J'ai été très tentée par l'idée de voir l'adaptation filmique (sortie cette semaine) du roman d'Atiq Rahimi (Prix Goncourt 2008). C'est l'écrivain, qui est aussi réalisateur, qui dirige Syngué Sabour - Pierre de patience. Dans une ville iranienne en état de siège, une femme veille son mari couché, yeux ouvert mais immobile avec une balle logée dans la nuque. Elle attend la cicatrisation en s'occupant de lui avec dévouement. J'avoue avoir été gênée par le premier quart d'heure qui m'a paru brouillon, agité. Et puis le film se concentre sur la confession de cette femme qui se sert de son mari comme pierre de patience (voir le roman). Et on assiste à la métamorphose de cette femme. Elle, qui portait le voile intégral pour sortir, commence à se féminiser en se coiffant et se maquillant avec soin. Pendant ce temps, elle prend de l'assurance, fait des révélations de plus en plus intimes devant son mari inerte. La réalisation n'a rien d'exceptionnel mais elle permet à Golshifteh Farahani (que j'avais découverte dans A propos d'Elly d'Asghar Farhadi) de trouver un beau rôle de femme qui s'émancipe de son mari à sa façon même si je n'ai pas ressenti la rage que l'on trouve dans le livre. J'espère que ce film donnera envie de (re)lire le roman qui m'avait semblé plus intense.
Commentaires sur Syngué sabour - Pierre de patience - Atiq Rahimi
- j'avais acheté ce livre à sa sortie pour l'offrir à une ami; après l'avoir lu, j'ai hésité car je le trouvait un peu complexe . Aujourd'hui avec le recul je pense qu'il faut insister sur le fait que c'est pour l'auteur une façon d'inverser les rôles où l'homme est le "gardien" qui décide de tout et où la femme est l'esclave qui n'a le droit que d'obeir et de ne rien dire....de rendre la liberté à la femme qui en manque cruellement dans les pays arabes aujourd'hui encore comme cela ressort, très bien, à travers le film Wadjda.
Plusieurs voulaient adapter son livre au théâtre et Rahimi à toujours refusé avec me semble-t-il juste raison.
cela dit, je suis d'accord avec toi que ce livre mérite d'être relu à froid et pas pour être comparé au film. - Moi aussi le livre m'avait plu, mais je l'avais trouvé excessivement dur, sombre, glaçant (je suis étonné par l'expression tiède employé dans un com plus haut!). J'ai très envie de voir le film, car je pense que l'actrice dont tout le monde souligne l'excellence doit donner une grande présence et intensité de vie au personnage, j'espère qu'il passera ici maintenant que je vis dans une campagne reculée.
- J'ai adoré ce film mais le livre aussi. Par contre à l'inverse de toi, j'ai vraiment aimé le début du film qui montre toute la violence de la guerre avec le char qui fonce sur la maison, moi ça m'a fait frissonner. Le début montre la violence, le chaos, les maisons dévastaient, la peur partout. J'ai trouvé que l'actrice qui interprétait le personnage de la prostituée, la tante de l'héroïne du film avait un jeu remarquable. C'est un cinéma à soutenir, j'imagine les moyens moins colossaux que pour Mobius mais là c'est un autre débat....
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