Manchette/Tardi - La position du tireur couché / Ô dingos, Ô chateaux
Les romans de Jean-Patrick Manchette inspirent Jacques Tardi. Preuve en est avec La position du coureur couché et Ô dingos, Ô châteaux que je vais évoquer. Mon ami se chargera plus tard du Petit bleu de la côte ouest. [cf. billet du 02/02/2012].
Jean-Patrick Manchette (1942-1995) fut considéré comme le père spirtituel du néo polar. Les histoires qu'il raconte sont noires, très noires. Tous les personnages ont des zones d'ombre. Ils sont pour la plupart psychopathes, asociaux, tueurs. Tout se termine plutôt mal en général. Il a aussi écrit pour le cinéma dont La guerre des polices de Robin Davis, Trois hommes à abattre de Jacques Deray, Légitime violence de Serge Leroy, La Crime de Philippe Labro entre autres.
Concernant Jacques Tardi, je l'ai découvert dans ses adaptations en BD des romans de Léo Malet. Je les ai tous en ma possession. J'apprécie son trait de crayon en noir et blanc, la façon qu'il a de dessiner les personnages et les arrière-plans. Les femmes se ressemblent beaucoup, brunes en général et rarement sympathiques quand elles n'ont pas "un grain".
Les albums de 100 pages sont publiés aux Editions Futuropolis.
Dans La position du tireur couché (BD parue en 2010, roman datant de 1981), Martin Terrier est un tueur à gages qui veut se retirer des affaires après un "contrat" qui l'a mené en Irlande. Ce n'est malheureusement pas simple car un individu nommé Cox qui l'emploie ne veut pas le lâcher. En outre, sa petite amie dont il vient de se séparer est sauvagement assassinée ainsi que son chat. Martin mène l'enquête où il renoue avec une femme qu'il aime depuis toujours (mais cette dernière ne l'a pas attendu). Il va se retrouver contraint de faire un dernier "coup" en assassinant un homme politique. C'est vers la fin de l'histoire que l'on comprend le titre de l'album qui est fidèle au roman de J.P. Manchette. Noir, très noir.
Ô dingos, Ô châteaux (2011 / 1972) raconte la fuite d'une jeune femme et d'un gamin, qui lui a été confié, traqués par un tueur nommé Thompson, très mal en point physiquement. Julia Ballanger, sortie d'un asile psychiatrique, est engagée par un dénommé Hartog (devenu maître de la fortune de son frère défunt) afin de veiller sur son neveu Peter. Comme le dit son chauffeur, Hartog est entouré d'êtres "tarés". Peu de temps après, Julia et Peter (un gamin insupportable) sont enlevés. Julie est une fille courageuse qui n'a pas peur d'utiliser un pistolet si besoin est. Elle arrive à se libérer de ses ravisseurs et la traque commence, qui l'emmène jusqu'à une tour Maure. La confrontation finale est assez "gore".
Les deux histoires, se déroulant à la fin des années 70-début des années 80, permettent à Tardi de dessiner des DS et autres Renault 16, et certains endroits de Paris que j'ai bien reconnus.
Deux BD à lire et à offrir.