Ce roman de Brady Udall (auteur de Le destin miraculeux d'Edgar Mint) dont le titre Le polygame solitaire (Editions Albin Michel, 735 pages) m'a intriguée, se passe dans les années 70 (avec des retours en arrière) parmi les Mormons (dans les états de l'Utah et du Nevada). Brady Udall nous parle plus précisément de la famille Richards, où Golden, 45 ans, l'homme de la famille, a 4 épouses et 28 enfants dont une fille, Glory, déjà décédée avant que le roman ne commence, et un garçon, qui décédera avant la fin du roman. On peut résumer en partie cette histoire en reprenant la première phrase du roman: "... c'est l'histoire d'un polygame qui a une liaison...". C'est aussi l'histoire d'un petit garçon, Rusty, qui aimerait bien que l'on s'occupe dzvantage de lui. C'est aussi l'évocation des essais nucléaires qui ont eu lieu dans cette partie de l'Amérique dans les années 50 et qui ont provoqué des dommages irréparables sur les individus. Et la polygamie, me demanderez-vous? Et bien, j'ai l'impression que tant les adultes que les enfants ne vivent pas toujours très bien cette condition particulière avec un père pas souvent présent. Ces enfants de polygames "polyg" sont montrés du doigt par les autres. Dans le roman, Brady Udall nous décrit comment Golden est devenu Mormon (un concours de circonstances) et le fait qu'il n'a pas choisi non plus les femmes qu'il a épousées: Berverly, Rose, Nola (ces deux dernières sont soeurs) et Trish, l'Eglise les lui ayant imposées. L'amour ne rentre pas vraiment en ligne de compte mais la tendresse semble présente. Cette religion, née au début du XIXème siècle, a des règles strictes. C'est pourquoi, quand Golden rencontre Houila (je vous laisse découvrir comment et ce qui s'ensuit), sa vie est chamboulée même si cette liaison reste platonique. Golden est entrepreneur du bâtiment, mais il a du mal à joindre les deux bouts, et il a surtout du mal à régler sa vie de famille. Les épouses plurales et leurs enfants respectifs logent dans des maisons séparés. Il y a des tensions, des jalousies. Rien n'est simple. Je dirais que j'ai beaucoup apprécié certains passages dont ceux concernant Rusty, 11 ans, l'un des fils de Rose. Comme l'a écrit le Washington Post, Brady Udall a l'art de faire parler et penser les enfants. Le début du roman (l'enfance de Golden) m'a aussi beaucoup plu. Quant au reste, même si je ne suis pas aussi enthousiaste que certaines blogueuses (Keisha ou Clara par exemple) parce que j'ai trouvé qu'il y avait quelques longueurs, j'ai pris du plaisir en compagnie de cette famille atypique. Je confirme que ce n'est pas du tout une apologie de la polygamie, bien au contraire.
Commentaires sur Le polygame solitaire - Brady Udall
- Je le lirai, mais 735 pages, je vais attendre le moment propice.
- Ma résistance n'a pas durée, je l'ai attrapé hier sur le présentoir ...
je fais une cure de ciné en ce moment, après la conquête très réjouissant même si on rit un peu jaune, j'ai modérément aimé Tree of life beaucoup trop mystico-spirituel pour moi même si les scènes familiales sont superbes, et je vais dès demain voir l'enfant au vélo - De cet auteur, j'avais lu un recueil de nouvelles appelé 'lâchons les chiens'. Il a un regard un peu bizarre sur les choses dans ces nouvelles, et autant certaines m'ont plu, autant d'autres m'ont bien moins emballée.
Je retrouve bien ici dans ce que tu en dis, le regard bizarre sur les choses, sur la vie d'américains... et la remarque que tu fais sur son style me fait retrouver la déception que j'avais avec certaines nouvelles.
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