Inside job - Charles Ferguson

Comme annoncé, je continue à faire des billets sur des films que je conseille absolument.

Si voulez approfondir vos connaissance sur la crise financière de 2008 qui a touché le monde, allez voir Inside Job, documentaire édifiant et précis sur les mécanismes qui ont mis l'économie mondiale sur les genoux. Selon lui, Wall Street dirige l'Amérique, grâce aux secrétaires du trésor (banquiers d'affaires) qui se sont succédé à ce poste, grâce aux lobbys puissants qui graissent la patte aux sénateurs républicains et démocrates pour empêcher que toute loi régulatrice soit à nouveau promulguée. En effet, depuis 1980 et l'élection de Ronald Reagan, on assiste à une dérégulation générale laissant libre cours aux banques d'affaires de faire ce qu'elles veulent, aidées en cela par des compagnies d'assurances. Quand je suis sortie de la salle, j'étais plus atterrée qu'autre chose. J'ai surtout été frappée par le cynisme, le mépris et la mauvaise foi de certains interviewés qui se sentaient piégés d'avoir accepté de répondre à des questions gênantes. Ils les éludent en répondant par des "hum" ou rien du tout. Le réalisateur, diplômé du MIT (Massuchussett Institute of Technology), connaît bien son sujet. Son documentaire se divise en 5 parties en commençant par "Comment en est-on arrivé là"  jusqu'à "Et maintenant". Juste avant le générique du début, il évoque l'Islande, petite île prospère jusqu'à la crise: le PIB était de 13 milliards de dollars pour une population de 300 000 habitants. Quand le krach boursier a eu lieu, cet état avait 100 milliards de dette, le film explique comment. De ce documentaire passionnant que je viens de voir 2 fois tellement il est dense, j'ai retenu que la richesse financière des Etats-Unis se trouvaient entre les mains de 1% de la population américaine; que les lobbys financiers sont très puissants; que les classes moyennes américaines peinent de plus en plus à arriver à joindre les deux bouts; que les "sans-abris" sont de plus en plus nombreux, que les responsables du krach, non seulement n'ont pas été condamnés, mais ont été dédommagés de leur peine en démissionnant des conseils d'administration de Lehman-Brothers ou Goldman-Sachs par exemple, en partant avec des sommes de plusieurs millions de dollars; que les banques d'affaires créaient des produits dérivés "pourris" puis les "jouaient à la baisse" en pariant contre, tout en disant le contraire à leurs clients; que tout ce petit beau monde ne dédaignent pas la cocaïne et les prostituées de luxe; que des professeurs d'économie enseignant à Harvard ou Berkeley prônent ce capitalisme sauvage puisqu'ils sont aussi rémunérés en faisant partie des CA de ces grandes banques d'affaires; et, last but not least, le président Obama a repris les mêmes responsables financiers, à peu de choses près, pour s'occuper de l'argent de l'Amérique. L'avenir est incertain. Cela fait peur. Courez voir ce film, il est vraiment passionnant.

Comments

[Jade]

C'est un très intéressant billet, Dasola, qui donne déjà une bonne idée du système et du contenu.Je n'ai pas encore vu mais dès que je peux j'y cours même si je m'attends à en sortir accablée.

[eelsoliver]

rien à voir avec ton billet mais j'ai lu ton comm chez Koamae sur Elephant Man. Je ne peux m'empêcher de te recommander freaks la monstrueuse parade, qui devrait beaucoup te plaire également.
Pour Elephant man, voici un lien qui devrait te conduire vers un article qui pourrait t'intéresser: http://clashdohertycult.canalblog.com/

[moustafette]

Grrrr vais encore râler si je vais voir ça ! Ce qui me désole c'est de penser que même si tous les habitants de la planète voyaient ce film, et bien il ne se passerait pas grand chose. Mais quand va-t-on se réveiller ? on n'est quand même plus nombreux qu'eux nom de dieu !!!

[dominique]

Ce film semble plus pessimiste que celui de Michael Moore et plus pointu aussi, même si ces faits sont à présent bien connus.

Oui les dirigeants, quand ils ne sont pas des dictateurs, ne sont que des marionnettes,et l'on désespère qu'un haut responsable puisse s'opposer efficacement aux financiers.
Franchement je n'ai pas envie d'aller voir ce film.

[Alex-Mot-à-Mots]

D'un autre côté, il est plutôt pessimiste comme film, non.

[maggie]

je voulais à tout prix voir ce film : ton billet m'a vraiment convaincue en plus !!!!

[Gagor]

Wilyrah, rassures-toi, on ne sort pas du tout déprimé du film, mais plutôt rassuré de mieux comprendre les ficelles de la crise, et surtout grisés par un thriller politico-financier implacable et vraiment surprenant!

[eelsoliver]

pas vu mais ce documentaire a l'air passionnant. Visiblement, nos grands dirigeants politiques mondiaux n'ont pas retenu la leçon de la crise. Et ça, ça fait vraiment peur !

[Wilyrah]

Il passe dans mon cinéma, je suivrais peut être ton conseil, même si ces temps-ci, j'ai davantage besoin de me changer les idées, plutôt que d'avoir envie de me pendre à cause de la misère du monde.

[Dominique]

je suis sortie de la projection ravie d'avoir compris quelque chose à l'économie mais sonnée par le constat accablant qui fait apparaitre le rôle de quasi marionnettes des politiques par rapport aux financiers ! et il n'y a pas qu'en Amérique !

[Aifelle]

Ce qui peut expliquer en partie le désamour pour Obama dont les classes moyennes et pauvres attendaient autre chose ! je ne suis pas sûre de vouloir aller regarder tout çà au cinéma, après que faire ?

[Ikebukuro]

Plutôt édifiant quand on met un peu le nez là-dedans. Sans compter le mépris de ces gens et leur suffisance... Le pire c'est de voir que rien n'a vraiment changé ! On aurait dû geler leurs fonds propres et employer l'argent à rembourser ceux qui ont été spoliés.