Après avoir été récompensé du Golden Globe en ce début d'année, Colin Firth devrait recevoir l'Oscar du meilleur acteur, mérité en tout état de cause pour son interprétation du roi George VI (alias Bertie), qui souffrait de bégaiement. Ce prince né Albert, Frederick, Arthur George, a été le père de l'actuelle reine Elisabeth II et de la princesse Margaret. Marin de formation, il ne devait pas régner, mais se retrouva couronné roi pendant la période difficile de la fin des années 30. En effet, son frère Edward VIII abdiqua pour l'amour d'une Américaine, Wallis, deux fois divorcée (mais cette raison ne fut a posteriori qu'un prétexte). Le film commence en 1934, le futur George VI a des problèmes d'élocution qui l'handicapent énormément. On apprend que son bégaiement débuta à l'âge de 4 ou 5 ans et qu'il était un gaucher contrarié. Sa femme, Elisabeth (Helen Bonham Carter), lui présente un orthophoniste (acteur raté), Lionel Logue (un Australien installé à Londres), aux méthodes peu orthodoxes. George, très réticent, renonce plusieurs fois à suivre les conseils de cet homme (Goeffrey Rush, absolument formidable) qui le soutient jusqu'au fameux discours, le premier d'une longue série, où George VI s'adresse aux Anglais en les incitant à lutter et à vaincre la barbarie (personnifiée par Hitler). Le film est une réussite en tous points: les décors, les costumes, le scénario et les acteurs (uniquement des pointures) qui transcendent ce film à voir absolument en ce début d'année. Je l'ai vu en avant-première devant une salle comble: les spectateurs ont énormément applaudi à la fin.
dimanche 30 janvier 2011
Le discours d'un roi - Tom Hooper
Commentaires sur Le discours d'un roi - Tom Hooper
- je comptais le voir à cause de firth Colin... en plus si le film est réussi !
- Je pensais le voir cet après-midi et puis je me suis aperçue à temps que la salle en avait différé la projection à la semaine prochaine, je l'espère, car rien n'est précisé. C'est l'inconvénient de demeurer en province. On ne peut pas tout avoir...
Bonne idée, Dasola, d'avoir mis en photo la couverture d'un livre. C'est discret mais ajoute une note de couleur très attrayante. - Bonsoir Dasola : ayant quelques jours de repos, il y a des profs absents à la fac, j'en profite pour venir voir ton blog et j'avoue - même si j'avais décidé d'aller le voir - que ta critique donne vraiment envie et, avec Colin Firth et surtout Helena que j'adore, tout est parfait - sans oublier Geoffrey Rush. A très vite !!!
- Parfaitement d'accord.
Voici ce que je pense de ce film :
http://anyhow-anyhow.blogspot.com/2011/02/un-roi-malgre-lui-le-discours-dun-begue.html - Le discours d'un roi est le parangon du film à Oscars. Tout est en effet parfaitement calibré pour lui permettre de triompher le 27 février prochain : une histoire vraie abordée sous l'angle de l'émotion, une reconstitution soignée et, surtout, une (magnifique) performance d'acteur.
La mise en scène de Tom Hooper ne contient pas de réelles fausses notes. Mais elle est aussi sans surprise. Loin de moi l'idée de stigmatiser son classicisme. Je suis le premier à affirmer que ce n'est pas un critère suffisant pour dédaigner une œuvre. Et je me suis suffisamment fait le défenseur, sur d'autres blogs, d'auteurs dit académiques pour ne pas me livrer ici à cette critique. Cependant, là où une Jane Campion, par exemple, sait émouvoir avec subtilité (voir le magnifique Bright star), Hooper recourt ici à des effets un peu ostentatoires. C'est le cas de l'usage qu'il fait de la musique. Prenons la fameuse scène du discours. Trop présente, la partition de Beethoven accapare entièrement l'attention du spectateur, diluant ainsi le potentiel émotionnel du texte de l'allocution et du jeu de Collin Firth.
Par instant, toutefois, Hooper se laisse aller à plus de fantaisie. Malheureusement, ses efforts de stylisation, faute d'être maitrisés, se révèlent assez souvent hasardeux. Ainsi, lorsque George VI quitte la salle d'accession pour se présenter devant les dignitaires du royaume, les prises de vue alternant plongées et contreplongées, censées rendre le malaise du nouveau souverain, sont pour le moins maladroites. Pourquoi cette théâtralité inutile ? Pour quelle raison le cinéaste n'a-t-il pas fait confiance au talent de son acteur ?
Sur le fond, on pourra être dérangé par la tentation hagiographique de ce biopic. Car même si Hooper montre parfois le tempérament colérique du duc d'York, l'image que l'on nous donne de lui est tout de même un peu lisse. De plus, on regrettera que le cinéaste n'ait pas eu l'ambition d'approfondir davantage la question de la communication en politique. Ce n'était évidemment pas le thème du film, il n'empêche, cela lui aurait donné du corps. D'autant que le sujet s'y prêtait, puisque l'époque évoquée ici vit l'émergence de la radio et fut marquée par une opposition entre un roi bègue et un orateur terrifiant. Sur ce dernier point, on relèvera cependant la belle remarque (presque un peu envieuse) de George VI au sujet d'Hitler : Au moins, lui, il sait parlé.
Malgré tout, Le discours d'un roi est un spectacle humainement touchant, car porté par des acteurs en état de grâce. Colin Firth est réellement habité par son personnage rongé par des responsabilités qui l'écrasent. Aussi serait-il étonnant que l'Oscar lui échappât. Geoffrey Rush est également parfait. Et l'on est heureux de voir qu'il est descendu -hélas, temporairement !- du Black Pearl. Helena Bonham Carter, dans un registre plus sobre que ses dernières prestations, et enfin à visage découvert (après La planète des singes, Sweeney Todd, Alice au pays des merveilles ou Harry Potter, on finissait par ne plus savoir à quoi elle ressemblait !) illumine cette histoire par sa beauté. Ce film nous offre aussi le grand plaisir de revoir Claire Bloom, inoubliable interprète de Thérèse Ambrouse dans Limelight, ici dans la rôle de la reine Mary. Timothy Spall en Churchill est en revanche moins convaincant. Sans doute un problème de ressemblance...
Au final, Le discours d'un roi est un film agréable et raffiné, bien qu'un peu trop sage. - j'applaudis des 2 mains et je suis 100% d'accord avec ton billet
Quel talent pour le réalisateur, les acteurs sont tous formidables, Geoffrey Rush trouve un rôle à sa mesure, et Churchill est plus vrai que nature
La salle riait et était émue, je dois dire que la scène finale tire quelques larmes ... - L'enthousiasme est décidément général pour ce "Discours du Roi" calibré pour le plaisir et l'émotion de son spectateur! Comme toi j'ai trouvé Geoffrey Rush génial, tandis que Colin Firth prouve qu'il est l'un des meilleurs acteurs du moment (même si je l'ai préféré pour sa prestation plus sobre et plus émouvante dans "A single man"). Les dialogues sont délicieux - je l'ai vu en VO uniquement, et je vais peut-être le revoir avec des sous-titres pour les apprécier encore plus, dans toute leur subtilité. L'ensemble reste quand même bien académique, un brin prévisible, voire trop anecdotique pour l'emporter complètement.
- J'ai beaucoup aimé aussi (voir mon billet, notamment pour l'épaisseur humaine du film. Ce n'est pas une plaquette glacée et chic façon "Gatsby", et même si on peut être un peu réticent face au côté "people" et "contes et légendes de la famille royale", je n'ai pas vu les deux heures passer.. Bonne soirée, Dasola.
- Celui-ci je ne le raterai pour rien au monde ! Depuis le temps que je l'attends et que j'en entendais parler qu'en bien, il est enfin sorti chez nous ... Une perle, à ce que tout le monde dit. Et j'espère que Colin Firth décrochera l'oscar du meilleur acteur, car c'est amplement mérité, au dire de tous ceux qui ont vu ce superbe film.
- Un superbe film, même s'il aurait pu y avoir plus de surprises (comme la scène où la duchesse oublie de fermer la porte de l'ascenseur parce qu'elle a toujours eu quelqu'un pour le faire à sa place, simple mais révélatrice, et aussi drôle sans que ce soit son but déclaré).
Un autre point qui m'a fasciné dans le film (en plus de la scène d'intro, remarquablement photographiée, et où la caméra tourne autour d'un micro comme tout au long du film Colin Firth va tourner autour de sa peur de parler dans un micro et de ne pas être un bon roi), c'est la façon de filmer, qui déforme les image en longue focale. Comme si le monde qui entourait Bertie depuis sa naissance l'étouffait au point de vouloir à chaque instant s'écrouler sur lui, après l'avoir rendu bègue.
Le seul défaut de ce film c'est qu'il est tellement réussi qu'il ne reste plus rien à dire dessus... - Un film qui m'a beaucoup plu et beaucoup émue. Intéressant de voir qu'avec un sujet austère, voire même ingrat, on peut faire, grâce au talent et sans avoir recours à aucun effet, une oeuvre remarquable.
Par contre, je sors de la projection de "Black Swan "assez déçue. Pour le coup, trop d'effets et trop d'excès détruisent l'émotion. - Un très bon film, surtout en cette période de creux, so british, certes mais tellement agréable, fluide, soigné et élégant. Colin Firth et Geoffrey Rush sont sidérants, il est dommage que les seconds rôles (comme celui d'Helena Bonham Carter) restent effacés.
Et puis il y a cette magnifique prononciation anglaise, qui s'exprime dans toutes ses variations, qui porte tout le film...
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