Les Chutes est le troisième roman de Joyce Carol Oates que je lis. J'en ai profité pour tester le format (12 x 8,25 cm, avec du papier "Bible") lancé par les éditions du Point.2 du Seuil (le concept a été inventé par un éditeur hollandais qui a déposé le brevet). J'ai mis un peu de temps à m'habituer à lire ce format qui ressemble à une "liseuse en papier" car les pages sont très fines. Mais j'ai apprécié la police de caractères et la largeur des interlignes qui rendent la lecture aisée. Quant au roman proprement dit, qui a reçu le prix Femina étranger en 2005, il m'a beaucoup plu, même si Ariah Littrell, le personnage central de l'histoire, m'a pas mal crispée: je l'ai carrément trouvé insupportable. Les "Chutes" sont celles du Niagara. L'histoire se passe dans la région de Niagara Falls sur une période de presque 30 ans, entre 1950 et 1978. En juin 1950, Ariah Littrell, fille d'un révérend méthodiste dans l'état de New-York, devient veuve le lendemain de ses noces. Son mari, Gilbert Erskine, qui était lui aussi un révérend, s'est suicidé en se jetant dans les Chutes. Ce mariage arrangé (les deux conjoints ne s'aimaient pas) se termine avant d'avoir commencé. En revanche, c'est à partir de là que la romancière nous raconte l'histoire d'Ariah, qui se remarie très rapidement avec Dirk Burnaby, un avocat de valeur (qui aura un destin tragique). Professeur de piano, Ariah possède une personnalité complexe et anxieuse, marquée par son éducation à Troy (Etat de New-York), et certainement éprouvée par le drame de son premier mariage. Cela se sent bien dans l'éducation qu'elle donnera à ses trois enfants, deux garçons et une fille. Le roman permet par ailleurs à Joyce Carol Oates d'évoquer les problèmes de pollution et d'insalubrité qui sont survenus à cause des usines chimiques implantées dans la région. Une fois de plus, j'ai admiré le style narratif de l'écrivain. C'est un roman qui se lit vraiment très bien et d'une traite. Lire les billets de Mango, Manu et Claudialucia.
Commentaires sur Les Chutes - Joyce Carol Oates
- Ravie de savoir que tu as apprécié aussi ce roman. Je me demande si je pourrais à mon tour m'habituer à ce format. A priori, j'ai l'impression que non!
- après avoir vu ce roman sur tous les blogs et tous très enthousiastes je me suis décidée cet été mais j'ai été un peu déçu, j'ai nettement moins aimé que Les Mulvaney, même si cela reste un assez bon roman je ne trouve pas qu'il soit à la hauteur des excellents billets que j'ai lu un peu partout
je suis contente de voir que je ne suis pas la seule à être agacée par Ariah - Je n'ai pas encore lu celui-là, mais J.C.O. ne m'a jusqu'à présent jamais déçu.
Je regarde mais je ne crois pas l'avoir dans ma Pal. Va falloir y remédier, car j'aime ces histoires fortes, violentes...
J'ai fait aussi une fois l'expérience du Point 2.0. Même si les pages pourraient être, après lecture, recyclées en papier à cigarette, j'ai trouvé que l'on se faisait bien au format, que l'écriture est suffisamment grande pour ne pas fatiguer les yeux, et parfais pour mettre dans la poche d'un jean... - J'ai lu il y a bien longtemps "confessions d'un gang de filles" que j'avais adoré et je pensais m'être trouvé un nouvel auteur favori anglo-saxon mais la lecture de "Blonde" (que je n'ai jamais fini) m'a suffisamment refroidie pour n'avoir lu plus aucun livre de cet auteur ! Il faudrait quand même que je retente le coup mais vue la bibliographie énorme de J.C. Oates, je ne sais pas trop lequel choisir...
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