Certaines n'avaient jamais vu la mer - Julie Otsuka
Je ne peux pas dire que ce roman ait été le coup de coeur attendu bien que ce fut le cas pour beaucoup d'autres blogueuses(eurs). Ma déception fut à la hauteur de mon attente. Et pourtant Julia Otsuka nous conte une tragédie qui ne peut qu'émouvoir. C'est l'emploi du "nous" collectif qui m'a gênée. Ce choeur de femmes japonaises m'a très peu touchée. Pendant 140 pages, on nous raconte le destin de plusieurs centaines de Japonaises. Après la première guerre mondiale, au début des années 20, des jeunes Japonaises âgées de 13 ans (!) à 30 ans quittent le Japon pour l'Amérique par bateau. Elles vont se marier en arrivant (elles ont été "vendues" par leur famille) à des Japonais qu'elles n'ont jamais vus auparavant. En peu de phrases, Julia Otsuka décrit les étapes de la vie de ces femmes déracinées et soumises, parfois violées (le soir des noces), pas très bien traitées en général, qui savent à peine parler anglais au bout de toute ces années. Après Pearl Harbour, le 6 décembre 1941, leur vie bascule dans une sorte de "Nuit et Brouillard": emmenées dans des sortes de camps d'internement, on perd leur trace.
Sur ce segment d'histoire, les Japonais aux Etats-Unis dans les années 40, je vous conseille un très bon film avec Dennis Quaid de 1990: Bienvenue au Paradis (Come See the Paradise) d'Alan Parker. C'est l'histoire d'un Américain, marié à une Japonaise, qui va tout faire pour la retrouver quand elle sera emmenée dans un camp dans les années 40.
Lire les billets enthousiastes de Dominique, Kathel, Yv et Philisine Cave, ainsi que ceux plus mitigés de Theoma et Une comète.