Facebook: mes amis, mes amours... des emmerdes! - La vérité sur les réseaux sociaux - Olivier Levard & Delphine Soulas
Le titre de cet
ouvrage (publié aux éditions Michalon et reçu dans le cadre de
l'opération Masse critique de Babelio) m'a semblé tiré de la chanson de
Charles Aznavour: Mes emmerdes. Il paraît qu'une série télé française récemment diffusée porte aussi un titre approchant.
Etre ou ne pas être F***b**k (ou T***tter ou M*sp*ce), là est ma question.
J'ai choisi ce
livre car ce phénomène des réseaux sociaux m'est étranger. Je ne sais
même pas ce que l'on peut y mettre et y raconter (tout, semble-t-il).
Personnellement, mon blog me prend suffisamment de temps pour ne pas
m'être inscrite sur F***b**k et autre T***tter et M**pace ou un site
français Copainsd'avant (pour les plus connus). Ce n'est que cette année, à la suite d'une
séance de sensibilisation au sein de mon entreprise assez édifiante sur
ce sujet que j'ai pris conscience de ce
qu'étaient les réseaux sociaux, et des risques et des dangers qu'ils
pouvaient engendrer. Cet ouvrage va tout à fait dans ce sens. Pour
résumer: F***b***k: Attention danger! Je trouve que là résident les
limites de cet essai qui n'est qu'une charge contre les réseaux sociaux. Le
seul point positif évoqué rapidement à
propos des réseaux sociaux, c'est qu'ils peuvent servir de contre-pouvoir face à
certains gouvernements dictatoriaux quand les portables sont coupés
(voir l'exemple tout récent de l'épouse du dernier Prix Nobel de la paix
qui communique grâce à T***tter).
Or donc, suite à la lecture de cet essai, je n'ai pas forcément tout
compris au fonctionnement des réseaux sociaux, mais il semblerait que ce
sont des plates-formes idéales pour dévoiler sa vie privée (sa religion, ses orientations sexuelles, son statut amoureux, ses opinions politiques)
et où les photos sont bienvenues. L'inscription se fait avec son vrai
nom. Toutes ces infos sont stockées et partagées auprès d'"amis": des
vrais que vous connaissez, et d'autres que vous n'avez jamais rencontré
de votre vie. Car l''un des buts principaux d'un réseau social, c'est de
collectionner "les amis" et de leur faire partager vos avis, vos
envies, vos photos, votre vie. La mise en garde principale de cet essai
est que les amis ne sont pas tous bien intentionnés et qu'avec de
simples recoupements, des paroles ou des actes que vous n'aviez pas
l'intention de révéler, sont dévoilés à tout le monde et peuvent se
retourner contre vous, comme un futur employeur (après une recherche
avec votre nom) qui découvre des photos où vous ne vous présentez pas sous
votre meilleur jour.
En passant (ça ne figure pas dans le livre), je vous recommande de lire les conseils d'utilisation de F***b**k traduits directement de l'anglais. Il ne faut pas oublier que F***b**k est une création américaine, et en Amérique, il n'y a pas de protection de la vie privée comme en France (avec la CNIL). Les Américains sont très attachés au premier amendement de leur Constitution sur la liberté d'expression. En France, Edvige n'a pas survécu 3 mois car les Français rechignent à donner des informations personnelles alors que des millions de gens n'hésitent plus à exposer leur vie sur Internet (En France, 19 millions de personnes se connectent par mois). Les auteurs mettent l'accent sur le fait que les enfants sont des cibles vulnérables pour les délinquants sexuels ou autres.
L'inscription sur F***b***k est gratuite mais la plate-forme sert d'espace publicitaire pour des sponsors et et très récemment, les actionnaires sont apparus. F***b**k doit devenir rentable en se servant de ses utilisateurs: elle se concentre d'un côté sur la publicité ciblée et de l'autre sur la recommandation sociale par vos amis. Voilà l'intérêt de F***b**k qui s'adresse directement à ceux qui sont concernés par les produits qu'ils doivent écouler: vendre des couches aux jeunes mamans, des rencontres et des soirées aux célibataires. Parlez du baptême de bébé à votre meilleure amie et F***b**k vous envoie une pub pour des dragées, etc. F***b**k et les autres réseaux sociaux sont devenus des "Big Brothers" en provoquant des forums de discussion sur les marques.
J'ai noté dans ce livre que pour se désinscrire de F***b**k, c'est très difficile; quant à effacer des donnés, cela relève de mission pratiquement impossible car les données sont stockées quelque part et le restent, et elles réapparaissent un jour ou l'autre.
En ce qui me concerne, mon blog suffit à mon bonheur. Les réseaux sociaux, pourquoi pas? Mais avec modération et circonspection.
En tout cas, je remercie encore Babelio pour cet ouvrage (200 pages et 16 euros). Esmeraldae en parle aussi.