Nous trois ou rien est un film qui donne la pêche et met de bonne humeur, même s'il y a des passages assez durs. Quand Kheiron parle de la torture dans les prisons du Shah (d'Iran), il le fait avec un certain humour et ne s'appesantit pas. Je ne connaissais pas du tout Kheiron qui est un humoriste. Et je déclare, comme d'autres avant moi, que son premier film est une réussite. Il y parle de sa famille, surtout de ses parents, qui s'enfuirent d'Iran après l'arrivée de Khomeiny en 1979. Sous le règne du Shah d'Iran, Hibat, le père de Kheiron (interprété par Kheiron lui-même), eut une enfance heureuse entouré de ses parents et de ses 11 frères et soeurs. Elève assez brilllant, il a réussi à devenir avocat. Malheureusement, il ne put jamais exercer son métier, car il fut arrêté avec d'autres de ses camarades après avoir participé à des manifestations contre la dictature de Reza Pahlavi. Il fut emprisonné pendant sept ans, subissant le cachot, les privations et les coups. Pendant son incarcération, son acte de résistance fut de refuser de manger un gâteau apporté par le Shah pour une fête. Beaucoup de journaux en ont parlé. A sa sortie de prison, il a le coup de foudre pour Fereshteh, une jeune femme déterminée au caractère bien trempé. Un petit garçon nait de cette union. Peu de temps après que l'Ayatollah Khomeini ait pris le pouvoir, tous les trois quittent l'Iran à pied, en passant par les montagnes, pour arriver en Turquie avant de rejoindre la France. Là, Hibat et Feresteh s'installent dans le "93" à Pierrefitte, où ils vont oeuvrer dans la vie associative et faire que les gens de la commune dialoguent entre eux. Dans cette période troublée, cette comédie fait du bien.
Lire le billet de ffred qui est enthousiaste. Eva a aussi beaucoup aimé (même si elle n'a pas écrit de billet à ce sujet).