Après La Grande bellezza (reparti malheureusement bredouille de Cannes), voici Le passé, qui était aussi en compétition au Festival International du cinéma de Cannes de cette année (2013). Le film a été récompensé grâce au prix d'interprétation féminine à Bérénice Bejo (plutôt mérité). Je dis tout de suite que c'est un film estimable mais pas aussi fort qu'Une séparation, A propos d'Elly ou Les enfants de Belle Ville. Déjà le titre "Le passé" me paraît incongru car on parle très peu du passé des personnages, mais plutôt du présent et d'un futur incertain. Ahmad, un Iranien, revient en France quatre ans après être parti. Il doit signer les papiers de son divorce avec Marie. Cette dernière vit dans un pavillon de banlieue triste. L'appartement est aussi en friche que sa vie. Enceinte de deux mois et mère de deux filles, elle loge aussi Fouad, un petit garçon, le fils de son nouveau compagnon, Samir. On ne saura rien d'Ahmad, même pas sa profession. Il s'implique dans la vie de cette famille, même si c'est pour peu de temps, et de façon parfois maladroite, en voulant bien faire. Face à lui, Marie est une jeune femme nerveuse qui frôle parfois l'hystérie. Je dois dire que ce personnage m'a beaucoup horripilée. Pendant 2H10, on va de révélation en révélation sur la vie de cette famille recomposée, où je n'ai pas trouvé beaucoup de tendresse, sauf des mains qui se touchent ou qui se frôlent. Marie et Samir sont censés s'aimer et bien cela ne se voit pas à l'écran. J'ai trouvé que le film s'étirait en longueur sur la fin, dommage. Malgré mes réserves, c'est quand même un film à voir encore que j'ai préféré L'attentat.
Commentaires sur Le passé - Asghar Farhadi
- Marie m'a horripilée autant que toi et en effet il n'y a pas beaucoup de tendresse dans cette histoire. Mais je craque pour le bel Iranien
- J'ai bien aimé Le Passé.. Ces vérités changeantes suivant la personne qui raconte ou qui voit, cela me touche vraiment. Tout comme les différentes facettes des personnages qui apparaissent suivant les situations: par exemple Marie apparaît au début comme une personne équilibrée et maternelle - sauf qu'elle a de sérieuses failles et que sa violence prend le pas sur le reste quand les circonstances font détonateur... C'est tellement vrai..
J'aime bien aussi l'idée que rien n'est jamais tout à fait réglé et que dans la vie , il faut faire des compromis... - j ai adoré ce film, et le titre est à l'image du film. Tout en absence. et en Présence insurmontable pour les personnages. L'amour de Marie pour Samir n'est qu'une pâle copie de l'amour qu'elle a éprouvé pour Ahmad . si elle s'était vraiment sortie de cette histoire elle ne serait pas allée vers Samir.
Et je crois que Samir et Marie se sont beaucoup aimés et que le suicide de la femme de Samir a cassé leur amour déjà parti sur de mauvaises bases.
je suis comme toi, je n'ai pas trop aimé le jeu de Bérénice Béjot.
J ai préféré ce film à la séparation
Luocine - Contrairement à vous, j'ai aimé sans aucune réticence ce film, que je trouve au moins aussi bon que les précédents. Ce psychodrame familial est mené de main de maître et Bérénice Béjo est stupéfiante dans son rôle, honnêtement, je ne la croyais pas capable de ça ! Quant à l'absence de tendresse que retrouvez, elle fait partie intègrante de l'histoire, elle est voulue, ces personnages sont tellement englués dans leurs difficultés qu'ils ne sont plus capables de tendresse, la seule chose qui leur reste ce sont les apparences pour espérer encore un peu de bonheur.
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