samedi 15 octobre 2011

Deux pièces de théâtre - Collaboration de Ronald Harwood / Diplomatie de Cyril Gély

Pour une fois, j'ai cassé ma tirelire afin d'assister à deux pièces de théâtre à Paris que j'ai vues à 5 jours d'intervalle.

D'abord, au théâtre des Variétés, Collaboration, du dramaturge anglais Ronald Harwood (qui a aussi écrit entre autre L'habilleur). La représentation bénéficie d'une distribution épatante avec Michel Aumont dans le rôle du compositeur Richard Strauss, Christine Cohendy qui joue sa femme (Pauline Strauss), et Didier Sandre celui de Stefan Zweig. Inutile de dire que ce sont d'abord les acteurs qui m'ont donné envie de voir cette pièce qui se passe pendant une période très sombre de notre histoire, celle du nazisme entre 1932 et 1942. En effet, Richard Strauss, compositeur et chef d'orchestre au sommet de sa gloire (et plutôt proche du pouvoir en place), est à la recherche d'un sujet et par là même d'un librettiste pour écrire un opéra. Il fait la connaissance en Autriche de l'écrivain autrichien et juif Stefan Zweig qui, lui, est très inquiet de ce qui se passe. Ensemble, ils créeront un opéra bouffe, La femme silencieuse, immense succès arrêté dès la deuxième représentation, car le nom d'un artiste juif (S. Zweig) est imprimé sur l'affiche en dépit de l'interdiction. Ce fut une très belle soirée de théâtre avec des moments émouvants comme celui de la préparation du suicide de Zweig et de sa deuxième femme au Brésil, et à la fin, quand Richard Strauss, vieux et malade, passe devant une commission de dénazification. Cette pièce a été créée à Paris, le 5 septembre 2011. Michel Bouquet qui devait interpréter Richard Strauss a été remplacé par Michel Aumont

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Quant à la deuxième pièce, c'est une reprise, vu son succès l'année dernière. Il s'agit de Diplomatie de Cyril Gély, donnée au théâtre de la Madeleine depuis le 1er octobre. Cette fois-ci, c'est Niels Arestrup qui donne la réplique à André Dussolier. Nous sommes en août 1944, Paris doit être réduite en cendres par les Allemands qui veulent que l'on se souvienne d'eux. Le commandant de Paris, Dietrich Von Choltitz (Niels Arestrup, engoncé dans son uniforme), est chargé de donné le feu vert aux 2000 hommes sous ses ordres pour cette triste besogne qui doit provoquer des dizaines de milliers de morts. Heureusement, un diplomate, Raoul Von Norlung (André Dussolier, très bien comme d'habitude), consul général de Suède à Paris pendant cette période troublée, arrive à retourner la situation. Cet homme né d'un père suédois et d'une mère française sauva Paris de la destruction. Pendant la représentation, on nous fait une description assez détaillée de ce qui allait se passer: faire sauter les ponts de Paris pour provoquer des inondations, et dynamiter des monuments comme Notre-Dame, la Concorde, l'Arc de Triomphe et bien entendu la Tour Eiffel. J'avoue que cette pièce m'a moyennement plu: un peu trop explicative. C'est la copie d'un élève appliqué et Arestrup n'est vraiment pas à l'aise dans son rôle.

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Si vous avez à choisir entre les deux pièces, je vous conseille la première qui m'a plus touchée. Mais mon jugement est totalement subjectif.

En tout cas, les spectateurs semblaient ravis, que ce soit pour l'une ou l'autre des représentations.

Posté par dasola à 01:00 - - Commentaires [11] - Permalien [#]
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