel Serrault et
Charles Aznavour. Il avait tourné pour la télévision, très récemment, une
adaptation d'une nouvelle de Maupassant et deux épisodes de Fantomas en 1980 (avec Helmut Berger). J'aimais
beaucoup ses peintures au vitriol, teintées d'humour caustique, d'une
certaine bourgeoisie (surtout provinciale). Comme il était aussi le scénariste de ses films, il excellait dans l'écriture d'histoires à l'atmosphère trouble où il donnait la part belle aux acteurs. Par exemple, dans Poulet au vinaigre (1985) et Inspecteur Lavardin (1986), Jean Poiret s'en donne à coeur joie dans son rôle d'inspecteur cynique. Masques (1987) avec Philippe Noiret, Le cri du hibou (1987) avec Christophe Malavoy et La fille coupée en deux (2007) complètent la liste des films que j'ai vus (en salle ou à la télévision) et
appréciés. En revanche, j'ai été moins convaincue par ses oeuvres de ces dix dernières années comme Bellamy (2009), La demoiselle d'honneur (2004), La fleur du mal (2003): les intrigues m'avaient peu passionnée voire ennuyée, je n'avais pas éprouvé la même jubilation à voir ces films. Toujours est-il que c'est un réalisateur de plus qui va nous manquer.