Timbuktu - Abderrahmane Sissako / Nos enfants - Ivano de Matteo
Avant de vous communiquer très prochainement mon palmarès cinéma pour 2014 (mes films préférés), voici deux longs-métrages vus à la suite, un soir, le week-end dernier.
Je commence avec Timbuktu du réalisateur mauritanien Abderrahamane Sissako. Ce film avait été sélectionné en compétition officielle au dernier festival international du film de Cannes. Il en est reparti bredouille. Même si c'est regretttable, je peux le comprendre car malgré le sujet, on n'est pas vraiment ému (enfin, personnellement, je n'ai pas été vraiment bouleversée). Mais Timbuktu vaut la peine d'être vu pour de magnifiques images de dunes de sable (qui ressemblent au corps d'une femme nue) et de grands plans d'eau; ou pour le sourire radieux d'une petite fille qui adore son père (qui le lui rend bien). En revanche, le film montre aussi la poursuite d'une gazelle (qui s'épuise à courir), la mort d'un coup de lance d'une vache appelée GPS (c'est la scène qui m'a le plus touchée). La bêtise et la cruauté humaine sont incarnées si je puis dire par des hommes enturbannés qui arrivent dans des jeeps. Dans cette petite ville de Tombouctou, ces hommes venus d'ailleurs (ils ont besoin de traducteurs pour donner des ordres ou juger), guidés par l'i*lamisme le plus radical, commencent à interdire: la musique, les chansons, les jeux de ballons. Les femmes doivent porter des gants et des chaussettes. Sans parler de la lapidation d'un couple pour une obscure raison et d'une jeune fille mariée de force. Pendant ce temps, la vie tranquille de Kidane, de sa femme Satima et sa fille Toya est fracassée par la mort GPS. Le réalisateur a voulu raconter beaucoup de choses de manière un peu trop mesurée, feutrée, en 1H37. Il m'a un peu laissée sur le bord de la route. Néanmoins, allez le voir. Ce n'est pas si courant de voir des films venus d'Afrique. Lire les billets de Miriam, d'Alex-6 et matchingpoints.
Je voulais évoquer maintenant Nos enfants, un film italien qui est une libre adaptation du roman Le dîner d'Herman Koch. Personnellement, j'avais très moyennement aimé le roman. Je dirais que je préfère nettement le film, qui reprend les grandes lignes de l'histoire. Nous sommes en présence de deux frères, l'un est un avocat retors (Alessandro Gassman), et l'autre, un chirurgien dans un service pédiatrique (Luigi lo Cascio). Mariés chacun de leur côté, le premier a une grande fille de 16 ans d'un premier lit, le deuxième a un fils acnéique qui a aussi 16 ans. Les deux grands adolescents s'entendent relativement bien et se soutiennent surtout quand ils commettent l'irréparable. J'ai apprécié que le film ne se contente pas d'être un dîner prolongé (contrairement au roman). Les quatre adultes ne se réunissent autour d'une table de restaurant qu'au début et à la fin du film. Entretemps, on suit l'évolution du comportement des personnages, leurs pensées. Il y a pas mal de nuances dans la psychologie de chacun. J'ai trouvé le scénario assez subtil. Tous les comédiens sont excellents. Un bon film. Lire le billet d'Alex-6.