Hérétiques - Leonardo Padura

Je viens d'achever ma lecture des 600 pages du nouveau roman de l'écrivain cubain Leonardo Padura, Hérétiques (Editions Métailié). Keisha en parle très bien et renvoie à des liens très intéressants. Je la rejoins dans les louanges. Le roman se décompose en trois grandes parties: Livre de Daniel, Livre d'Elias, Livre de Judith, et une sorte d'épilogue appelée "Genèse".

J'ai découvert Leonardo Padura (né en 1955) avec Les brumes du passé (où j'ai fait la connaissance de son héros, Mario Conde), j'ai continué avec L'homme qui aimait les chiens et maintenant Hérétiques où on l'on retrouve Mario Conde (ancien flic devenu chasseur de beaux livres), ses amis, son chien mal élevé, son éternelle fiancée et surtout La Havane qui en 2007-2008 suinte toujours la quasi-misère, le manque de tout, le délabrement des maisons et des équipements publics. Dans ce roman, Padura mêle la fiction et la grande Histoire. Il y est pas mal question de la persécution des Juifs entre 1939 et 45, mais l'écrivain revient aussi à la fin de son roman (dans "Genèse") sur les massacres perpétrés en Pologne au XVIIème siècle contre le peuple élu. Un petit tableau de Rembrandt représentant un jeune homme juif ayant servi de modèle du Christ sert de fil rouge au roman.

Dans la première partie, en 1939, Daniel Kaminski, jeune garçon d'origine juive polonaise d'à peine 10 ans réfugié chez son oncle Joseph à Cuba, s'apprête à revoir enfin son père, sa mère et sa soeur Judith qui arrivent en bateau d'Europe avec un tableau de Rembrandt dans leurs maigres bagages. Comme tous les autres passagers, la famille ne pourra pas débarquer mais le tableau, oui... En 2007, le fils de Daniel Kaminski contacte Mario Conde pour savoir ce qui est arrivé au tableau réapparu à Londres pour être vendu aux enchères.

Dans la deuxième partie, nous faisons un saut dans le temps, à Amsterdam (la nouvelle Jérusalem) au XVIIème siècle. Elias Ambrosius Montalbano de Avila, jeune Juif séfarade, devient à force de patience un des élèves de Rembrandt, qu'Elias surnomme "Maître". Il posera aussi pour lui. Et pourtant, dans la tradition juive, les représentations humaines sont interdites. Elias passe outre, il le paiera par un exil forcé. Je vous laisse découvrir ce chapitre passionnant où l'on entre dans l'intimité du plus grand peintre hollandais du XVIIème siècle.

Dans la troisième partie, nous voilà revenus à Cuba en 2008, une jeune fille appelée Judy a disparu depuis 10 jours quand Yadine, une amie de la jeune fille, fait appel à Mario Conde pour la retrouver. Je vous laisse découvrir comme lui le monde des "émo", le lien qui relie Judy et Yadine au tableau. Les ramifications sont nombreuses.

Le roman est vraiment passionnant, facile à lire. Je vous le recommande.

Comments

[christw]

Je note, je ne connais pas l'auteur mais 600 pages, j'ai peur de coincer avant même de commencer. Ma phobie des briques et des pavés est tenace. Elle rejoint un peu celle que j'éprouve pour les longs films à la télé. Au cinéma, ça va parce que je suis en salle et j'aime les longueurs. Bizarre, non ?

[Grimmy]

Je ne connais pas du tout mais ça a l'air chouette! Je le note pour une prochaine découverte.

[sous les galets]

Le billet de Keisha m'avait beaucoup tenté, sans parler de la première de couv qui est splendide . Ton billet enfonce le clou, il est archi noté. Toutes les thématiques me plaisent ;-) (surtout Amsterdam au XVIIe siècle)

[FredMJG]

Hello

Un jour il faudra que tu me donnes ta recette. Où trouves-tu le temps de lire tant ? As-tu une méthode de lecture rapide. Je cherche, je cherche, mais ma pile ne diminue jamais :)

[Alex mot a mots]

Il a l'air passionnant, en effet.

[Nadine]

Bonjour Dasola, tu m’avais suggéré « Les brumes du passé » à mon retour de Cuba et puis, je l’ai acheté de suite, mais pas encore lu. Quelle honte! Tu viens de m’y refaire penser… Bisous

[miriam]

vous m'avez fait bien envie toutes les deux! je crois que je vais me les procurer! ma mère est en train de lire l'homme qui aimait les chiens et va me le passer mais pour Hérétique et ses 600pages je crois que je vais passer au numérique. Les gros pavé pèsent lourd dans le sac à main.

Très bon souvenir des anciens ouvrages

[keisha]

Amusant, Yv et toi avez eu le même parcours padurien que moi...Avec la même affection, et on va continuer espérons le!

[Emma]

Bonjour Dasola, je le note d'autant plus que je n'ai jamais lu cet auteur.

[Matching Points]

Nous ne connaissons pas cet auteur et nous aimons bien les romans fleuve. A noter

[Eva]

J avais très envie de le lire ton billet m en donne encore plus envie :-)

[Yv]

Bonjour Dasola, j'ai exactement le même parcours "padurien" que le tien, découvert avec Les brumes du passé et continué avec l'excellentissime L'homme qui aimait les chiens (bon, je crois qu'il y en eut un autre avec Mario Conde entre temps, emprunté à la BM) et là Hérétiques m'attend, tout en bas de la pile, c'est normal c'est le plus gros le seul capable de faire en sorte que la pile ne s'écroule pas.

A bientôt

[La Petite Souris]

j'ai entendu beaucoup de bien de ce roman. Je n'ai lu de mémoire, qu'un seul roman de Padura, l'homme qui aimait les chiens, et j'en garde un bon souvenir.

[A_girl_from_eart]

Je l'avais noté chez Keisha celui-là. Je pense que je le lirai (dans pas trop longtemps j'espère), surtout qu'une autre expérience de lecture padurienne qui remonte un peu m'avait laissé un très bon souvenir.

[miriam]

iil est dans mes projets mais le temps me manque

[kathel]

J'ai lu et aimé plusieurs de ces polars et je sais que j'aimerai celui-ci... il faut que je le trouve à la bibliothèque !

[Jeanmi]

Chronique interressante pour un auteur que je ne connaissais pas...

[aifelle1]

Je n'ai encore rien lu de lui, il est sur ma liste ..

[Richard]

Je suis un fan de Leonardo Padura et ta chronique me donne encore plus le goût de lire ce roman !

Merci !