Après Le Vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire, voici le nouveau roman trépidant de Jonas Jonasson, L'Analphabète qui savait compter (475 pages, Editions Presses de la Cité). L'histoire commence dans le ghetto de Soweto en Afrique du Sud, en plein Apartheid, dans les années 60. On fait la connaissance de Nombeko Mayeki, une jeune Noire de 5 ans, orpheline de très bonne heure, qui commence sa vie en vidant les latrines. C'est une gamine qui ne sait pas lire mais qui est surdouée pour les chiffres. Je vous passe les quelques péripéties qui l'amènent à devenir détentrice de plusieurs diamants et à apprendre à lire. A quinze ans, en 1976, suite à un accident de voiture dont elle est victime, elle se retrouve condamnée pendant sept ans à devenir domestique chez le chauffard, un ingénieur afrikaaneer, alcoolique et incompétent dans son domaine. Pourtant, ce dernier est chargé de transformer l'Afrique du Sud en puissance nucléaire. Pendant ces 7 ans, assoifée de connaissance, Nombeki va acquérier une grande culture scientifique. A plus de 9000 km de là, dans la région de Stockholm deux jumeaux, Holger et Holger - l'un n'ayant pas été déclaré à l'état-civil - mènent une enfance pas banale, l'un étant doué pour les études, l'autre pas, entre une mère aimante et un père vouant une haine irraisonnée à la royauté en place. Je vous laisse bien entendu découvrir les circonstances qui provoqueront la rencontre improbable entre les jumeaux et Nombeko, elle-même poursuivie par les services secrets israéliens (elle voyage avec une bombe atomique non déclarée). L'histoire est totalement délirante et invraisemblable, mais sous la plume de Jonasson cela devient presque naturel. Il a un sens du rythme et de la narration incroyable. Et il ne perd jamais le lecteur. Je vous recommande ce roman déjanté.
Commentaires sur L'analphabète qui savait compter - Jonas Jonasson
- Trois ans après dasola, je viens enfin de lire ce 2e opus de Jonas Jonasson (juste après avoir terminé le troisième, L'assassin qui rêvait d'une place au paradis).
L’analphabète… m’a donné l’impression qu'il a existé [manuscrits à étudier au XXIIe siècle?] deux histoires distinctes (au minimum), qui ont dû commencer à être rédigées, avant d'être plus ou moins artificiellement reliées entre elles pour la suite... pour creuser le sillon (le filon, oserai-je ?) du Vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire. Qu’est-ce que les relations fraternelles peuvent être compliquées ! Nous sommes, avec L'analphabète..., toujours dans la géopolitique.
C'est un angle (enfin) disparu dans L’assassin… dans lequel on retrouve la marque de fabrique ( ?) de Jonasson à mon avis, soit la description de réactions plausibles dans des situations invraisemblables (mais je n’en dirai pas davantage, dasola n’ayant pas encore lu ni a fortiori chroniqué ce roman-là).
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Celui là est sur mon ipad il me faut juste un peu de temps, je vois que je peux le garder pour un jour de morosité